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mercredi 13 mars 2024

UNE EXPOSITION DE PEINTRES BASQUES À PARIS EN JUIN 1939

UNE EXPOSITION DE PEINTRES BASQUES EN JUIN 1939.


Peu de temps après la fin de la Guerre civile espagnole, est organisée, à Paris, une exposition de peintres et sculpteurs Basques.



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PÊCHEURS DE BERMEO D'AURELIO ARTETA



Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien L'Aube, le 1er juin 1939, sous la plume de Raymond 

Galoyer :



"L'exposition de peinture Basque.



Comme "l’Aube" l'a annoncé, la Ligue des Amis des Basques a organisé diverses manifestations artistiques à Paris, qui ont été inaugurées par le vernissage officiel d’une exposition de peinture au N° 7 de la rue du Faubourg Saint-Honoré, et qui doit se clôturer le 10 juin. Les arts plastiques basques ! C’est à tout le moins un élément de nouveauté dans la saison de Paris, par ailleurs assez chargée et ceci s’ajoute à la sympathie que l’on ne peut qu’éprouver pour le petit peuple d’Euzkadi dans le malheur. L’intérêt se double lorsque l’on apprend que cette exposition est au demeurant un raccourci de cinquante ans de peinture basque, et que par conséquent nous y trouvons ce qui fait l’essentiel de cet art très particulier, avec son caractère et ses éléments organiques propres. 



Le préfacier du catalogue Pierre Dumas, prend soin de nous avertir que "cette exposition n’est pas le souvenir figé d’une période artistique. Ce ne sont pas des échantillons d’écoles périmées. Bien au contraire. Lancée, exécutée, encouragée par les artistes d’avant 1900, l’équipe des peintres d’aujourd’hui est plus nombreuse et aussi compréhensive que les écoles dont les représentants sont morts". 



Eu effet, ce qui happe le visiteur après un premier tour d’horizon, c'est l'affirmation d’une volonté tendue vers un seul objectif : Euzkadi

000000000.


Aussi, la qualité intrinsèque, le côté vraiment "peintre"  des toiles nous retient moins au bénéfice du caractère, et ceci est assez rare dans une exposition de peinture. Une cinquantaine d'œuvres sont réunies, provenant de collections ou d'exposants vivants. Le catalogue n’établit pas de distinction, nous ferons de même. 



Dans l’ordre alphabétique Aranoa représente l’art religieux, avec des études sérieuses pour un chemin de croix, monochrome, dont il présente plusieurs stations. 



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TABLEAU LA CHUTE DE JESUS-CHRIST
DE JUAN ARANOA Y CARREDANO


Arteta, riche en couleurs profondes, campe de grands personnages sur le quai du port avec un arrière fond de voiles tango. 




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TABLEAU LES PÊCHEURS
D'AURELIO ARTETA


Arrue peint un portrait d’homme drapé dans un ample manteau, appuyé à la roche face à la mer, et des paysans revenant, par temps de neige, du marché. 

Arrue J. des pêcheurs sur le port. 



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LITHOGRAPHIE PÊCHEURS SUR QUAI
DE JOSE ARRUE


Arrue Richard, a deux aquarelles curieuses, les fiancés et paysannes. 

Arrue Ramiro, un grand Basque coiffé du béret rouge, des danseurs et de petits paysans frais et riant. 

Berrueta, un portrait. 

Bienabe un portrait de "refugio de Enghien". 

Guezala réalise un original effet avec la "Porte tournante". 



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PORTE TOURNANTE
PORTRAIT DE BEGOÑA DE LA SOTA
ANTONIO DE GUEZALA 1927


Guiard, paysagiste fin et délicat, compose un retour du cimetière très évocateur. 

Guinea A., a dû regarder Henri Martin, sa touche l’apparente aux impressionnistes. 

Guinea A. fils, est un classique, Guinea Isidore, au contraire, manifeste des tendances plus audacieuses. 




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PORTRAIT D'ELSA GUINEA VERS 1930
PAR GUINEA ISIDORO


Guinea Luisa est une adroite miniaturiste. 

Hurrino est le seul graveur exposant. Ses eaux-fortes, à la fois libres et puissantes, représentent l'Espagne des tauromachies, des femmes en châles à larges ramages et à peignes hauts. 

Landeta a peint une jeune femme et Nieto un paysage d’automne. 

Regoyos, particulièrement abondant, montre des paysages de Grenade et du Pays basque, dans lesquels il manifeste ses intentions de coloriste, comme Renteria d’ailleurs. 



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VUE DE L'ALHAMBRA GRENADE
PAR DARIO  DE REGOYOS Y VALDES


Zellaetche procède par grands à-plats avec franchise. 

Urbina est fidèle au pittoresque de la rue. 

Uzelai, très moderne, d’accent est également le réalisateur du beau paravent du rez-de-chaussée. 

Enfin Zuloaga a deux bons portraits, dont celui du maestro Carmona.



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TABLEAU DE IGNACIO ZULOAGA Y ZABALETA



La sculpture est représentée par Barros, Duenas, Luka et Mogrobejo, qui a modelé le buste du peintre Guinea."



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BUSTE DU PEINTRE GUINEA
PAR SCULPTEUR NEMESIO MOGROBEJO




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jeudi 25 mai 2023

LE SCULPTEUR GEORGES-CLÉMENT DE SWIECINSKI ET GUÉTHARY EN LABOURD AU PAYS BASQUE

LE SCULPTEUR GEORGES-CLÉMENT DE SWIECINSKI ET GUÉTHARY.


Georges-Clément de Swiecinski est un sculpteur roumain d'origine polonaise, qui va habiter et sculpter à Guéthary, de 1918 à 1958.



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SCULPTEUR GEORGES-CLEMENT DE SWIECINSKI




Pendant la Première Guerre mondiale, Georges-Clément de Swiecinski, engagé volontaire, sert en qualité de chirurgien auxiliaire et va découvrir le Pays Basque et habiter à Guéthary, où il se lie d'amitié avec Paul-Jean Toulet.



Dans les années 1930, il entre dans le cercle des amis de Francis Jammes.



En 1948, il fait don au Musée basque de Bayonne des bustes de Toulet, Edmond Rostand, Loti et Lesca.



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JACQUES-HIPPOLYTE LESCA
SCULPURE DE GEORGES-CLEMENT DE SWIECINSKI


Puis, en 1949, il fait don à la Municipalité de Guéthary des oeuvres de ses ateliers de Paris et de Guéthary en vue de la création d'un musée.



Il meurt le 17 janvier 1958, à Guéthary, dans la détresse morale et matérielle.



Voici ce que rapporta à son sujet le périodique Le Crapouillot, le 1er décembre 1921, sous la 

plume de Robert Rey : 



"L'Art et les Artistes.

Georges-Clément de Swiecinski.



C’est un homme étrange. Sa parole est sans défaut. Il donne à nos vocables je ne sais quel accent tonique à la fois puissant et doux comme font ces prélats italiens dont le latin chantant a façonné la bouche.



Il est Polonais ; non, Roumain... au fait, je ne m’en souviens plus. Vingt fois il me l’a dit ; mais je ne sais pas la géographie. Bref, il vient d’une Europe orientale amie ; de ces pays où l’on voit de grandes et vieilles villes, parmi lesquelles s’élèvent des "facultés" toutes neuves bourrées d’étudiants ingénus et de savants à prix Nobel. Entre les villes s’étendent la campagne sans fin, des lacs, des montagnes ; de-ci, de-là, un paysan en jupon de laine ; une paysanne en pantalon de drap blanc ; tout à fait comme au musée du Trocadéro.



Dans ces pays, celui qui sait, sait bien. Nulle ironie, aucun scepticisme n’entrave son étude. Sa science devient encyclopédique ; et je suppose que Georges-Clément de Swiecinski doit apprendre et penser et créer comme pouvait le faire, au XVe siècle, à Gènes, un Leone Batista Albertî. Certes la comparaison est à l’avantage de Swiecinski. Les humanistes de ces temps embrassaient le savoir avec une gloutonnerie compassée. Ils s’enivraient de pédantisme devant l’énorme antiquité soudain à leurs yeux découverte, amas d’idées et de sciences dont ils croyaient avoir déjà fait le tour. Mais ils ne se rassasiaient d’aucune certitude et c’est en quoi je trouve que de Swiecinski les rappelle. Toute manifestation de son art s’étaye sur une forte armature de pensées bien organiques.



Par des allusions plastiques suggérer des rêveries au spectateur ? non.



Le pousser par une insidieuse bourrade sur le toboggan des divagations cérébrales ? oh !



Tirer sournoisement, en chacun, la cagette de ce recoin où la folle du logis bat les murs, et la voir, ensuite, gambader ou s’alanguir, avec des yeux ronds, comme fait une génisse au pré ? Quelle indécence.



De Swiecinski ne dit que ce qu’il veut dire. Il a tiré pour nous, dans le chaos des songes, ceux qu’il entend nous montrer. Modèle-t-il, en des bas-reliefs colorés, les amours de Rhama et de Sita, parmi des trahisons catastrophiques, des rapts inouïs, des combats monstrueux où les ailes géantes du Roi-Des-Vautours bruissent dans l’empirée, si fort que les lianes en bougent sous la jungle ? Soyez certains qu’auparavant il a compulsé les poèmes millénaires et appris le nom de toutes les Péris.



Des textes nous ont dit combien étaient les vieux hommes barbus qui mirent le Christ en son tombeau ; combien les femmes qui mouillaient de larmes le suaire. Dès lors quand de Swiecinski sculpte une "pieta", vous pouvez évoquer l'âme du plus docile des anciens maîtres de pierres vives, de celui qui savait le mieux son histoire sainte. Il ne trouvera pas une miette d’erreur.



Cet humaniste — car décidément je tiens de Swiecinski pour un humaniste — ne parle que de ce qu’il sait. Il n’a point le besoin qu’on l’inspire. Un modèle ne lui servirait de rien.



Il a fait, sans modèle, Jérémie. Jérémie avec les longs plis droits de sa bure semble gainé dans le sel de ses larmes ; et ses yeux osseux, au fond desquels brasille un effrayant désespoir, fixent au loin les foules braillardes et vaines.



Il a fait, sans modèle, Moïse. Moïse, avec son front court bossué par les rayons qui vont en sourdre, avec son petit crâne qu’emplit la péremptoire affirmation d’une volonté trop absolue pour daigner parler même, présente formidablement les tables où tout est dit. Et le phylactère qui, rituel, emmaillote son poignet et ses doigts, prend des airs de bandelette cuirassant le poing d’un pugiliste. De Swiecinski sait où se trouve chaque muscle, et ses noms, et ses jeux ; il construirait un écorché. Son ébauchoir s’arrêtera toujours à temps pour ne pas grincer contre un condyle ou contre une apophyse. Une masse de glaise est pour lui comme un ventre de femme grosse. Il sait, à la façon d’un chirurgien, comment y est placée l’œuvre qui nous semble à tous encore ébauchée. Il n’a plus qu’à faire tomber le superflu qui l’emprisonne. Comme Leone Batista Alberti, Clément de Swiecinski se fera demain, s’il le faut, architecte.



Aujourd'hui, le sculpteur ne voulut être que potier. Là-bas, dans la campagne basque, il agença, de ses mains patientes comme des mains d’accoucheur, le tour aux antiques miracles. Il a penché sur lui sa face glabre et vaguement sacerdotale ; et du disque girant, les formes des vases se sont élevées comme de grosses fleurs sans tige. Puis, dans le four, les émaux ont coulé comme il fallait, revêtant de leur éclatante gelée la panse et le calice.



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COUPE PAPILLON
PAR DE SWIECINSKI GEORGES-CLEMENT



Et ils ne seront pas la dernière réussite de cet artiste si riche de vouloir et qui porte en lui la haine du hasard."



(Source : Georges-Clément de Swiecinski (pireneas.fr) et Collections > Collection Swiecinski - Céramique | Musée de Guéthary (musee-de-guethary.fr))




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samedi 30 juin 2018

LE MONUMENT AUX MORTS DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1920

LE MONUMENT AUX MORTS DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1920.


Après la première Guerre Mondiale, de nombreuses communes veulent commémorer leurs morts en faisant édifier des monuments aux morts.




mercredi 8 novembre 2017

MAXIME REAL DEL SARTE ARTISTE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


MAXIME REAL DEL SARTE.


Maxime Real Del Sarte est né le 2 mai 1888 à Paris et est mort le 15 février 1954, également à Paris.

C'était un sculpteur, mutilé de guerre, fondateur et chef des Camelots du roi, nationaliste et monarchiste.