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dimanche 26 novembre 2017

LES BASQUES DE PARIS EN JUILLET 1912


LES BASQUES DE PARIS SE REGROUPENT EN ASSOCIATION EN 1912.


Les Basques, comme d'autres peuples émigrés se sont souvent regroupés. C'est le cas des Basques travaillant à Paris en 1912.

Voici ce qu'en rapporte le journal Le Petit Parisien, dans son édition du 30 juillet 1912 :

"Les Basques émigrés dans la capitale ne sont que depuis peu constitués en association, mais déjà leur groupement, l'Eskualduna, qui possède tous les éléments d'une puissante vitalité, a déjà brillamment pris son essor.




pays basque avant
PARIS 1912

Si les Basques ne sont pas nombreux, ils ont plus que tous autres le sentiment de la petite patrie. Des deux côtés du versant pyrénéen, qu'ils appartiennent à la nation espagnole où qu'ils soient Français, les Basques sont Basques avant tout, et préfèrent ce titre à tout autre.


"Quel peuple, a dit le vicomte de Belzunce, a traversé intact, avec ses langues, ses mœurs, ses lois, la série des temps, les diverses phases de la barbarie et de la civilisation."


Enclavé entre la France et l'Espagne, entre les Pyrénées et l'Océan, le pays basque est resté libre, sinon indépendant. Il a du élever une barrière entre lui et ceux qui l'entourent. Comme caractère et comme mœurs, on ne peut pas plus l'apparenter au Gascon et au Béarnais, qu'au castillan et à l'Andalou.




AVANT PAYS BASQUE
PARIS 1912

Habile à tous les exercices du corps, le Basque est d'une agilité passée en diction : Courir, sauter comme un Basque. D'ailleurs, le nom indigène qui le désigne, Eskualdunac, veut dire : "hommes adroits, qui ont la main adroite (esku : main ; alde : droite ; dunac : qui ont)." Le Basque séduit tous ceux qui l'observent par sa démarche aisée et souple, son allure fière et altière. 


Il est avant tout pasteur et guerrier, enthousiaste de la liberté qu'il a toujours défendue avec énergie dans les célèbres fueros, sortes de congrès ou d'assemblées qui se tenaient en plein air.


Ajoutons que les Basques, qui sont éminemment hospitaliers, aiment avec ardeur les fêtes et les jeux, surtout les fêtes où l'on danse et les jeux où se déploient l'activité du corps, par-dessus tout, le jeu de paume et le jeu de pelote.



PAYS BASQUE AUTREFOIS
PARIS 1912

Quelle est l'origine de ce peuple mystérieux qui, en plein vingtième siècle, tient encore le milieu entre l'état de simple nature et l'état civilisé ? Elle se perd dans la nuit des temps ; c'est la formule que de guerre lasse, ont adoptée les savants avec de longues et passionnées controverses. 



Il est certain que le Basque a été le premier occupant des Pyrénées occidentales, des plaines qui en sont les assises et de toute la cote cantabrique.



On peut en voir la preuve dans les dénominations des villes, des localités et des montagnes, qui sont telles de nos jours qu'elles existaient dans les temps les plus reculés.



Placés entre la France et l'Espagne, ces deux grands champs de bataille de tant de peuples barbares, Goths, Visigoths, Teutons, Maures et autres, les Basques s'organisèrent pour la défense de leur sol et de leurs foyers.



Mais s'il leur fut facile de s'opposer, dans leurs défilés, aux irruptions des hordes barbares, les Basques rencontrèrent dans les conquérants romains des adversaires autrement redoutables.



Refoulée des plaines, les Basques furent obligés de se réfugier dans les montagnes. Ils adoptèrent alors la guerre d'embuscades et de coups de main, et les auteurs latins les qualifiaient de "lions indomptables". Ils s'allièrent à Annibal, sur la prière du celui-ci et vinrent avec lui en Italie contribuer aux défaites des Romains, notamment à Cannes et à Trasimène.



Après les Romains, les nouveaux conquérants ne furent pas plus heureux avec les Basques, qui gardèrent toujours leur indépendance et leurs lois particulières.



Par l'effet des annexes résultant de traitée et d'apanages, les petits Etats ou provinces dont dépendaient les pays basques disparurent pour fusionner dans les deux grandes nationalités française et espagnole.



Le Labourd, la Soule et la Basse-Navarre furent incorporés à la France, où elles forment actuellement deux arrondissements des Basses-Pyrénées, ceux de Bayonne et de Mauléon; la Haute-Navarre, le Guipuzcoa, l'Alava et la Biscaye furent cédées à l'Espagne.



L'Eskualduna :


"Nous sommes en droit de nous enorgueillir du noble héritage transmis par nos pères mais nous avons le devoir de le conserver intégralement, et nous n'y faillirons pas."


Telles sont les paroles que prononçait dans le premier banquet de l'Eskualduna le président de cette association, M. Conte, (de Cambo-les-Bains). 



Cette société, dont le siège est 11, rue de Buci, à Paris (téléphone 821-97) a a pour but de faciliter les relations entre les originaires du pays basque et les personnes qui se rattachent à cette région par des liens de famille ou la permanence des intérêts. Elle a pour but également de resserrer entre eux les liens de solidarité et de camaraderie, de procurer à tous le bénéfice d'une mutuelle, l'appui moral des compatriotes en situation de rendre des services, enfin, exceptionnellement, de venir en aide pécuniairement, dans la mesure de ses ressources, aux sociétaires dans le besoin. 



En outre de ce but humanitaire, l'Eskualduna a formé le projet de créer aux portes de Paris une maison basque, avec sa plaza basque, où seront organisés le jeu national de la pelote et autres saines et sportives distractions du pays.




Ajoutons que le bureau de l'Eskualduna est ainsi composé pour 1912 : président: M. Conte ; vice-présidents : MM. Elichabe (de Larrau) ; Elichagaray (de Tardets) Garat (de Gotein),  le docteur Iribarne (de Labastide-Clairence) ; secrétaires: MM. Marcassuzaa (de Chéraute) ; Suhit (d'Arrast-Larrebieu) ; trésoriers : MM. Darhehts (de Chéraute) et Arrepaux (de Barcus)."



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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