LE TORÉADOR BASQUE "FORTUNA" EN 1923.
Les toréadors Basques ne sont pas nombreux dans l'histoire de la tauromachie.
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Voici ce que raconta sur le toréador "Fortuna" la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays
Basque, le 23 février 1923, à l'occasion d'un concours organisé par ce journal auprès de ses
lecteurs, pour déterminer le "Meilleur Toréador" :
"Diego Mazquiaran, Fortuna, est né à Sestao (province de Biscaye). C'est donc un torero Basque.
Il a débuté dans la vie comme mousse dans un vapeur attaché au port de Bilbao ; il travailla ensuite en qualité d'apprenti à la Société des Hauts-Fourneaux de Biscaye. De là, il vint à Séville comme garçon boulanger. Dans ces diverses professions, il était complètement absorbé par la tauromachie.
Il essaye de toréer dans les villages et fut remarqué; assez pour être engagé à Indauchia, en 1913, dans un concours de débutants. Il obtint un succès convenable, et la même année, le 16 novembre, à Madrid, il torée pour la première fois en qualité de novillero.
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Il est maintenant lancé, et devient vite un très bon novillero. En 1914, 1915, 1916, il est partout. Madrid, Barcelone, Cordoue, Séville, Bilbao, l'acclament. Fortuna est du reste un torero actif, courageux, qui veut apprendre : il a le désir absolu d'arriver et de plaire. Il se dépense sans compter et sa hardiesse devient légendaire...
Enfin, le 17 septembre 1916, en place de Madrid, le Gallo lui céda la mort de son taureau "Polenquero", de la Ganaderia de Benjumea. Le rêve du jeune mousse était réalisé. Fortuna était sacré torero.
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Depuis ses succès ont été de plus en plus grands. Torero fin et élégant il s’est taillé de justes et légitimes succès.
Avec le "capote", dans la véronique, la navarraise, le farollile, Fortuna est surtout incomparable, de grâce et d'art. C'est un bon banderillero, mais il ne se prodigue pas. Il manie la muleta avec art et style. A l’heure de la mort, quand les taureaux l’aident un peu, ses volapiés — qu'on devrait appeler plutôt "estocadas arrancadas" — sont assurées d'être applaudies car il a un bon style et tire droit. Avec les taureaux mous il manque d'assurance et pique souvent en restant en mauvaise posture. Il devait tenter quelquefois de tuer "airecibir". Cela l'aiderait beaucoup à faire ressortir sa personnalité.
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Il peut y avoir diverses opinions sur les qualités de Fortuna, et sur ses défauts, mais l’unanimité existe encore en ce qui concerne son courage et sa connaissance du toréo.
Le bon toréador doit dominer la bête, la réduire et la vaincre, adaptant son travail aux circonstances. Ce sont ces qualités qui manquent surtout à Fortuna ; il est souvent à la merci du toro que le sort lui envoie. Mais son courage et sa hardiesse suppléaient souvent à la science propre, et ce courage et hardiesse lui ont toujours permis de remonter le courant et d'être à la hauteur de la situation.
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