LEON BÉRARD EN 1931.
Léon Félix Joseph Louis Bérard, né le 6 janvier 1876 à Sauveterre-de-Béarn (Basses-Pyrénées) et mort le 24 février 1960 à Paris, est un avocat et homme politique français.
LEON BERARD SENATEUR BASSES-PYRENEES 1927 ET 1936 |
Voici ce que rapporta à son sujet la revue hebdomadaire La Côte basque : revue illustrée de
l'Euzkalerria, le 12 juillet 1931, sous la plume de Maurice Reclus :
"Nous lisons dans "Gringoire" un portrait si fidèle et si attachant de M. Léon Bérard "nouste Léon", que nous ne résistons pas à la tentation de le reproduire pour nos lecteurs qui apprécieront comme nous l’art du peintre : Maurice Reclus.
On se tromperait fort en rangeant M. Léon Bérard au nombre des représentants de ce qu’il était convenu d’appeler avant guerre (l’expression a un peu vieilli) la "République athénienne". M. Léon Bérard a, en effet, d’autres titres à l’intérêt et à l’estime de ses contemporains que ce contraste piquant, qu’on se plaît à signaler chez certains hommes politiques, entre l’austérité démocratique et le goût de la littérature et de l’art. C’est que, démocrate autant que quiconque, il l’est avec une distinction rare et qu’ainsi apparaît comme toute naturelle son inclination pour les choses de l’esprit.
PHOTO DE LEON BERARD AGENCE ROL |
Tout, chez lui, est à base de culture, et les idées qu’il professe en politique sont d’origine aussi haute que celles qu’il sait si bien exprimer sur les créations du génie, sur les destinées de l'intelligence ou sur l’éducation nationale. Il n’a jamais besoin de changer de registre selon qu’il lui faut s’adresser à la foule ou à l’élite, tout simplement par ce que, dans son cas, le civique et l’intellectuel ne font qu’un.
M. Léon Bérard est un classique. Il ne l’est pas seulement par son respect et son amour pour les maîtres, par son éloquence où l’harmonie le dispute à l’élégance et à la mesure ; il l’est plus profondément, plus essentiellement par sa référence constante aux idées générales et par son propos délibéré de les plier à la discipline et au contrôle de la raison. On n’a pas assez remarqué, à mon sens, que l’esprit classique est le point culminant de l’esprit critique : M. Léon Bérard a cet esprit-là au plus haut degré. Mais il sait à merveille en éviter les écueils qui sont, d’une part, la sécheresse et d’autre part le scepticisme.
M. Léon Bérard a la foi. Il croit vraiment à la raison. La raison n’est pas à ses yeux cette déesse farouche qui promène le glaive avec le niveau, telle que se la représentent certains esprits simples. Elle est pénétrée d’humanité, la tolérance est sa loi.
Bon ! me direz-vous : pourquoi employer de si grands mots alors qu’il suffirait de dire que M. Léon Bérard est tout simplement un libéral ! Eh oui ! voilà, en effet, le mot qui convient lorsque sans doute il ne songerait guère. Que l’on veut sainement parler de l’actuel garde des Sceaux. Libéral, M. Léon Bérard l’est avec résolution et, si je puis écrire ainsi, avec enthousiasme. C’est le type même du républicain à l’image des fondateurs du régime ; c’est, en politique, l’homme de la maison ouverte et de la main tendue. Je dirai — comme on a pu le dire de Jules Favre, de Waldeck-Rousseau, d’autres encore — qu’il est girondin plus que jacobin, ce qui n’exclut nullement chez lui ce goût de l'autorité et ce sens de l’Etat aux quels on reconnaît les hommes de gouvernement.
LEON BERARD INAUGURATION MONUMENT BOSSUET A DIJON |
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