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vendredi 23 juin 2023

MARINS ET CORSAIRES BASQUES AUX ANTILLES AUTREFOIS

MARINS ET CORSAIRES BASQUES AUX ANTILLES.


Pendant des siècles, marins, pêcheurs et corsaires Basques ont parcouru les mers du globe.




pays basque autrefois corsaires marins
TIMBRE-POSTE CORSAIRES BASQUES
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays 

basquele 18 juin 1928 :



"Nos Corsaires et les Basques aux Antilles.



Lorsqu’on donna, il y a déjà quelques mois, de nouveaux noms à plusieurs voies citadines, on n’oublia pas, du pont Mayou au pont Marengo, de commémorer nos Corsaires. La guerre de courses était fertile en aventures, mais ils avaient déjà des devanciers et les Basques s’étaient signalés aux Antilles par des coups de main mémorables. C’est ce que rappelle M. le chanoine Daranatz dans le dernier numéro de Gure Herria. Nous laissons à notre confrère la saveur et tout l’intérêt de cette documentation. Mais nous y puisons les passages que voici : 


Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, un mouvement commercial intense entre la ville de Bayonne et l’île de Saint-Domingue est fréquemment signalé par les Archives communales de la cité : des navires partent à Saint-Domingue (EE. 69), ou en reviennent (EE. 62, 84) ; des navires s’en vont au Cap-Français (EE. 68), ou en retournent (EE. 71. 81, 85), ou bien encore repartent pour la Guadeloupe et la Martinique (EE. 62, 68, 72, 74, 82). Les "Registres gascons", I, portent dès XVIe siècle, "mention de l’expédition faite par Martin de Montauser, bourgeois de Bayonne, d’un navire pour la pêche à Terre-Neuve, le 6 février 1526". (BB. 6, p. 641). Les Archives de l’Inscription maritime foisonnent de documents sur la pêche à la baleine et sur la pêche de la morue à l’île royale ou Cap-Breton, au XVIIIe. 



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PÊCHE A LA BALEINE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Un Bayonnais, du nom de Jean-Baptiste Tausiet, négociant au Cap-Français, cherche en vain à "être déchargé des droits de cent une barriques de vin, embarquées par lui à Bayonne, pour la Louisiane". (CC. 286). 



Maître Delissalde, notaire à Bayonne, établit un acte, d’après lequel, "le sieur Claude Clérisse, négociant, natif de Bayonne, et demeurant au Cap-Français, est chargé le 1er août 1754, de recueillir la succession de Joannes Mendiboure, charpentier, originaire de Villefranque, décédé aud. lieu du Cap-Français le 11 avril précédent, après une absence d’environ 15 ans". Etude Notariale Loustalet, à Bayonne



Le bayonnais Julien-Joseph Duler (1737-1775), descendant d’une famille originaire de Biarritz, parcourait les Antilles en 1765, comme capitaine de pavillon sur le vaisseau le "Hardi". Pendant sept mois, il relève les côtes de Sainte-Lucie, de la Martinique, de la Guadeloupe, opère des sondages, rédige les Mémoires, aujourd’hui aux Archives de la Marine. En 1769, il revient à Saint-Domingue et contribue à sauver la vie de nombreux habitants au cours d’un tremblement de terre compliqué d’un raz-de-marée. A cette occasion, il reçoit la croix de Saint-Louis. Il a laissé un "Mémoire sur les moyens de rétablir la pêche à la baleine", conservé au Ministère de la Marine, et exclusivement consacré aux baleiniers et aux corsaires du Pays Basque. 



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PÊCHE A LA BALEINE
PAYS BASQUE D'ANTAN


L’Etude notariale Diesse-Loustalet nous apprend que "Barrail Pierre, bayonnais, résidait à l’île de Saint-Domingue le 3 janvier 1783." 



L’amiral de Bruix (1759-1805), au retour d’une campagne à la Guadeloupe, bâtit une villa à Urt et lui donna le nom de Pointe-à-Pitre, en souvenir du port et de la ville qu’il avait habités quelque temps. Cette maison existe encore. 



En résumé, que l’on consulte les auteurs régionaux, les Archives de la Ville, de l’Inscription maritime, de la Chambre de Commerce, ou encore les Etudes notariales de Bayonne, on est obligé de constater les rapports très nombreux de notre pays avec l’île de Saint-Domingue, qui fit, au XVIIe siècle, la fortune de nombre de nos compatriotes, bayonnais, basques et même béarnais.



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HOMMAGE AUX CORSAIRES MARINS ET PÊCHEURS BASQUES
PAYS BASQUE D'ANTAN


Disons enfin que les ministères de la Marine et des Colonies renferment les documents les plus intéressants sur cette même question. 



Il est difficile aujourd’hui, tant nos mœurs ont changé, de se faire une idée de l’enthousiasme, de la fougue et de l’ardeur dévorantes des armateurs et corsaires de cette époque. Disons simplement qu’en 1757 Bayonne et Saint-Jean-de-Luz pouvaient mettre en ligne 45 navires corsaires, portant 552 canons et montés par plus de 7 000 hommes. 



Veut-on connaître la composition d’équipage d’un de ces bateaux de pêche ? Elle est fournie, d’après les Archives de l’Inscription maritime de Bayonne, par le rôle de la frégate "La Providence de Bayonne", du port de 320 tonneaux, bâtie à Saint-Jean-de-Luz en l’année 1733, armée de 16 canons, ayant 60 fusils et 30 sabres, appartenant à M. Jean Perits Detcheverry, armée au Figuier sous le commandement de Martin Larralde, pour aller à Cork et à la Martinique, avec 4 officiers, 5 officiers mariniers, 3 officiers non mariniers. 20 matelots, 5 mousses et un matelot étranger. 



Voici le nom et l’origine de ces marins. 



Officiers : Martin Larralde, de Ciboure, capitaine ; Dominique Lauga, de Bayonne, second capitaine ; Nicolas Naudin et Yves Simonin, de Bayonne, l’un pilote, l’autre aide-pilote. 



Officiers mariniers : Christophe Mercier et Michel Cerano, de Bayonne, l’un maître, l’autre canonnier ; Joannis Detxail, d’Urrugne, maître charpentier ; Joannis de Cazauran et Pierre Detcheverry, de Ciboure, l’un second charpentier, l’autre maître de chaloupe. 



Officiers non mariniers : Gabriel Robert, de Bayonne, chirurgien ; Gaspard de Fayars, d’Urrugne, matelot tonnelier ; Pierre Arnaud, de Siros (diocèse de Lescar), cuisinier. 



Matelots : Jean Latapy, de Bayonne ; François de Souhaignet, Miguel Dississarry, Domingo de Hiriberry et Saubat Canonnier, de Saint-Jean-de-Luz ; Nicolas de Souhigaraychipy, Joseph de Querebés, Esteben de la Parque, Bernard Detcheverry, Petry de Hiriberry et François de la Fitte d’Hendaye ; Martin de Messanges, Pierre Fayars, Martin Diharce et Pierre de Toulon, d’Urrugne ; Domingo de Blandy, de Hasparren ; Betry de Hiriart, de Sossoueta, en Basse-Navarre ; Dominique Titon, de Pau ; Louison Romain, de Louisbourg ; Jean Rico, de Grace en Provence, cocq. 



Mousses : Jean de Saint-Jean, de Bayonne ; Joannis Darretche, de Ciboure ; Joannis Dolabarats et David Fayars, d’Hendaye, Denis Robin, de Saint-Jean-de-Luz. 



Matelot étranger : Anthonio Daguerre, de Renteria (Espagne). 



Le permis de navigation était délivré au capitaine Martin Larralde pour un voyage à Cork et à la Martinique, pendant huit mois. Partie le 26 novembre 1734, la frégate "La Providence de Bayonne" désarmait à Saint-Jean-de-Luz le 25 novembre 1735, avec 40 personnes d’équipage."





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