UN RAPPORT DU MARQUIS D'ARCANGUES EN 1923.
Dans les années 1920, l'activité touristique de Biarritz est très importante et son Syndicat d'Initiative essaie d'animer la ville toute l'année.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays
basque, le 1er décembre 1923 :
"Au Syndicat d’Initiative de Biarritz.
L’Assemblée Générale eut lieu hier vendredi. M. le Marquis d’Arcangues y fit un intéressant exposé de l’action du Syndicat.
Il a donné l’impression que l’organisation des fêtes de Biarritz est en bonnes mains, en ce sens que cette tâche, d’ailleurs fort délicate, ne doit pas être gênée par des formules étriquées. Et les personnes assistant à la réunion l’ont si bien compris que pas une observation n’a été présentée.
Il nous est agréable de souligner le fait au moment où le Syndicat d’initiative va élaborer le programme des fêtes de la saison prochaine qui s’annonce, paraît-il, comme exceptionnellement brillante.
Après la lecture du rapport du Président les modifications à divers articles des statuts furent approuvées.
La séance fut levée vers onze heures.
Hier soir, à 9 heures et demie, a eu lieu au Terminus, l’assemblée générale extraordinaire du Syndicat d’Initiative de Biarritz.
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Le Marquis d’Arcangues, Président, avait à ses côtés, MM. Gélos, Pédezert, Boubée, Laulhé, Berrogain. Une cinquantaine de personnes assistaient en outre à la réunion.
Le secrétaire donne lecture du compte rendu de la séance précédente. Il est adopté sans observation.
Le fait saillant de la réunion a été le rapport remarquable dont le Président a donné lecture. Il a été écouté dans le plus grand silence et unanimement applaudi. C’était justice.
Nous le publions plus loin in-extenso et on pourra se rendre compte combien cette mise au point était opportune après les critiques auxquelles avaient donné lieu certaines fêtes de la saison dernière.
Le Marquis d’Arcangues y a répondu avec la franchise et la largeur de vues qui convenaient, sans chercher à éluder les responsabilités, mais en plaçant la question sur son véritable terrain.
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Au Syndicat d’initiative. Un Rapport du Marquis d’Arcangues.
Voici le rapport de M. le Marquis d'Arcangues, président du Syndicat d'initiative, à l'Assemblée générale dont nous parlons d'autre part :
Assemblée Générale du 29 Novembre 1923.
Comme chaque année à cette même époque, le Syndicat d’initiative se réunit en Assemblée générale.
Notre ordre du jour, comme vous le savez tous, porte cette fois :
1. La lecture d’un rapport sur l’ensemble des fêtes de l’été dernier ;
2. Modifications à apporter aux statuts.
I. Les Fêtes de l’an passé.
Lors d’une des réunions de notre Conseil d'Administration qui suivirent la grande saison, il avait été exprimé Le souhait de voir tous les Membres du Conseil, rédiger une critique des fêtes, afin de pouvoir mieux juger ce qui pouvait en faire le succès ou l'insuccès et tirer en quelque sorte de nos expériences individuelles un enseignement collectif pour les programmes de nos fêtes futures.
Plusieurs de ces Messieurs, répondant à ce voeu, ont exposé leurs idées personnelles, leurs suggestions, leurs critiques ; moi-même. j’ai présenté un long rapport sur ce sujet.
C'est donc de l’ensemble de ces opinions que nous avons extrait le présent rapport.
Nous avons tous, en le faisant, écarté une fois de plus de notre esprit toute préoccupation d’amour-propre et nous avons étudié la question, comme elle devait l’être, c’est-à-dire dans le seul intérêt général de Biarritz.
Ici, je croirais manquer à mon devoir le plus élémentaire si je n’élevais pas au nom de tous les membres du Conseil d’administration du Syndicat d’initiative une protestation énergique contre les insinuations les plus malveillantes dont nous avons été l’objet dernièrement.
Au cours d’une polémique soulevée entre certains hôteliers et leur Syndicat, il a été nettement laissé entendre que nos finances étaient dilapidées et que nos fêtes étaient organisées en dépit du bon sens.
Il est à remarquer que ces critiques étaient formulées principalement par des personnes qui, si elles étaient, je veux le croire, poussées par le désir de défendre les intérêts de Biarritz, n’en étaient pas moins ignorantes de ce qui se passait au Syndicat d'Initiative, de nos efforts, de nos statuts et de notre budget.
Certes, loin de nous la pensée de prétendre que rien de ce que nous faisons ne puisse être critiqué, puisque nous le faisons nous-mêmes, ainsi que vous allez le voir. Mais il y a une chose qu’on ne saurait attaquer sans provoquer notre indignation : c’est notre intégrité dans l'exercice de notre mandat.
Cela, nous ne le permettrons pas.
Maintenant, pour ce qui est des fêtes, je n'insisterai pas ; mais, mon Dieu, dans son ensemble, et malgré les imperfections inévitables dans l’organisation de grandes manifestations, comme nous les avons exécutées depuis deux ans, je ne crois pas qu’il y ait lieu de se plaindre. J’ai été depuis deux ans à l'étranger dans des capitales et dans bien des villes de France. Le retentissement de ces fêtes est si grand, que j’ose affirmer ici que la publicité qu’elles nous ont value équivaut à plusieurs centaines de mille francs.
Et pour fermer cette parenthèse dont je m’excuse, mais qu’il était de notre dignité d'ouvrir, je veux une fois de plus féliciter publiquement les membres du Conseil d’administration pour le dévouement inlassable, pour la compétence et pour l’activité qu’ils ne cessent de témoigner.
Puissent ceux qui collaborent avec nous par la suite, apporter un esprit de travail aussi développé et un désintéressement aussi parfait.
Et maintenant, passons aux fêtes :
En somme, on pourrait diviser nos fêtes en général en deux groupes :
1. Le groupe des fêtes (deux ou trois) très importantes ;
2. Le groupe de petites manifestations telles que feux d’artifices, concours de sable, concerts sur la place publique, etc...
C’est à l'organisation du premier groupe que la Commission des Fêtes apporterait son effort financier et moral.
La Fête Nautique du Port-Vieux.
FÊTE NAUTIQUE PORT-VIEUX BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Trop de courses, pas assez de jeux sous les yeux du public.
Le public s'embête pendant la durée de ces courses. Rétablir le concours de plongeons et les joutes comiques. Augmenter le prix des courses à la nage et ne pas oublier comme récompense : objet d’art 20 fr., ce qui est vraiment maigre pour un objet d’art.
Beaucoup de jeunes gens ne se sont pas engagés, trouvant un peu humiliant de courir pour 20 francs.
Mettons objet d’art purement et simplement, sans en spécifier la valeur, ou augmentons-en la valeur.
S'assurer pour la course de yoles de mer, le concours de toutes les Sociétés du pays et s’assurer surtout, avant l'organisation de cette fête, que la date ne coïncide pas avec une fête nautique des environs.
Refaire soigneusement l’organisation de la fermeture des terrains environnant le Port-Vieux, afin d’éviter l’infiltration gratuite, néfaste pour la recette.
Peut-être aussi y aurait-il lieu d’avancer encore la date de cette fête."
FÊTES PORT-VIEUX BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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