DU PÉTROLE EN PAYS BASQUE SUD EN 1924.

Dans les années 1920, des recherches pétrolifères sont effectuées en Pays Basque Sud.

COMPAGNIE PETROLERA IBERO-AMERICANA
SAINT-SEBASTIEN GUIPUSCOA 1922

Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Sémaphore de Marseille, le 3 juillet 1924, sous la 

plume d'Angel Marvaud :

"La question du pétrole en Espagne.

L'importance toujours plus grande que présente, dans le monde entier, la question du pétrole explique que l’attention de l’Espagne se soit également portée de ce côté, depuis la guerre. La France, dont l’infériorité vis-à-vis des autres grandes nations, en ce qui concerne ce précieux combustible, est si manifeste et même si inquiétante à tant d'égards, est donc particulièrement intéressée aux recherches qui se poursuivent en ce moment, à ses portes, dans le pays voisin. 

A vrai dire, il est a peu près impossible de connaître la. production pétrolière actuelle de la Péninsule et encore plus d’avoir une idée, même approximative des possibilités futures. Outre que les recherches, auxquelles nous faisons allusions, sont seulement à leur début, elles ne sont le fait que de groupes isolés, agissant indépendamment les uns des autres, sans esprit de cohésion ni de solidarité et en dehors de tout appui officiel. Ceci explique qu'il n'existe aucun programme d'ensemble et qu’en l'absence de toutes statistiques régulièrement mises à jour, on en soit réduit, sur les sondages effectués et les résultats obtenus, aux informations fragmentaires publiées dans la presse espagnole ou — ce qui est le cas le plus fréquent — dans certaines revues techniques étrangères, particulièrement nord-américaines.

Les Américains, comme de juste, ont été, en effet, les premiers à s’occuper des gisements pétrolifères au Sud des Pyrénées. Une des principales sociétés constituées dans ce but est la Petrolera Ibero-Americana. La France, elle aussi nous — sommes heureux de le constater — n’a pas tardé à prendre position, avec la Compania Franco-Espanola de Petroleos dont le siège social est à Saint-Sébastien et sur laquelle nous reviendrons plus loin.

COMPAGNIE FRANCO ESPAGNOLE DES PETROLES
SAINT-SEBASTIEN GUIPUSCOA 1921

S'il faut en croire l'auteur d'un récent article paru dans la Oil Weekly, l'absence complète d'une méthode rationnelle, fondée sur des données sérieuses, et le manque de préparation des ingénieurs chargés des travaux de prospection sont cause que les résultats aient été, jusqu'ici, le plus souvent, négatifs. Des sondages ont été effectués dans la plupart des provinces, mais un peu au hasard, et l'on ne saurait en tirer aucune conclusion définitive pour l'avenir.

JOURNAL OIL WEEKLY 
29 MARS 1924

... Les résultats obtenus plus à l'Ouest, dans les provinces de Burgos, de Santander et les Pays basques, sont beaucoup plus encourageants : et c’est dans cette région que les sociétés étrangères concentrent présentement leurs efforts. Elles y apportent, d’ailleurs, des méthodes rationnelles qui avaient fait jusqu’ici complètement défaut.

C’est ainsi que la Compagnie Franco-Espagnole a percé avec succès un puits de 700 mètres à Elorrio (Biscaye). Elle a acquis également des terrains réputés pétrolifères en Navarre et en Alava, où les sondages se poursuivent de façon satisfaisante. La même Compagnie a commencé le forage de deux puits à Robrero-Ahedo (province de Burgos), où les prospections précédemment faites par les soins de l’Institut géologique autorisent les meilleurs espoirs. Enfin, elle se prépare à exploiter des gisements découverts, l'an dernier, dans la Vallée de Burunda, près d’Alsasua (Navarre), qui pourraient être, dit-on, d’une très grande importance.

Parmi les autres travaux en cours d'exécution, il faut encore mentionner les sondages effectués à Aras (Navarre), où ont été accordées de vastes concessions, à Gastiani, dans la même province, au Sud de Vitoria (province d’Alava), etc., etc.

ACTION COMPAGNIE PETROLIERE FRANCO-ESPAGNOLE
SAINT-SEBASTIEN 1921

Par ailleurs, un syndicat anglo-américain poursuit des recherches à Tafalla (Navarre), Zuazua et Sobron (Alava) et à Laredo (province de Santander).

Enfin, il parait que, profitant de la découverte faite par un prêtre français, une nouvelle compagnie, constituée l’an dernier procède au forage d’un puits près de Fontarrabie (Guipuzcoa), à notre frontière.

De tout ceci, on peut conclure que la question du pétrole est entrée, chez nos voisins, dans une phase exceptionnelle d’activité. Souhaitons que des résultats immédiats décident les capitalistes sud-pyrénéens à sortir de leur réserve et à prêter leur concours à des entreprises qui intéressent si directement l'avenir de leur pays. De son côté, l’Etat espagnol ne saurait, pour la même raison, se cantonner dans une attitude passive : il devrait être le premier, semble-t-il, à encourager une politique pétrolifère nationale et à l’aider par tous les moyens en son pouvoir. En outre, puisqu’un Congrès international géologique et géodésique doit se réunir a Madrid en octobre prochain, ce pourrait être l’occasion d’inscrire celte question au programme de ses travaux : une étude d'ensemble sur les sondages déjà effectués serait, assurément, le meilleur moyen de préparer les recherches futures et de susciter de nouvelles initiatives."

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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