L'OEUVRE DU JOCKEY-CLUB DE SAINT-SÉBASTIEN EN 1921.
A cause de la guerre de 1914-1918, nombre d'élevages de chevaux Français passent la frontière pour s'installer en Guipuscoa, à côté de Saint-Sébastien, à Lasarte.
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| HIPPODROME LASARTE GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Je vous ai parlé dans un article précédent de l'hippodrome de Saint-sébastien.
Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-De-Luz, dans son édition
du 1er octobre 1921 :
"Les courses en Espagne.
L’Œuvre du Jockey-Club de Saint-Sébastien.
Le Jockey-Club de Saint-Sébastien, que S.M. Alphonse XIII honore de son haut patronage, voit son meeting sur le point de se terminer dans des conditions de réussite exceptionnelle. C'est là un encouragement précieux pour cette Société, qui date de quelques années à peine, mais qui s'est placée immédiatement aux tout premiers rangs des Sociétés hippiques. On sait déjà - nous en avons publié la nouvelle ici même - qu'elle a créé pour l'an prochain deux épreuves magnifiques, l'une le Grand Prix Prix de S.M. Alphonse XIII et l’autre le Grand Prix de S.M. le reine Victoria, qui se disputeront à Lasarte à huit jours d’intervalle les 10 et 17 septembre 1922. Ces épreuves seront dotées respectivement de 500 000 et 100 000 pesetas, plus une Coupe d’Or pour chacun des deux vainqueurs, offertes par LL. MM. le roi et la reine. Cela on le sait. Mais ce que l'on ne sait pas encore, c’est que les dirigeants du Jockey-Club de Saint-Sébastien, encouragés par le succès sans cesse accru que remportent leurs réunions hippiques, ont la ferme intention de porter ces allocations de 600 000 pesetas à une somme bien plus considérable encore, et cela très probablement dès l’année suivante.
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Où donc allons-nous, disent certains profanes ? Tout simplement vers un but d’une utilité incontestable an point de vue richesse et patriotique ; la création d’abord et l’amélioration ensuite d'une race chevaline de pur sang en Espagne. Le premier point, nous allons le voir, est acquis; l’autre qui, par définition, ne peut l'être puisque toute amélioration est sans cesse perfectible est en bonne voie. Les chevaux français qui ont pris part au meeting actuellement en cours, sont là pour en témoigner.
Lorsque la guerre éclata en France, supprimant de ce fait les réunions hippiques dans notre pays, les courses n'existaient en Espagne qu'à l’état embryonnaire ou tout au moins n’avaient qu'un développement à peu près insignifiant. Mais soit par calcul, soit par préoccupation nationale, nos voisins virent bientôt tout le parti qu’ils pourraient tirer des courses en attirant chez eux les chevaux français, dont l’exploitation serait pour eux une source de richesses immédiate, et qui serviraient en plus à l’amorçage de la création d'une race de pur sangs anglais en Espagne, la seule capable de produire, par des croisements judicieux, le cheval de guerre, qui ferait peut-être un jour besoin au pays.
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Mais pour courir il fallait une piste. Les alentours immédiats de Saint-Sébastien, très accidentés, ne permettaient guère d'en établir une et c’est à Lasarte, à 6 kilom. de la "Perle de l'Océan", que finalement s’arrêtèrent les organisateurs pour construire leur hippodrome. l.à, après s'être entourés de gens compétents et avoir pris les avis de nombreux entraîneurs français, les promoteurs du sport hippique établirent un tracé de piste de 1 800 mètres de tour, absolument irréprochable et donnèrent les plans de superbes tribunes placées au milieu d'un pesage destiné à être confortablement et élégamment aménagé. Ils indiquèrent en même temps l'emplacement où de nombreux boxes devraient être construits. On se mit à l'ouvrage et bientôt on était prêt à recevoir les acteurs.
Le Jockey-Club de Saint-Sébastien, sous l'initiative de M. Marquet, son dévoué président, établit aussitôt un programme d'essai. Les écuries françaises répondirent immédiatement et la première année plus de 600 de nos chevaux foulèrent les pistes de Lasarte.
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On peut citer des écuries françaises qui y remportèrent succès, celles de M. G. D. Cohn, Vanderbilt, de Castelbajac, Eknayan, J. Meller, J. Lieux, de St-Phalles, Jean Lieux, etc...
Les plus grands vainqueurs furent : Teddy, Saca Chispas, Ukko, Antivari, Royal Eagle, Osuabruck, Zinzolin, Mac Kinley, Brabant, Churruca. Quelques-unes de nos fines cravaches qui n'avaient pas été touchées par la mobilisation étaient en selle : F. O’Neill, G. Stern Mac Gee, O'Connor. A. Allemand, R. Stockes, A. Woodland, Garner, W. Hirons, J. Dodd, J. Hopper et plusieurs de nos meilleurs entraîneurs s'installèrent avec leur cavalerie à Lasarte.
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Bientôt l’Espagne, qui n'avait pas ou presque pas de chevaux de courses, vit nombre de représentants des plus célèbres familles de la péninsule, auxquels le sport hippique n’était pas étranger, faire des acquisitions de pur sang et créer des écuries de courses qui devinrent tout de suite prospères. Le roi lui-même fut un des premiers à donner l'exemple et les couleurs du "duc de Toledo" ne furent pas longtemps avant de passer le winning post. Antivari fut le meilleur tenant de l'écurie royale ; sur cette piste sablonneuse de Lasarte il devint même imbattable et remporta les plus grandes épreuves. C'est lui qui maintenant est l’étalon de tête de l’Espagne. C'est là un résultat considérable, qui fait le plus grand honneur à S. M. le roi Alphonse XIII et à la nation espagnole.
Le succès couronna donc les efforts du Jockey-Club de Saint-Sébastien. Dès lors les allocations suivirent une ascension rapide pour atteindre cette année un total de deux millions. Voici maintenant que l’on annonce pour l'an prochain, comme nous l'avons dit plus haut, un meeting composé d'épreuves d'une richesse sans pareille, qui dépassera de loin ce que l'on a fait jusqu'à présent, ici et partout ailleurs.
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Il n’y a qu'à s’incliner et à admirer.
Il nous sera cependant permis d'adresser les remerciements de tous et le tribut de nos hommages à l’homme qui a été et qui est toujours le dispensateur de la manne bienfaisante qui a permis de mener à bien une telle création qui n'a pas été seulement un bienfait pour l'Espagne mais qui a aussi profité à notre pays en permettant aux écuries françaises de vivre et à l’élevage français de trouver des débouchés pour ses produits.
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| PAVILLON ROYAL HIPPODROME LASARTE GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
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