LE BATTAGE DU PREMIER BLÉ À AHETZE EN 1943.
En 1943, en France, pendant l'occupation allemande, les agriculteurs sont réticents aux impositions qui leur sont faites et se plaignent du manque de moyens mis à leur disposition.
BATTAGE DU BLE EN 1943 |
Les matières premières manquent ainsi que la main d'oeuvre.
De plus, le départ en Allemagne des petits artisans ruraux a accentué le malaise général des
agriculteurs.
Le pain est rationné et les "campagnes de blé" sont activées par le régime de Vichy, ainsi que
les mesures de contrôle (visites de domicile).
Les premiers battages sont effectués très tôt dans les campagnes.
C'est le cas également au Pays Basque.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans
son édition du 10 juillet 1943 :
"Le battage du premier blé au Pays Basque.
ATTELAGE BASQUE A AHETZE LABOURD PAYS BASQUE D'ANTAN |
La cérémonie symbolique du battage du premier blé de la région des Basses-Pyrénées à laquelle nous sommes invités, aura-t-elle lieu aujourd'hui comme prévu ? C’est la question que nous nous posons au moment du départ pour Ahetze, où elle doit se dérouler, alors que sur Bayonne ces averses orageuses tombent sans arrêt. Mais voici une éclaircie et... la confiance aidant, notre caravane prend la direction du village où la cérémonie doit avoir lieu en présence de M. René Schmitt, préfet de la zone occupée des Basses-Pyrénées, et de M. Gonfreville, directeur du Ravitaillement général.
Et nous voici à Ahetze où nous reçoivent avec toutes les marques d’une sympathie sincère, MM. Carrère, maire d’Ahetze, chevalier de la Légion d’honneur, Dassence, syndic régional adjoint de la Corporation paysanne ; Carli, chef de district du Ravitaillement général ; docteur Goyenetche, délégué départemental ; Lefèvre, professeur d’agriculture, et les conseillers municipaux de la commune, auxquels s’est joint M. l'abbé Dachaguer, curé d'Ahetze.
CHARGEMENT DE GERBES DE BLE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Pendant que le préposé officiel au battage et ses aides se livrent à la besogne que l’on sait, avec une ardeur digne de tout éloge, l’aimable et distingué chef du Génie rural, M. l’ingénieur Dantier nous donne quelques renseignements sur la situation agricole. Grâce à lui, il nous est permis d’annoncer à nos lecteurs que la récolte de 1943 qu’on avait tout d'abord sous-estimée, sera supérieure tant en quantité qu’en qualité aux récoltes précédentes. Les épis sont beaux et sans défaut. La paille est magnifique. On compte sur un rendement de 150 000 quintaux de grain pour notre région.
M. l’abbé Dachaguer, revêtu de ses habits sacerdotaux, bénit le blé de l’année et M. le Préfet monte sur la batteuse pour livrer à sa mécanique la première gerbe. La batteuse sans arrêt, accomplit son œuvre et le grain tombe dans les sacs, cependant que la paille est amoncelée en gerbiers.
Et cela continue pendant les heures. Puis, le travail terminé, travailleurs et officiels sont réunis autour des tables dressées à l’intérieur de la maison "Ithurbidia" appartenant à M. Anchordoquy, syndic communal de la Corporation nationale.
Nous ne dirons rien du menu qui fut servi, sinon qu’il dépassa les espérances des plus affamés et qu’il donna satisfaction à tous. Le service assuré par la famille de M. Anchordoquy, fut impeccable.
BATTAGE DE BLE EN 1943 |
Au dessert, M. Dassence, syndic adjoint de la Corporation paysanne, prit la parole pour remercier les autorités d’avoir bien voulu honorer de leur présence cette manifestation du travail agricole et pour engager ses compatriotes à persévérer dans l’accomplissement de leur de voir de bons Français pour assurer à bref délai le relèvement de la patrie.
Après lui, M. le préfet Schmitt, dans le style direct qui lui est personnel, remercie ses hôtes de l'accueil qui lui fut réservé comme représentant le gouvernement, et se félicite de ce que les appréhensions concernant la soudure du blé ne soient plus qu'un cauchemar disparu, grâce à la juste compréhension et au dévouement des cultivateurs. Il se fait un devoir de rapporter les termes d’un entretien qu'il eut ces jours derniers avec le Chef du Gouvernement, à Vichy, au cours duquel il assura M. Pierre Laval du loyalisme des populations du Pays Basque. Tant que la France pourra compter sur des dévouements tels, elle ne peut mourir, déclare M. le Préfet qui, dans une émouvante péroraison, s’écrie : "C’est devant la gerbe d’or de vos blés que se confirme cet espoir de la France immortelle."
SOLDAT ALLEMAND A BAYONNE EN 1943 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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