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dimanche 2 décembre 2018

PREMIÈRE VICTOIRE EN RUGBY DU BIARRITZ-OLYMPIQUE CONTRE L'AVIRON BAYONNAIS EN NOVEMBRE 1921


EN 1921, EN RUGBY, LE BIARRITZ-OLYMPIQUE BAT L'AVIRON BAYONNAIS.


Les deux équipes phares du Pays Basque se sont rencontrées à 112 reprises (à ce jour).

biarritz autrefois
RUGBY BIARRITZ-OLYMPIQUE 1921
COLL M. URQUIDI MUSEE HISTORIQUE DES ANCIENS DU B.O.
PAYS BASQUE D'ANTAN


Je vous ai déjà parlé des débuts en rugby de l'Aviron Bayonnais et du Biarritz-

Olympiquevoici aujourd'hui un article sur la première victoire du Biarritz-Olympique 

contre l'Aviron Bayonnais, en 1921.



Voici ce que rapporta La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-De-Luz, dans l'édition du  7  

novembre 1921, sous la signature de Jules Bouin  :

"Football Rugby.


Après la victoire du Biarritz-Olympique à Aguiléra.


Biarritz Olympique bat Aviron Bayonnais par 6 points (2 essais) à 4 points (1 drop goal). 


Le grand événement sportif de la journée a été fourni par la rencontre Aviron Bayonnais Biarritz-Olympique, attendue fébrilement et combien anxieusement par nos populations éminemment sportives. 



Pour la majeure partie des spectateurs, ce match ne devait être rien moins qu'une finale du championnat régional, c'est dire tout l'intérêt de cette rencontre ! Bien avant l’heure du coup d’envoi, une foule considérable avait envahi tribunes, pelouses et gradins. L’on sera d'ailleurs très vite édifié par l'annonce d'une recette dépassant 21 000 francs, chiffre qui n'avait jamais été atteint jusqu'à ce jour. 




bayonne autrefois
RUGBY AVIRON BAYONNAIS 1922
PAYS BASQUE D'ANTAN

Que fut la partie ? Un choc de deux volontés inébranlables pour enlever la décision. 



Lutte homérique s'il en fut, au cours de laquelle les spectateurs eurent la satisfaction évidente d’applaudir du joli rugby. La valeur incontestable des individualités biarrottes ainsi que la puissance du pack d'avants eurent raison de la vaillance des joueurs bayonnais. 




La première mi-temps accuse un avantage marqué en mêlée pour l'Aviron, lequel alimente à chaque coup ses lignes arrières. Une défense sévère et combien efficace annihile ces offensives qui avortent dans l’œuf. 



Sur une hésitation de l'anglo-basque Roë qui, se faisant boucler, lâche le ballon, Lissalde s’en empare et marque le premier essai. 



Durant quelques instants, le camp biarrot est en danger. 


biarritz autrefois
RUGBY BIARRITZ-OLYMPIQUE CHAMPION CÔTE BASQUE 1921 1922
COLL M. URQUIDI MUSEE HISTORIQUE DES ANCIENS DU B.O.
PAYS BASQUE D'ANTAN


Les attaques se multiplient, mais toutes sont fauchées impitoyablement. La balle sortant à Biarritz, Fauthoux essaie à nouveau le coup de pied sur Roë et il fallut une maladresse biarrotte pour rater un essai, inévitable pourtant. 



Nouvelles offensives bayonnaises qui obligent Biarritz à toucher dans ses buts. Sur nue sortie biarrotte, Fauthoux file droit, feinte la passe et transmet enfin à Lissalde, lequel botte sur Roë ; il fallut la maîtrise d’un Billac qui, bouclé, dégage in-extremis de ses propres buts. 



La fin de cette partie du jeu fut sifflée sur cette chaude alerte. 



La deuxième mi-temps vit d'abord l'indisponibilité de Billac, lequel, blessé, se retire momentanément. Peu après, Lissalde est mis sur la touche. 



D'une mêlée aux 30 mètres de Bayonne, Riquelme file le long de la mêlée, sert Boubée, lequel, échappant à l’étreinte de ses adversaires, va marquer seul. Ceci a le don d’émoustiller les biarrots, lesquels, devant ce résultat, n’hésitent plus à attaquer à jet continu, réduisant les adversaires à une défensive au cours de laquelle et à plusieurs reprises, l'essai fut évité de justesse. C'est à la suite d’une sortie favorable aux blanc et bleu que Serratte, un quart d'heure avant la fin, botta le drop qui sauva l'honneur.



Pendant la première mi-temps, les deux lignes d'avants se neutralisèrent. Ce fut à la deuxième que le pack bayonnais, durement éprouvé par l’effort qu'il venait de faire, faiblit visiblement. 



labourd autrefois
RUGBY BIARRITZ-OLYMPIQUE CHAMPION CÔTE BASQUE 1921 1922
COLL M. URQUIDI MUSEE HISTORIQUE DES ANCIENS DU B.O.
PAYS BASQUE D'ANTAN



Quant aux demis, la paire biarrotte, Riquelme -Fauthoux, éclipsa la paire adverse. Ou peut dire de ce dernier qu'il fournit hier une de ses plus belles parties. Sa variété dans l'attaque ainsi que ses déboulés puissants et perçants furent parfois déconcertants. 



Pour les lignes arrières, si le quatuor bayonnais fournit le jeu le plus classique, il n'en fut pas toujours ainsi au point de vue efficacité, car la défense adverse était impénétrable. Il ne restait plus que les coups de pied sur l’arrière biarrot. Ce dernier eut tôt fait de démontrer qu'il n’y avait rien à faire de ce côté-là. Guichemerre fit une partie digne d'éloges, d'une sûreté parfaite tant dans les réceptions que dans les dégagements. 



En résumé, très belle partie disputée par deux excellentes équipes se caractérisant par un souffle inépuisable et une adresse de mains qui doit être l'apanage exclusif de notre Côte Basque. 



Et pour terminer, nous dirons que M. Dupuyau arbitra cette partie de façon parfaite, à la satisfaction des deux publics et ceci malgré une blessure récente. Il fallut toute l'énergie, toute la volonté de cet excellent référée pour surmonter la douleur d’une déchirure musculaire de la jambe. Nous lui adressons ici nos plus sympathiques félicitations. 



rugby autrefois
RUGBY BIARRITZ-OLYMPIQUE CHAMPION CÔTE BASQUE 1921 1922
COLL M. URQUIDI MUSEE HISTORIQUE DES ANCIENS DU B.O.
PAYS BASQUE D'ANTAN


Mes réflexions par A. Roquebert.


Nous avons vécu hier, à Aguiléra, des minutes passionnantes, et cela pour plusieurs raisons : d'abord, parce que deux belles équipes se trouvaient en présence et que l’on était assuré de voir du joli football, nous en avons eu en effet : ensuite, parce que l’on sentait, dès le début du match, combien la partie serait disputée ; elle le fut, et jusqu'au bout, nous pouvons dire que le résultat en fut incertain. I.e jeu fut clair, rapide, très net ; peu de cafouillages et presque pas de mêlées ouvertes. Bayonne domina largement eu première mi temps et d'excellentes attaques partirent par leurs lignes arrières : ces attaques gagnèrent chaque fois beaucoup de terrain ; aucune cependant ne put aboutir, grâce à la très sûre défense des lignes arrières de Biarritz. Le premier essai de Biarritz fut le résultat d'une faute impardonnable de Roë, atténuée cependant par le peu d’empressement que mirent ses coéquipiers à lui venir en aide. Il y a une tendance dans toutes les équipes à laisser les arrières toujours seuls lorsqu'ils sont en possession du ballon et à ne leur venir en aide qu'à la dernière extrémité : on compte trop sur l’habitude d’un bon dégagement sans songer qu'il peut y avoir des exceptions ; cela coûte cher quelquefois, et Bayonne l'a appris dimanche à ses dépens. En toute logique cependant, Roë étant bouclé dans ses buts devait faire un touché ; c'est d’ailleurs ce que tout le monde attendait. 



Le deuxième essai de Biarritz fut plus net. Il résulta d'une attaque du demi biarrot, Riquelme, sur sortie de mêlée à son avantage, en collaboration avec un avant de troisième ligne : cet essai de Boubée, d'une exécution parfaite, fut applaudi comme il le méritait. Un beau coup de pied de Fauthoux faillit le couronner d'un but, mais le ballon frappa le poteau gauche et rentra dans le terrain. 


biarritz autrefois
RUGBY BIARRITZ-OLYMPIQUE CHAMPION CÔTE BASQUE 1921 1922
COLL M. URQUIDI MUSEE HISTORIQUE DES ANCIENS DU B.O.
PAYS BASQUE D'ANTAN

La deuxième mi-temps fut dans l'ensemble à l'avantage de Biarritz. Billac, touché, dut quitter le terrain et de ce fait Bayonne perdait un des moyens d'avancer par ses lignes arrières, toujours menaçantes du reste. Il m'apparut à ce moment de la partie que Biarritz eut le tort de ne pas chercher à augmenter son avance en attaquant par ses trois-quarts. Une consigne avait dû être donnée au demi d’ouverture biarrot pour ne tenter aucune attaque à la main ; aussi les coups de pied à suivre succédèrent-ils aux coups de pied en touche ; cette façon de procéder était dangereuse en ce sens qu'elle permettait difficilement d'augmenter l’avance acquise par suite de la réelle adresse des arrières bayonnais sur le ballon et des contre-attaques qui pouvaient en résulter. Après le drop de Serratte, 3 points pouvaient changer le tableau, et sans parler d'un essai, un simple coup franc pour hors-jeu ou autre, permettait à Bayonne de reprendre l'avance : avec la rentrée de Billac à ce moment-là cl la mise hors du terrain de Lissalde, il n’en fallait pas plus pour intervertir les rôles. J'estime donc que ce fut une faute de la part de Biarritz, après le deuxième essai marqué, de ne pas chercher à augmenter son avance par des attaques à la main de ses lignes arrières. 


Pour me résumer, je dirai que les avants de Biarritz méritaient hier la victoire; ils furent inlassables, et, dans le jeu ouvert, supérieurs à leurs adversaires. En demis, j'accorderai dans l’ensemble une préférence à Bayonne ; la paire se complète bien et fut dangereuse en toutes occasions; je ne saurais cependant faire de reproches à Fauthoux, qui avait probablement une consigne à exécuter ; il fut très adroit pendant toute la partie. La ligne de trois quarts de Biarritz fut très sûre en défense, sauf sur les dribblings qu'elle laissa passer trop souvent : on ne put la juger en attaque. puisque elle fut privée constamment du ballon. 



L'Aviron nous présenta une très belle ligne ; chaque fois quelle attaqua elle fut dangereuse tant par le perçant de ses centres que par la vitesse des ailiers ; elle le fut surtout de par son excellente position sur le terrain, la vitesse et la précision de ses passes. Hormis la faute du début, Roë fut un arrière très adroit et sauva maintes fois son camp de situations périlleuses : il eut hier une tâche extrêmement ardue. Quant à Guichemerre, je ne puis lui faire que des éloges; réception parfaite, coups de pieds précis et sens de la place à occuper. 



L’arbitrage de M. Dupuyau contenta tout le monde par sa compétence et sa justice ; il me parut notamment bien inspiré en punissant l'incorrection d’un équipier de Biarritz comme elle le méritait."



(Source : MUSEE DES ANCIENS DU B.O. / un grand merci à M José URQUIDI  et une très grande pensée à lui qui vient de perdre son épouse Simonne)





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