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vendredi 21 décembre 2018

L'OCTROI DE CIBOURE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1893


L'OCTROI DE CIBOURE EN 1893.


Pendant des siècles, aux portes des villes, les commerçants ont payé l'octroi sur les marchandises importées.


saint jean de luz autrefois
OCTROI DE SAINT JEAN DE LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


On désigne, en France, depuis le 12ème siècle, sous le nom d'octroi les taxes indirectes établies 

au profit des communes sur les objets et denrées destinées à la consommation locale.


Cet impôt fut supprimé le 2 juillet 1943 par Pierre Laval, chef du gouvernement du régime de 

Vichy.



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse, dans diverses éditions :


bayonne autrefois
OCTROI DE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 5 novembre 1893 :

"Dans un opuscule que me remet un ami, je lis que l’octroi frappe le petit, le pauvre au détriment du grand, du riche. Le champagne ne paye pas davantage que la piquette, pourquoi ? quand donc appliquera-t-on les droits ad valorem ? à mon humble avis, ce serait une question sociale résolue. 




Ciboure vivait en paix, il avait le bonheur de posséder un Maire, qui se souciait fort peu de ses fonctions municipales. Bien avant son décès un entrepreneur de la commune demandait à ce maire la création d'un octroi moyennant une redevance de 4 à 5 000 fr... M. Besselère repoussa énergiquement cette demande ; il ne voulait pas que ses Cibouriens qu'il aimait tant et qui le lui rendaient, fussent grevés par des droits de nature à frapper les aliments qu'ils avaient tant de peine à se procurer. 



Ce maire libéral suivait les saines traditions de la démocratie, il savait que les républicains recherchent les moyens de supprimer les octrois partout où ils existent. 




pays basque autrefois
OCTROI DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ciboure l’a perdu trop tôt. Pourquoi son successeur n a-t-il pas suivi ses nobles traditions ? qu’avait-il besoin d'un octroi ? 




Si M. Baignol avait pris contact avec ceux qui l’ont élu, il se serait pénétré de la difficulté qu'ils éprouvent à se suffire ; il se serait rendu compte que les ouvriers et les marins souffrent par la pénurie de travail et du manque de poisson. 




Oui, M. le Maire, nous sommes malheureux, et vous nous accablez de nouveaux frais, il nous reste une consolation : votre fortune n’en sera atteinte. Nous boirons moins de cidre et vous continuerez à jouir de votre aisance. Nous subirons pour votre plaisir, pour votre satisfaction les vexations et les menaces des créatures du régisseur de l’octroi ; celles-ci, ne l'oubliez pas, auront sous peu leur petite biographie. 




bayonne autrefois
OCTROI BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Frappez encore et toujours le paysan ; écrasez l'ouvrier et le marin, ils se souviendront. Ces électeurs regretteront toujours leur ancien maire et se débarrasseront de l'autocrate  que dans un jour d'affolement, d'oubli, ils se sont donné."


 


  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 26 novembre 1893 :

"Un de nos correspondants de Ciboure nous a écrit, il y a quelque temps, une lettre dont nous extrayons les lignes suivantes :



 "Les faits qui se passent à Ciboure sont incroyables. Pour installer trois becs de gaz dans la rue de M. le Maire, la municipalité a imaginé d’établir ce fameux octroi dont vous avez déjà parlé. Mais quel octroi ? bon Dieu ! Ses limites comprennent toute l’étendue de la commune ; citons quelques cas édifiants : les fourrages sur pied doivent payer un droit de 0.10 centimes par quintal ; de braves paysans d’Ascain, ayant mangé une volaille un jour de gala, ont été menacés de procès-verbal pour n'avoir pas déclaré la susdite volaille du susdit festin. Dans quel pays sommes-nous donc? 




anglet autrefois
OCTROI ANGLET
PAYS BASQUE D'ANTAN



La responsabilité de ces vexations doit retomber sur M. le Maire, qui se prélasse sur les millions, sans souci des pauvres gens. Il devrait cependant se souvenir d’un temps, pas très lointain, où lui ni les siens ne roulaient sur l’or, et agir envers autrui maintenant, comme alors il eut voulu qu’on agît envers lui. 




Allons, bel Evariste, une petite démission, si vous ne voulez pas qu’on vous mette dehors ; car vous entendez si peu de chose aux affaires ! témoin tout dernièrement l’incident du drapeau noir ; cet incident a indigné tout le monde excepté vous. Ah ! il ne suffit pas — pour un maire, — de faire les yeux doux dans son sérail — pardon ! j’ai voulu dire dans son salon..."




(Source : https://gallica.bnf.fr/blog/24072017/vie-et-mort-de-loctroi-un-impot-au-profit-des-villes)






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