EN 1941, UN FILM DE PROPAGANDE EST TOURNÉ AU PAYS BASQUE.
Pendant l'occupation allemande de la France, lors de la seconde guerre mondiale, des films de propagande sont tournés par les autorités de Vichy.
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| BIARRITZ 1941 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Ce fut le cas, en particulier, d'un film tourné en 1941 au Pays Basque Français.
Voici ce que raconta à ce sujet la presse dans diverses éditions :
- le journal Paris Soir, dans son édition du 26 juin 1941 :
"Cent petits Basques vont tourner à Biarritz le premier grand film de la jeunesse et Yves Borotra fils du commissaire général aux Sports en sera la vedette.
(De notre envoyé spécial Henri Chauvin.)
Biarritz, 25 Juin.
Pendant la scène de la visite médicale, le gros ne se sent pas fier. Non seulement, en effet, Il est obligé de se déshabiller devant tout le monde (ce qui est singulièrement gênant pour un garçon qui porte un corset, mais encore le docteur se sert de son cas pour illustrer un cours improvisé.)
— Un corset ! A dix ans il porte un corset pour maintenir son ventre ! s'exclame bruyamment le docteur. Ça n'a jamais servi à rien, ces appareils-là. Tu vas me jeter ça au feu, et tu reviendras me voir quand tu auras une bonne ceinture d'abdominaux.
Le gros, alors, est supposé devenir rouge de confusion et doit demander, d'une voix étranglée par la honte :
- Ça se trouve où, ces ceintures !
— Là ! s'écrie le docteur avec un geste lyrique. Et aussitôt apparaît sur l'écran un panoramique du stade où d'autres gosses qui ne sont pas gros, eux, et ne portent pas de corset mettent en pratique les principes de la Nouvelle doctrine nationale d'éducation physique.
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| DOCTRINE NATIONALE D'EDUCATION PHYSIQUE 1941 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Ainsi - ou à peu près — est couchée noir sur blanc dans le scénario de Retour du stade (le premier film de propagande que le Commissariat aux Sports va faire tourner au pays basque) la scène destinée à édifier les paresseux qui se laissent envahir par la graisse. Il reste encore à trouver un gros plausible, ce qui n'est pas commode, la plupart des quelque cent gosses qui se sont fait inscrire pour la figuration, intelligente ou non, appartenant à l'espèce sèche et musclée.
Par contre, pour le rôle de Chiquito, on n'a que l'embarras du choix. Chiquito, dans le domaine du saut en longueur, est une manière de héros qui, si on le laissait faire, passerait sa vie à sauter.
Au début de la semaine un télégramme...
La rumeur, à Biarritz, prétend que le rôle sera confié à Yves Borotra, le fils du Commissaire général aux Sports. Mais il n'est pas un des petits Biarrots qui se sont inscrits pour le film qui ne se sente capable de dire '"Oui, docteur" avec le ton et le jeu de physionomie adéquats. Il est vrai qu'ils ont eu quatre mois pour répéter.
Car on devait commencer à tourner dès le début du printemps. Depuis le mois de mars, en sortant de leurs écoles, les cent futurs athlètes se cotisent pour acheter la Gazette de Biarritz et la lisent sans en sauter une ligne, dans l'espoir d'y trouver une convocation pour le lendemain, Et trois fois par semaine, ils envoient une délégation à la plage du Port Vieux où leur moniteur, Emile Lagache, qui est en même temps leur manager, donne une leçon de culture physique aux jeunes filles du pays.
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| DOCTRINE NATIONALE D'EDUCATION PHYSIQUE 1941 PAYS BASQUE D'ANTAN |
— C'est pour bientôt ? lui demandent-ils avec une impatience que le temps n'a pas émoussée.
— Je crois... répondait au début Emile Lagache. Je viens justement de recevoir une lettre qui...
Il recevait une lettre presque chaque semaine. Les premiers temps, il alertait aussitôt les campeurs du pays (le film comportant une vaste scène de camping), les jeunes du Biarritz Olympique et les athlètes de l'Union Sportive de Biarritz, qui demandaient immédiatement un congé exceptionnel à leurs patrons.
— C'est pour le film, expliquaient-ils.
Les patrons de Biarritz auront donné cette année, à leurs employés les plus athlétiques un nombre appréciable de congés exceptionnels. Mais, jusqu'à présent, on n'a jamais vu aucun cinéaste dans le pays.
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Aussi, depuis quelque temps, Emile Lagache se méfiait et ne convoquait plus personne quand il recevait une lettre des cinéastes. Il avait décidé d'attendre un télégramme. Or, précisément, au début de la semaine, il en a eu un. On lui disait : — Arriverons demain. Commencerons à tourner après-demain.
Derechef, les patrons de Biarritz accordèrent un nouveau congé exceptionnel à leurs employés les plus athlétiques. Et Emile Lagache rédigea une convocation massive des enfants des écoles. Toutefois, avant de la téléphoner à la Gazette, il attendit d'avoir vu de ses yeux les cinéastes. Il eut raison, car, malgré le télégramme, personne ne vint.
Du haut d'une colline à Ahetze.
C'est compliqué, le cinéma. Au dernier moment, les cinéastes, en effet, avaient eu une sérieuse déception. Ils avaient retenu à Arcangues, le pays de Jean Borotra, un terrain vague que, selon le scénario, les enfants des écoles, animés par le feu sacré de l'athlétisme et conduits par un instituteur sportif, devaient déblayer pour s'en faire un stade. Ce devait être une des scènes de bravoure du film. Malheureusement, on vient de s'apercevoir que ledit terrain n'était pas en friche.
Il va donc falloir y transporter des broussailles, des troncs d'arbres et quelques tombereaux d'ordures diverses pour que les enfants puissent le défricher. Ou alors, il faudra en trouver un autre.
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Car le soleil, entre temps, est revenu sur la Côte basque. C'est sous une lumière à faire éclater les rochers que pourront, enfin, être tournés les extérieurs dont certains seront marqués d'une réelle grandeur. Ainsi le "parcours en pleine nature" pour lequel un cadre incomparable — une colline qui s'infléchit en pente douce vers la mer — a déjà été repérée à Ahetze.
Derrière les athlètes du pays, dont quelques-uns ont déjà des muscles et des noms célèbres, les petits Biarrots la dévaleront, en courant à travers obstacles et fossés. Et ils viendront s'enfoncer, chargés de toute la joie de vivre, dans l'océan dont les lourdes vagues cognent inlassablement. sur le sable brûlant de la côte."
- Comoedia, le 8 novembre 1941 :
"... Un esprit sain dans un corps sain : ce rêve antique, nos modernes éducateurs l'ont voulu réaliser pour notre jeunesse studieuse trop longtemps penchée sur les livres ou, si sportive, trop portée à la performance; cet excès qui fatigue l'organisme. Les nouveaux programmes scolaires comportent plusieurs heures d'éducation physique par semaine. Encore faut-il un terrain où la pratiquer et des moniteurs pour l'enseigner. C'est à ce double aspect de la question que répond "L'appel du stade", film de propagande réalisé par Marcel Martin sous les auspices du Commissariat général à l'Education générale et aux Sports.
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