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mardi 20 juin 2023

LE PROCÈS DES HÉRITIERS D'ANTOINE D'ABBADIE D'ARRAST CONTRE L'ACADÉMIE DES SCIENCES EN JANVIER 1929

LE PROCÈS D'ANTOINE D'ABBADIE D'ARRAST EN 1929.


Antoine Thomson d'Abbadie d'Arrast, né le 3 janvier 1810 à Dublin et mort le 19 mars 1897 à Paris, est un savant et voyageur français.



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ANTOINE D'ABABDIE D'ARRAST


Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien L'Ami du Peuple, le 27 janvier 1929 :



"Le procès d'Abbadie d'Arrast contre l'Académie des Sciences.



C'est une figure bien attachante que celle d’Antoine d’Abbadie d’Arrast, né de père basque et de mère irlandaise. A 17 ans (en 1827), il forme le projet de porter le nom français en Ethiopie, et, avec la ténacité basque, consacre dix années de sa vie à apprendre les divers dialectes du pays, à acquérir des connaissances de minéralogie, d'astronomie.



A 26 ans, il, est auprès du Négus (roi d'Ethiopie) ; il conquiert sa confiance, obtient, le titre de "Ras"  et crée entre la France et l’Ethiopie des liens si profonds qu’après un siècle écoulé, l’amitié de la France est reliée de tradition à la Cour du Négus. S’il en fallait une preuve, il suffirait de rappeler que, dès le début de la guerre, l’Ethiopie conçut la pensée de reconquérir les ports de sa côte que détient l’Italie. Mais elle y renonça dès qu'elle vit l’Italie se ranger a nos côtés.



Rentré en France, M. d’Abbadie se consacrait aux études scientifiques. Il faisait édifier un château et un observatoire sur le promontoire qui domine Hendaye et d’où la vue s’étend sur toute la côte espagnole et le golfe de Gascogne. C’est là qu’il devait poursuivre les travaux astronomiques qui lui ouvraient bientôt les portes de l’institut.


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OBSERVATOIRE D'ABBADIA HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Antoine d’Abbadie d’Arrast songeait à assurer la survivance de son œuvre. N'ayant pas d'enfants, ayant peu de sympathie pour ses neveux et nièces, il s’adressait alors aux Oratoriens et proposait au père Gratry puis à Mgr Perraud (de l’Académie Française) de léguer toute sa fortune à leur ordre. S’étant heurté à un refus, il se tournait vers les Jésuites, puis vers les Bénédictins de Souvignv. Tous refusaient le don princier qui leur était offert.



C’est alors, en 1895, qu’il s'adressait à ses confrères de l'Académie des Sciences et leur faisait donation : 1° du château et de l’observatoire d’Abbadia ; 2° du parc l’entourant immédiatement (52 hectares) ; 3° d’un domaine de culture couvrant environ 300 hectares.



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GOLF ABBADIA ET CLUB HOUSE HENDAYE - HENDAIA
PAYS BASQUE 1927


Il n'imposait que deux charges à l'Académie des Sciences poursuivre le catalogue d'étoiles qu’il avait entrepris, et continuer à distribuer des prix à la jeunesse basque.



Trois ans plus tard. M. d’Abbadie mourait à 87 ans, déshéritant sa famille et laissant tous ses biens à sa femme.



L’Académie des Sciences possédait ainsi un domaine de 350 hectares dont le parc de 52 hectares constituait seul une zone de protection indispensable à l'observatoire.



L’Académie cédait donc en 1910 la partie du domaine qui ne lui était pas nécessaire à la Société Foncière d’Hendaye et du Sud Ouest. Après trente années écoulées, la famille d’Abbadie demande la révocation de cette donation pour exécution des charges. Elle soutient que, dans la pensée de M. d’Abbadie, l'ensemble de son domaine était inaliénable et que l’aliénation de 1910 constitue la plus grave infraction aux charges de la fondation.



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OBLIGATION DE CINQ CENTS FRANCS
LA FONCIERE DE HENDAYE ET DU SUD-OUEST


Par jugement du 16 juin 1926, le Tribunal a repoussé cette prétention. Il a constaté que nulle part dans l'acte de donation, M. d’Abbadie n’imposait à l’Académie l’inaliénabilité du domaine cédé ; que d’ailleurs, depuis 1910, date de l'aliénation critiquée, les opérations de l’observatoire ne furent aucunement troublées et se sont poursuivies de façon à satisfaire pleinement la volonté du donateur. 



Les héritiers d’Abbadie ont relevé appel de cette décision et font soutenir leur cause devant la Cour par ME Léouzon-le-Duc. L’Académie n’a pas de peine à montrer qu’elle s'est rigoureusement conformée aux moindres désirs de son bienfaiteur, et elle prouve par le témoignage de M H. Deslandres,  directeur de l’Observatoire de Paris, chargé récemment de l’inspection générale des observatoires français, que l’Observatoire d’Abbadia n'a cessé de poursuivre la grande œuvre voulue par M d’Abbadie et que, si cet Observatoire venait à disparaître, il en résulterait un grand dommage pour l’astronomie française.




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HENRI DESLANDRES
DIRECTEUR OBSERVATOIRE PARIS



Mais la raison véritable du procès est tout autre. Pour la concevoir, il suffit de rapporter deux dates et quelques chiffres.



En 1910, l’Académie cède à la Foncière d’Hendaye la partie du domaine d’Abbadia qui ne lui est pas nécessaire sur le taux des ventes à l'époque, soit pour le prix moyen de 1 750 fr. (dix-sept cent cinquante francs) l’hectare ;



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GOLF D'ABBADIA HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Depuis 1925, la Foncière revend successivement onze pièces de terre venant de cet achat et ces cessions consenties aux taux suivants :


la 1ère (5 août 1925)... 105 000 fr. l’hect.

2e (3 avril 1926)... 163 000 fr. l’hect.

3e (8 octobre 1926)... 100 000 fr. l’hect.

4e (8 octobre 1926)... 120 000 fr. l’hect.

5e (8 octobre 1926)... 160 000 fr. l’hect.

6e (8 octobre 1926)... 550 000 fr. l’hect.

7e (29 octobre 1926)... 100 000 fr. l’hect.

8e (16 janvier 1927)... 100 000 fr. l’hect.

9e (15 janvier 1927)... 180 000 fr. l’hect.

10e (15 janvier 1927)... 180 000 fr. l’hect.

11e (8 février 1927)... 500 000 fr. l’hect.



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ACTION DE CENT FRANCS
LA FONCIERE DE HENDAYE ET DU SUD-OUEST


Ainsi, par la suite de la vogue fantastique qui attire aujourd’hui Espagnols et Sud-Américains sur la côte basque, la Foncière a pu ne consentir depuis deux ans aucune cession à moins de 100 000 francs l’hectare, soit 57 fois son prix moyen d’acquisition de 1910."



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