Libellés

jeudi 15 juin 2023

LA CORNICHE DE LA CÔTE DES BASQUES EN 1913 (troisième et dernière partie)

 

LA CORNICHE DE LA CÔTE DES BASQUES EN 1913.


Dès le début du 20ème siècle, existent des projets pour aménager la Côte des Basques.


corniche pays basque autrefois côte falaises labourd
CÔTE DES BASQUES BIARRITZ 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son 

édition du 28 décembre 1913 :



"La Corniche de la Côte des Basques.

Rapport présenté au Conseil municipal par M. de Lainsecq (suite).



... Les avantages de la création projetée ne peuvent donc être discutés par aucun de ceux qui suivent avec intérêt les progrès de notre ville et la souhaitent, comme nous, toujours plus belle et plus florissante. 



Mais si l'utilité de cette entreprise ne peut être contestée en principe, la Ville, obligée de subvenir avec un budget en somme restreint aux accroissements de dépenses journalières nécessitées par un territoire très étendu et accidenté, un développement excessivement rapide de la surface habitée, et une population à chiffre très variable suivant les époques de l’année, est dans l'impossibilité de faire face, par ses propres ressources, aux travaux considérables d’une œuvre de si grande envergure. Aussi la Ville a donc, par suite, pensé toujours confier l’entreprise de construction du quai-promenade et des routes de corniche à un concessionnaire, laissant en échange à celui-ci les terrains communaux entre Sea Cottage et Marbella, et a toujours refusé d’aliéner des parcelles de ces terrains, voulant laisser possible la réalisation de ses projets, réalisation qui s'imposerait tôt ou tard. 




pays basque autrefois corniche côte villa
VILLA MARBELLA BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



A diverses reprises, des études en vue de cette création vous ont été présentées ; mais soit parce que trop grandioses (l’une d’entre elles prévoyait chose colossale à réaliser, une digue partant directement en pleine mer de la villa Belza jusqu’à Marbella), soit parce que les moyens d’exécution ont fait défaut, aucun projet acceptant de donner les garanties que la Ville peut et doit légitimement exiger ne vous avait été soumis. 



Aujourd'hui, des demandes sérieuses de concessions lui ayant été faites, l’Administration Municipale a pensé qu'elle devait faire un cahier des charges type, permettant aux demandeurs en concession d’avoir dans ses grandes lignes un programme des travaux à exécuter, des concessions faites par la Ville et des garanties à donner à celle-ci. 



Les demandeurs en concession devront fournir, en se basant sur ce cahier des charges, avant le 15 Février prochain, une esquisse indiquant leur conception d'ensemble du travail à réaliser. 



Cette esquisse devra être accompagnée d’un cautionnement de 200 000 francs, de façon à écarter ceux qui pourraient considérer la concession éventuelle octroyée par la Ville comme un moyen de spéculation. 



Parmi les esquisses soumises, la Ville choisira celle qui lui paraîtra se rapprocher le plus de ses vues, et donnera à l’auteur une option d’un an pour soumettre à votre approbation, après études sérieuses, un projet définitif des travaux à exécuter. 



Le cahier des charges que votre Commission vous présente prévoit un projet qui, s’il est de grande importance, n’a pas le grandiose irréalisable de ceux auxquels je faisais allusion tout à l'heure ; il se base sur l’idée que la Ville avait toujours eue : ouvrir au public une promenade unique, empêcher la destruction des points de vue existants, et au contraire les multiplier en créant un ensemble de voies qui permettront d’avoir sans contrainte le spectacle de l’Océan pendant plus de trois kilomètres. 



Au lieu de tabler sur des travaux faits en pleine mer et qui seraient arrivés, en les supposant exécutables, à enlever à la Côte des Basques en supprimant sa plage, le cachet qu'elle possède aujourd’hui, le cahier des charge stipule comme grandes lignes la création d’un quai-promenade de 15 mètres de largeur, allant en prolongement de la digue actuelle jusqu’à la villa Marbella ; la construction d’un boulevard de 15 mètres de large planté de tamaris, partant de l’Avenue du Bois de Boulogne et se dirigeant à flanc de falaise jusqu’à Marbella ; la construction d’une voie de 10 mètres de large, également plantée, commençant sur la digue actuelle, près de l’établissement des bains, et s’élevant en pente douce pour rejoindre le boulevard de 15 mètres sur les terrains de l’ancien Abattoir, où un vaste rond-point esplanade serait ménagé. 



pays basque autrefois corniche côte pêche
CÔTE DES BASQUES 1909
PAYS BASQUE D'ANTAN



Des escaliers reliant les boulevards de corniche au quai-promenade et largement bordés de tamaris, doivent être également prévus au projet définitif, sans préjudice des voies accessoires que le concessionnaire aura à présenter à l’approbation du Conseil. 



La Commission des Travaux indique sur ce point aux demandeurs éventuels en concession son désir de voir les boulevards de corniche et les escaliers d’accès donner à la vue toute l’ampleur désirable par une disposition sagement comprise de leurs plans, et de faire du projet qui sera soumis au Conseil, après étude approfondie, non pas une œuvre destructive du pittoresque de la Côte des Basques, mais un travail d’ensemble judicieux, respectueux de ses beautés. 



Sur les terrains de l’ancien Abattoir, deux ronds-points sont prévus : l’un à la rencontre du boulevard de 15 mètres avec l’Avenue du Bois-de-Boulogne, l’autre formant vaste esplanade, plantée de tamaris, à l’intersection des deux boulevards, et ayant, par suite, une incomparable vue sur la mer. Une descente remplaçant le chemin actuel de la Fontaine Bouillante est également prévue. 



pays basque autrefois corniche côte labourd
ESCALIER DU CHÂTEAU DE NOAILLES BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Le projet complet des travaux comportant des études très sérieuses et délicates en ce qui concerne l’établissement de la digue-promenade et les travaux des falaises, devra être fourni au Conseil dans le délai d’un an et les travaux commencés dans les six mois de l'approbation du projet devront être terminés trois ans après. 



Au point de vue pécuniaire, la Ville, étant donnée l’importance des travaux et la nécessité absolue de leur achèvement complet et rapide, doit exiger des garanties sérieuses et ne peut se contenter d’un cautionnement partiel. Le concessionnaire devra donc, d’après son cahier des charges, donner à la Ville une garantie en banque, faite au nom de la Ville, du montant total des travaux prévus au devis que la Ville aura approuvé, augmenté de 25 p. 100 pour les imprévus. La Ville aura le droit, en cas d’interruption non justifiée des travaux pendant un certain laps de temps, de se substituer au concessionnaire en payant les travaux par les fonds de garantie déposés. 



En échange des travaux exécutés et des garanties pécuniaires données, la Ville s’engage à autoriser le concessionnaire à utiliser, à son profit, les terrains compris entre Sea-Cottage, l’Avenue du Bois-de-Boulogne, le chemin des Falaises, Marbella et la mer, et à demander aux frais du concessionnaire la cession des terrains du domaine maritime qui devront être mis à l’abri de l'action du flot par la construction de la digue. 




pays basque autrefois corniche labourd côte
CÔTE DES BASQUES BIARRITZ 1903
PAYS BASQUE D'ANTAN


Sur ce point, Messieurs, voici les précisions nécessaires. Des études faites par la Ville, il résulte qu’approximativement, l’étendue des terrains concédés serait la suivante : 


1° En plateau, seuls terrains utilisables dans leur état actuel : 31 220 mètres ; 


2° En falaises, terrains d’éboulis inutilisables en leur état actuel : 76 900 mètres, sur lesquels il faut déduire la superficie réservée pour les voies prévues déjà au cahier des charges, les ronds-points et descentes à la mer, qui peuvent être évaluées à 30 500 mètres. 


Soit : 108 120 mètres — 30 500 = 77 620 mètres carrés. 



pays basque autrefois côte labourd falaises
FALAISE DE LA CÔTE DES BASQUES BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


La Ville aurait à demander la cession des terrains du domaine maritime occupés par la mer en ce moment et qui, par suite, ne dépendent pas du domaine de la Ville, mais de l’Etat. La superficie à acquérir par le concessionnaire serait d’environ : 55 000 mètres carrés, sur lesquels la Ville retient d’ores et déjà 29 700 mètres carrés environ pour la construction du quai-promenade et des descentes. Déduisant ces 29 700 mètres carrés des 78 420 donnés par la Ville, l’abandon de celle-ci ne se chiffre donc réellement qu’à 48 720 mètres carrés. 



Au point de vue de la valeur, il est assez difficile de déterminer exactement celle de ce qui est donné par la Ville, sauf peut-être en ce qui concerne les plateaux. 



Les terrains de plateau ont évidemment une valeur considérable, mais très variable, suivant leur situation. Sur le plateau de l’ancien Abattoir, un prix moyen de 75 francs le mètre peut leur être donné ; mais ce prix devient très rapidement décroissant à mesure que l’on s’avance vers la villa Marbella, et comme sur les terrains de l’ancien Abattoir un boulevard de 15 mètres de large, un chemin remplaçant celui de la Fontaine Bouillante, et deux ronds-points, dont l’un doit former vaste esplanade sont prévus, la majeure partie des terrains concédés est sur des points de valeur bien moins importante, et en estimant l’ensemble à 25 francs le mètre en moyenne, nous pensons être dans le vrai. La valeur des terrains donnés de ce fait au concessionnaire serait donc de : 

25 200 X 25 = 630 000 francs. 


pays basque autrefois labourd côte
CÔTE DES BASQUES BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

Restent les terrains à l’état de falaises et d’éboulis, complètement inutilisables en leur état actuel. Sans doute pourront-ils acquérir une valeur élevée du fait des travaux à exécuter ; mais il nous est impossible de pouvoir leur en donner une à l’heure présente, car seuls le travail et l’habileté de ceux qui auront à en tirer parti contribueront à sa formation. 



Voici, Messieurs, le cahier des charges présenté par votre Commission des Travaux, d’accord avec l’Administration Municipale. 



corniche pays basque autrefois côte
CÔTE DES BASQUES BIARRITZ 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN


Votre Commission, d’accord avec l’Administration, vous propose de l’adopter."







Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 5 500 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/


N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire