FERMETURE DE L'OBSERVATOIRE D'ABBADIA À HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1903

FERMETURE DE L'OBSERVATOIRE D'ABBADIA EN 1903.

En 1903, l'Observatoire d'Abbadia, à Hendaye, est obligé de fermer.

OBSERVATOIRE D'ABBADIA HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Temps, dans son édition du 6 juillet 1903 :

"L’observatoire d'Abbadia. 

La loi sur les congrégations vient d’avoir une répercussion bien inattendue sur un de nos principaux corps scientifiques : l'Institut de France. 

On se rappelle que le marquis Thompson d’Abbadie, qui fut un des premiers explorateurs des régions éthiopiennes, un géographe de grand mérite, et qui mourut il y a environ sept ans, membre titulaire de la section de géographie et de navigation de l’Académie des sciences de Paris, a laissé à l’Institut de France, toute sa fortune consistant dans le superbe domaine d’Abbadia, situé près d'Hendaye, le château, berceau de la famille Abbadie, contenant un observatoire bien outillé et des collections de toutes sortes, et, enfin, une série de deux cents actions de la Banque de France et d’autres valeurs encore... 

Sans imposer directement de conditions, dans son testament, M. d'Abbadie exprimait le désir que l’observatoire continuât à être desservi par des religieux adonnés à l’étude des sciences astronomiques. 

On sait que, parmi les ordres religieux, les uns, tels les Trappistes, se livrent à l’agriculture, les Bénédictins à l’étude de l’épigraphie et des manuscrits anciens, les Bollandistes à l’hagiographie ou vie des saints, etc., etc. 

On trouve, paraît-il, parmi les prêtres de l’Oratoire, plus que dans les autres ordres, des religieux s’adonnant à l’étude de l’astronomie et aux observations planétaires. 

Quoiqu’il en soit, à la mort de Mme d’Abbadie, usufruitière de la fortune de son mari, l’Institut de France entra, il y a trois ans environ, en possession des biens qui lui étaient légués, et, respectueuse de la volonté du testateur, l’Académie des sciences continua à confier l’administration de l’Observatoire à un astronome de grand mérite, originaire d’Alsace, le Père Verschaffel, prêtre de l’Oratoire. 

De concert avec quelques religieux de son ordre, ce savant poursuivit ses travaux et ne cesse d’adresser régulièrement ses observations scientifiques, à l'Académie des sciences, qui sanctionna leur valeur par une des plus hautes récompenses qu’elle décerne aux recherches de ce genre. 

Au moment où il fut question de la loi sur les congrégations, la commission administrative de l’Institut consulta les pouvoirs publics et, désireuse d’éviter l’apposition des scellés sur le château, mesure qui pouvait entraîner la résiliation du bail de cet immeuble, elle invita le père Verschaffel à se séparer de son personnel et à le mettre en congé à partir du 15 mai de la présente année. 

Ainsi fut fait. 

Demeuré seul, le Père Verschaffel pensait pouvoir travailler en paix lorsque, ces temps derniers, il fut invité par la police locale "à se dissoudre".  

Le savant obéit, après avoir fait remarquer qu’il n'appartenait plus, depuis plus de deux ans, à aucune congrégation, et rentra à Paris. 

Voila pourquoi l’observatoire d’Abbadia est fermé. 

Nous croyons savoir que la commission administrative de l'Institut compte se réunir prochainement pour étudier cette question et qu’en attendant elle a confié la défense de ses intérêts au ministre de l'instruction publique."

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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