FAITS DIVERS À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1937

  

FAITS DIVERS À BAYONNE EN 1937.

Dans ma rubrique "faits divers à Bayonne", après les années 1900, 1901, 1902, 1903, 1904, 1905, 1906, 1907, 1908,  

1909, 1910, 1911, 1912, 1913, 1914, 1915, 1916, 1917, 1918, 1919, 1920, 1921, 1922, 1923, 1924, 1925, 1926, 1927, 1928, 1929, 1930, 1931, 1932, 1933, 1934, 1935, et 1936, voici l'année 1937.

CHÂTEAU VIEUX BAYONNE 1937
PAYS BASQUE D'ANTAN

Que se passe-t-il en 1937 ?

Voici mois par mois ce que rapporte la presse locale :

• Janvier :

• "Grève des dockers. La Chambre de Commerce dit ne pas pouvoir les augmenter sans 

perdre la concurrence avec Bordeaux.

• La jeune Fédération de J.O.C. présente ses objectifs salle St-Léon."

• Février : 

• "M. Mailhos, directeur des entrées aux arènes, au rugby et à l'hippodrome, meurt à 

Hardoy, foudroyé par une attaque cardiaque lors du match A.-B. - Vienne : 11 - 5."

• Mars :

• "Fête-anniversaire pour les 75 ans de l'église St-André."

• Avril :

• "Le 23, décès à Messanges de Mgr Gieure, 86 ans, ancien évêque de Bayonne, Lescar et 

Oloron."

EVÊQUE DE BAYONNE MGR GIEURE

Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans son 

édition du 23 avril 1937 :

"Mgr Gieure ancien évêque de Bayonne est mort ce matin à Messanges.

Depuis quelques jours, il disputait à la mort les restes d’une force physique et une énergie morale demeurée entière malgré les atteintes implacables d’un mal suprême. 

Ce matin, vers 8 heures, entouré de son cousin M. le chanoine Vielle, de sa nièce, des sœurs infirmières qui n’avaient point quitté son chevet d’agonie lente, ainsi que de MM. les Curés de Messanges et de Vieux-Boucau, Mgr Gieure rendait à Dieu une âme particulièrement belle et droite, dont le passage sur cette terre aura trouvé un rayonnement de la plus insigne qualité spirituelle. 

D’autres expressions plus autorisées que celles du journalisme, plus pertinentes même retraceront la vie et l’œuvre remarquables de ce grand évêque de chez nous, de ce grand évêque de France. Qu’il nous soit permis tout au moins d’en indiquer ici les grandes lignes à l’heure où devant le lit funèbre s’égrènent les rosaires de la prière en même temps que ceux du souvenir.

Mgr Gieure était né à Castets-des-Landes, dans le diocèse d’Aire, le 2 mai 1851. Il aurait donc achevé 86 ans dans quelques jours à peine. Il fut préconisé le 21 février 1906 et il fut sacré à Saint-Pierre de Rome par S.S. le Pape Pie X le 25 février 1906 dans les conditions particulièrement délicates de la politique française à ces heures troublées de la paix religieuse. Il fut intronisé le 20 mars 1906. 

Mgr François-Marie Gieure, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, fut sacré des mains même de S.S. Pie X et il faisait partie des quatorze évêques que nous évoquons plus particulièrement ce matin au chevet de celui qui fut l'un des champions les plus adroit de la cause éminemment noble pour laquelle il avait reçu le mandat à la fois spirituel et temporel d'être un ardent ouvrier de Dieu. 

Il ne reste plus maintenant de ces quatorze apôtres que Mgr Grellier, ancien évêque de Laval, retiré maintenant, et Mgr Sagot du Vauroux, actuellement encore évêque d’Agen. 

Evoquerons-nous ici l’arrivée de Mgr Gieure à Bayonne. Elle reste le souvenir d'une cérémonie mémorable. Mais les acclamations passées, il fallait tout reconstruire. L'évêque, pour si décidé qu’il fut, se trouvait en présence de tous les biens diocésains confisqués et il fallait tout reconstruire. Cette oeuvre de reconstruction, elle se manifeste à la fois par des pierres qui s'élèvent et des œuvres qui s’organisent. Les pierres et les œuvres subsistent encore tant celui qui édifia les unes et les autres avait apporté le ciment d'une marque de spiritualité forte et indélébile. 

Les pierres, ce furent le Grand Séminaire de Bayonne, le petit séminaire d'Ustaritz, l’organisation du petit séminaire de Nay et le développement de presque toutes les maisons et établissements d’enseignement du diocèse. Citons encore l’organisation du Denier du Culte. Mgr Gieure, arrivant à Bayonne, trouva à la place du budget des cultes qui pourvoyaient à l’entretien et à la subsistance des prêtes et des séminaires, une situation particulièrement tragique en fonction des confiscations qui là aussi avaient anéanti les ressources financières du diocèse pour le culte. Ce fut l’organisation de l’œuvre du Denier du Culte. Pour les séminaires, ce fut l'Œuvre des Vocations qui pourvoyaient à la fois au recrutement du clergé et à la subsistance des séminaires. 

Il nous plaît de retracer ici également les fastes des cérémonies religieuses autant que les meetings importants dont l’âme organisatrice fut encore Mgr Gieure, notamment le Centenaire du cardinal Lavigerie en 1926, divers congrès diocésains à Bayonne, à Pau et à Orthez, l’inoubliable Congrès Eucharistique de 1929 et d’importants meetings d'action catholique à Bayonne, Pau et Orthez, échelonnés entre les années 1923 et 1926. 

CONGRES EUCHARISTIQUE BAYONNE JUILLET 1929

Citons encore quelques incursions parfois ardentes où le prêtre militait en faveur de l'apostolat qui lui était cher grâce à un talent de journaliste qui lui permit de se mesurer avec le grand Barthou lui-même. De ces polémiques aujourd’hui terminées, il reste le souvenir d’une rencontre finale avec Louis Barthou à l'inauguration du monument du sergent Bernès-Cambot, à Livron, où ces deux intelligences de chez nous avaient abouti sur le terrain de la réconciliation. 

Nous soulignerons encore pour ter miner le très bel acte de courage et de désintéressement que fut la démission de Mgr Gieure lorsqu’il sut, avec un héroïsme peu commun et digne des âmes trempées, renoncer à la carrière active puisque les forces physiques qu’il lui devait consacrer n'étaient plus aussi belles qu’il le voulait. 

Ces souvenirs, nous les égrenons devant la petite maison où la mort vient d'éteindre un corps usé par le travail, mais non une âme dont la mémoire restera. 

Telle fut dans ses voies principales la ligne de ce beau destin d'évêque. Ce matin, la cloche des morts a retenti à Messanges, mais avant que l'inhumation ait lieu jeudi à Bayonne, l'affliction des Bayonnais a entendu ce glas qui trouvait une particulière résonnance dans le cœur des anciens enfants spirituels de Mgr Gieure atteints par un tristesse infinie."

• Mai :

• "Au polo de Beyris, grand tournoi de polo organisé par des marins ancrés à Saint-Jean-de-

Luz en l'honneur du couronnement de Georges VI."

• Juin :

• "L'abbé Emile Alçuyet, curé de Bardos, meurt dans un accident de moto, écrasé par le 

B.A.B. à Hardoy."

• Juillet :

• "Nouvel accident côte du Moulin. MM. Borie et Puget et leur familles sortent 

miraculeusement indemnes d'une auto ratant le virage, tombant dans le ravin après avoir heurté 

trois gros arbres."

• Août :

• "L'abbé Jean Lamarque est nommé chanoine honoraire."

• Septembre :

• "Joseph Peyré, présente, au théâtre, le film tiré de son roman L'Escadron Blanc."

JOSEPH PEYRE 1935

Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans son 

édition du 25 septembre 1937 :

"Emouvante fête d’un livre et d’un beau film, le gala du Municipal avait réuni une salle enthousiaste en l’honneur de Joseph Peyré.

Rien n’est plus émouvant que la fête d'un livre, par la glorification des images que l'on y a trouvées et surtout quand l’auteur est là auprès de nous. Joseph Peyré avec sa voix si prenante, son cœur sans détours, son âme sincère, a dit aux Bayonnais, pressés dans la salle du Théâtre pour l’écouter et l'applaudir, Joseph Peyré a dit le sens profond du livre et de l'œuvre sahariens consacrés à l'exaltation des êtres de fière trempe qui se donnent au désert comme on se voue à un idéal monastique, comme on s’abandonne à un grand amour. Compris et acclamé, Joseph Peyré fut l’objet de manifestations enthousiastes et le film suivit, avec ses merveilles, sa musique si extraordinairement attachante et inoubliable, contribuant si singulièrement par l'incantation qu’elle était au charme, aux sortilèges, à l’envoûtement de l'âme par le grand sujet, les grandes âmes et les vastes horizons de sable. Film chef-d'œuvre, qui commence par un coup de maître la saison de cinéma à Bayonne et qui fut applaudi par une salle aussi nombreuse que belle puisque l’élite de Bayonne, de Biarritz et de la région s’y était jeudi donné rendez-vous. 

On remarquait aux balcons et aux loges : M. le général Güntz, M. le Maire de Bayonne, le corps consulaire, les membres de l’Union tauromachique bayonnaise venus fêter l’auteur de Sang et lumière et tout ce que notre coin du Sud-Ouest attire vers le noble et le beau. 

C'est un public de la même qualité qui garnissait aussi les autres places du théâtre, tant l'union de tous était réalisée devant une grande idée et un chef-d’œuvre."

• Octobre : 

• "M. Delzangles est élu conseiller général avec 2 808 voix devant Me Simonet 1 396. Canton 

de Bidache, M. Mendiondo 897 voix, M. de l'Espée 882."

• Novembre :

• "Le B.L.B. va-t-il disparaître ? On préconise son remplacement par des michelines."

• Décembre :

• "Projet présenté pour installer l'Ecole pratique du commerce et de l'industrie à l'ancien 

hôpital militaire, près du collège de jeunes filles."

(Source : Un siècle à Bayonne de Manuel Castiella aux éditions Atlantica)

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