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mercredi 27 octobre 2021

LE DÉVELOPPEMENT DE HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE AU 19ÈME SIÈCLE (cinquième partie)

 

LE DÉVELOPPEMENT DE HENDAYE AU 19ÈME SIÈCLE.


La population d'Hendaye passe de 241 habitants en 1800 à 3 215 habitants en 1901.




pays basque autrefois labourd
HENDAYE 19EME SIECLE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet Georges Langlois, en 1931, dans son livre La véritable histoire de 

Hendaye Plage :



"...La "Société Civile et Immobilière de Hendaye Plage".



Mais les événements se précipitèrent et le projet Dantin fut écarté une seconde fois car de nouvelles compétitions s’étalent fait jour. Aussi, pour éviter toute contestation, la commune se décida enfin à recourir à l'adjudication publique, au lieu d’essayer de traiter de gré à gré. C’est la voie dans laquelle elle eût dû entrer dès le principe admis, voie prescrite, d’ailleurs par les lois et règlements. Il fut donc décidé que les terrains seraient concédés par voie d’adjudication publique avec, à l’avance, toute la publicité désirable.



Tout ce qui avait été fait jusqu’à ce jour fut annulé et une commission composée des mêmes membres que précédemment fut nommée pour élaborer toutes les clauses de l'adjudication.



Aucun compte ne fut tenu d’une lettre du 4 décembre 1880 de M. Champuis, ancien ingénieur à Bordeaux écrite au nom d’une société financière. Il offrait 100 000 fr. pour 500 000 m2 de terrains de la plage et de la baie. Il s’engageait à faire construire 20 villas de 25 000 fr. chacune soit : 500 000 fr.

A construire un hôtel, un casino, des bains-chauds, un kiosque pour les concerts, à aménager des jardins, etc, le tout pour 400 000 fr.

Il s’engageait encore à construire un boulevard de mer de 10 mètres de large et un mur de soutènement : 60 000 fr. Deux rues : 60 000 fr. Des réverbères partout 5 000 fr. Un service d’omnibus, une publicité considérable : 50 000 fr. Le financement de l’affaire était assuré par une émission de 5 000 bons hypothécaires de 300 fr l’un soit : 1 500 000 fr. 




pays basque autrefois tramway
TRAMWAY HENDAYE PLAGE
PAYS BASQUE D'ANTAN



La commune fut inébranlable et attendit l'adjudication en toute sérénité.


Des affiches furent apposées dans plusieurs grandes villes importantes et des insertions furent faites dans "le Journal des Entrepreneurs, le Phare de la Loire, La République Française, la Gironde et la Gazette des Travaux Publics".



Devant l’importance des clauses du cahier des charges nous mettons ci-dessous en entier ce document sous les yeux de nos lecteurs :

Commune de Hendaye.

Concession des dunes de la plage pour la création d'une ville d’eau.



Topographie de Hendaye :

Hendaye, petite ville des Basses Pyrénées, située à l’extrémité sud-ouest la France, à moitié ensevelie sous les ruines de la guerre de 1813 et presque inconnue jusqu’à ce jour, commence à renaître, grâce à la grande artère ferrée qui joint Paris à Madrid et qui passe à ses pieds, et à la nature grandiose qui l’a dotée, d’une plage admirable. Elle doit prendre sa place parmi les stations balnéaires de premier ordre.



Son climat, doux et tempéré, pourrait se comparer à celui de Nice ; la végétation y est luxuriante et les plantes les plus fragiles peuvent supporter les hivers les plus rigoureux.



La fortune s’est plu aussi à gratifier ce coin de terre d’une plage sans rivale. Au nord, une mer immense déferle mollement ses vagues sur un long tapis de sable ferme, d’une finesse microscopique que peut fouler sans crainte le pied le plus délicat. A l’est, les derniers gradins des Pyrénées lui servent d’amphithéâtre. Au sud le grand Piton des Trois Couronnes. A l’ouest, les monts Jaizquibel, au pied desquels, insoucieuse et gaie, Fontarabie vieille cité espagnole, ancienne capitale du Guipuzcoa, étale ses ruines curieuses et ses méandres capricieux aux touristes de toutes les nations ; et enfin, au nord ouest, le cap Figuier, dernier mamelon des monts cantabriques, qui semble placé là pour lui servir de rempart contre les rigueurs de l’Océan.



Ces beautés primitives de la nature, le génie de l'homme doit les compléter en ce qui leur manque pour leur donner le cachet de l’époque. Aussi le conseil municipal, s’inspirant des idées de la population de Hendaye et soucieux de l’avenir du pays, a-t-il décidé de faire appel aux grandes sociétés financières, qui seules peuvent réaliser son désir et donner à notre belle plage la prospérité qu’elle mérite.



Extrait du Registre des Délibérations de la Commune de Hendaye.

Séance du 31 janvier 1881.

Présents : MM. Ansoborlo, Maire ; Dithurbide, Anatol, Meynier, Larralde, Roidot, Boussac, Légarralde, Gentils, Dantin, Dottax et Camino.



M. le Maire expose les difficultés qui se sont produites chaque fois qu'on a voulu traiter la question de la plage de gré à gré ; que des vues d’intérêts personnels ont fait supposer à des privilèges et ont toujours paralysé ou retardé la solution.



Que telles seraient encore, d’après lui, les conséquences de tout projet excluant la concurrence ; que des offres déjà présentées par divers pour obtenir la concession des terrains de la plage pour établissements de bains, imposent, en quelque sorte, à la commune l'obligation d’user de la voie légale qui est celle de l’adjudication, comme c'est d’ailleurs prescrit par les lois et règlements.



Il propose, au Conseil de décider que les terrains de la plage soient mis en adjudication publique suivants plans et cahiers des charges que la commune aura intérêt d’imposer à l’adjudicataire en vue d’établissements de bains à y édifier.



Il invite le Conseil à nommer une commission pour rédiger un cahier des charges à imposer à l’adjudicataire et basé sur les offres déjà faites à la commune.



Le Conseil Municipal accepte à l’unanimité cette proposition



Séance du 21 février.



La commission lit son rapport et le cahier des charges qui sont adoptés à l’unanimité après discussion des articles.

Suivent les signatures.

Pour copie conforme :

Le Maire : B. Ansoborlo.



Séances des 21 février et 24 mai 1881.



Première partie de la concession. — Dunes de la plage.


pays basque autrefois plage
HENDAYE PLAGE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Cahier des charges et conditions à imposer à l’adjudicataire des dunes de la plage et à la vente éventuelle de la baie de Chingoudy.



Le présent cahier des charges a pour but la création d’une ville d’eau appelée Hendaye-plage. La concession comprend deux parties : 

1° les dunes dont la commune peut disposer immédiatement après approbation préfectorale ; 

2° les parties de baies de Chingoudy et Belcenia pour l’acquisition desquelles la commune est en instance auprès de l’Etat.



Les conditions pour chaque partie se trouvent définies en deux cahiers des charges séparés.



L’adjudication ne porte définitivement que sur la première partie, la commune n’ayant pas la libre disposition de la seconde. Dès que la Commune aura obtenu de l’Etat la concession sollicitée, elle en avisera l’acquéreur des dunes en le mettant en demeure d’accepter ou de refuser l’acquisition de la seconde partie aux conditions du cahier des charges et dans le délai de trois mois. Passé ce délai, l’acquéreur perdra tous ses droits.



Si au moment où la commune se trouvera en mesure de livrer les terrains qui font l’objet de la seconde concession, l’acquéreur de la première ne se trouve pas au pair des obligations à lui imposées par le cahier des charges de la première partie, il sera déchu de tout droit de préférence sur la seconde.




pays basque autrefois livre hendaye
LIVRE LA VERITABLE HISTOIRE DE HENDAYE-PLAGE
DE GEORGES LANGLOIS


Cahier des charges de la première partie dite des Dunes.



Art. 1. — Les terrains faisant l'objet de la vente par adjudication sont situés dans la commune d’Hendaye, section A du plan cadastral dite de Subernoa, annexée à la dite commune par décret du 25 mai 1867.



Ces terrains se composent de trois parcelles contiguës désignées par les numéros 1,2 et 3.



Elles sont limitées au nord par le rivage de la mer défini au procès-verbal du 18 mars 1878 de la commission spéciale de délimitation ; à l’ouest par la pointe de Socobourou ; au sud, par la baie de Chingoudy, les parcelles nos 3, 4, 5, 6 et 7, et 11 et le chemin d’Ellisacilio ; et à l’est, par la prolongation jusqu’à la mer vers le nord du chemin de Sascœnia et coupant les parcelles 2 et 8 (la contenance approximative est de 27 hectares).



Art 2. — La commune se réserve un hectare de terrain sur la portion retranchée des parcelles 2 et 8 par la prolongation du chemin de Sascœnia indiqué dans l’article premier et suivant le plan. Cet hectare de terrain sera destiné à former une sablière publique pour les besoins de la construction et de l’agriculture ; la commune s’interdit le droit de changer la destination de cette portion de terrain. Dans la parcelle n° 8 se trouvent enclavées deux petites parcelles n os 9 et 10 dites Santana, n'appartenant pas à la Commune. Dans la partie des Dunes située à l’ouest du chemin vicinal n° 2 de la plage, est un établissement provisoire établi sur le terrain communal par un locataire en possession d’un bail régulier comprenant neuf ares de terrain pour une durée de neuf années qui expirera le 9 janvier 1883. La commune subroge l’acquéreur à ses obligations et à ses droits en ce qui concerne ce bail. Dans la partie des dunes située à l’est du chemin vicinal n° 2 existe un établissement élevé sur le terrain communal par une société locale, en vertu d’un bail consenti le 2 août 1879 pour la durée de dix-huit années avec la faculté de résiliation stipulée à l'article 4 du contrat du bail, au cas où la commune viendrait à créer sur la plage des établissements balnéaires plus importants.



Article 4 du bail consenti le 2 août 1879. — "La commune de Hendaye se réserve le droit de résilier en tout temps le présent bail et de se substituer au preneur en le remboursant du capital engagé plus les intérêts depuis l’époque des versements dans le cas où ils n'auraient pas été servis. Le compte-rendu du produit des dépenses de l’Etablissement sera remis tous les ans à M. le Maire de Hendaye".

"L’acquéreur des dunes est tenu de désintéresser les propriétaires des bains actuels conformément à l’article 4 du dit bail, et l’établissement deviendra sa propriété".



Art. 3. — L’acquéreur ou l’adjudicataire des dunes devra soumettre à l’approbation du conseil municipal, dans le délai d’un maximum de deux mois à partir de l’adjudication, un plan de la ville d’eau dans lequel sera indiqué l’emplacement des constructions et travaux obligatoires énoncés ci-après.

Ce plan devra comporter au minimum cinq hectares de viabilité consistant en places, rues, boulevards, etc...

Les constructions et travaux obligatoires sont :


1° Un mur de défense contre les eaux de la mer dont la longueur imposée au minimum est de six cents mètres ; son axe devra être celui de la route n° 2 de la plage et s'étendre de trois cents mètres de chaque côté.


2° L’élargissement du chemin vicinal n° 2 de la plage à partir de la maison Ouhaldia jusqu’à la mer à une largeur de 11 mètres, comprenant 7 mètres de chaussée et deux trottoirs de deux mètres de chaque côté avec plantations d’arbres en bordure, le tout à ses risques et périls. La commune ne s’engageant qu’à obtenir les autorisations nécessaires tant pour l’exécution des travaux que pour l’expropriation pour cause d’utilité publique des terrains dont le prix sera payé par le concessionnaire.

Les parcelles communales se trouvant dans ce parcours seront cédées gratuitement au concessionnaire pour le besoin de l’élargissement de cette route."



A suivre...








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