LE GOLFE DE GASCOGNE EN 1879.
Le golfe de Gascogne est une partie de l'océan Atlantique Nord située entre la Bretagne et la côte Cantabrique en Espagne.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal L'Echo des Vallées, dans son édition du 20 mai 1879,
sous la plume d'Albert Chéri :
"Le Golfe de Gascogne (panorama à vol d’oiseau)
A quelque distance, on aperçoit Capbreton, renommé pour son Gou, dont les eaux profondes assurent un mouillage aux navires de tout tonnage. Capbreton a aussi une plage de bains de mer qui a son charme et son mérité. Oasis au milieu du désert, le port landais a éveillé l’attention du gouvernement : c’est un port de refuge qui se créera dans notre golfe.
SUR LES QUAIS CAPBRETON LANDES D'ANTAN |
Un port de refuge s’impose par la force même des choses, par la masse des écueils, des rochers et des courants qui l’environnent ; par la violence de la tempête qui sévit, par les vents qui s’y engouffrent.
Tant d’épaves humaines sont jetées sur nos plages.
Pauvres mères ! pauvres enfants !
Aussi, nous le répéterons encore, les plus beaux monuments que l’on puisse léguer à la postérité ne sont pas ceux qui sont consacrés aux vaines jouissances de ce monde, mais bien ceux que l’on élève pour protéger et sauver la vie des hommes. La reconnaissance des peuples reste gravée sur ces barrières.
Enfin le navire passe la barre ; il voit le Boucau, les Allées-Marines, délicieuse promenade que toutes les villes de France envient à Bayonne, les remparts aux glacis verdoyants, la citadelle, les hauteurs de St-Etienne, les belles tours de la cathédrale, digne couronnement d'un long et saint épiscopat, aujourd’hui achevées par les soins de Mgr Lacroix, évêque de Bayonne ; les flèches de l’Eglise Saint-André, l’embouchure enfin de la Nive. Le navire ralentit alors sa marche et s’arrête près du quai de la place de la Liberté.
QUAIS MARITIMES BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Débarqué à Bayonne, le voyageur visite le Cabinet d’histoire naturelle et le Musée du théâtre, où il admirera un tableau du célèbre Bonnat, compatriote dont nous sommes tous fiers. De là, suivant les arceaux du Port-Neuf, abri agréable pour la pluie et la chaleur, échelonnés de magasins élégants, il se rend, à notre cathédrale, un des plus beaux monuments historiques de la France. De là encore, contournant l’hôpital de la ville, à qui nous ne reprochons qu’une chose, c’est d’être trop beau, après avoir suivi les bords ravissants de la Nive, il rencontre sur sa route l’église St-André, l’hôpital militaire, le pont Saint-Esprit sous lequel coule l’Adour, fleuve dont les rives sont pleines de coquetterie et de fraîcheur ; la ville de Dax, renommée par ses Thermes, en forme le couronnement, de même que pour la Nive la jolie station thermale de Cambo.
VUE DE CAMBO PAR LES SOEURS FEILLET |
Si l’on voulait pénétrer dans notre pays de Labourd, que de belles choses n’y aurait-il pas encore à voir et à admirer ! La vallée d’Ustaritz, arrosée par la Nive, avec ses gracieux coteaux de Halsou et de Jatxou et son petit séminaire de Larressore, aussi beau à contempler de loin que joli à visiter ; la croix de Mouguerre, les vallons de Hasparren, les bords de la Joyeuse, sillonnant la vallée de l’Arberoue, serpentant autour de Labastide-Clairence ; Ayherre, Isturitz, St-Martin-d’Arberoue ; les bords riants de l’Adour, Bonloc, où le voyageur n’entend que le murmure des eaux qui roulent sous ses pas ; Ainhoa, Espelette, deux sentinelles avancées gardant nos frontières, et au milieu de tout cela, des mœurs, des costumes, des usages, une foi religieuse, des jeux, un idiome comme on n’en entend nulle part au monde. On aura beau faire, le Basque tel qu’il est et son admirable langue mère résisteront à tout.
Avec un peu de bonne volonté, on trouve un peu plus loin, après Cambo, le fameux Pas-de-Roland où, d’un côté, à droite, à 2 heures de chemin on a la grotte de Sare et à la même distance, à gauche, la grotte d’Isturitz, palais souterrain féerique dont une triple rangée de nains et de géants de pierre semblent garder les longues galeries. L’eau, en s’infiltrant pendant des siècles à travers la voûte supérieure, a créé de gigantesques colonnes cristallines, ornées de draperies étranges coupées de bizarres arabesques. On y voit couchés des blocs cyclopéens semblables aux sphynx de la Haute-Egypte et sur lesquels paraissent avoir été gravées les mystérieuses figures des hiéroglyphes antiques.
COLONNADES ORIENTALES ISTURITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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