LES GROTTES DE SARE EN 1927.
Les grottes de Sare sont un site spéléologique qui a été occupé durant la Préhistoire.
Voici ce rapporta à ce sujet La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 11 décembre 1927,
sous la plume de Roger Tournefeuille :
"Incartades Touristiques.
Les Grottes de Sare.
"Biarritz, saison toute l’année !" disent les guides, sans qu’ils aient paru se douter du contre-sens que renferment ces quatre mots... et cependant, malgré le contre-sens, ce sont les guides qui ont raison.
Le pays offre effectivement aux intrépides touristes, que n’ont point rebutés les maussaderies de l’hiver (il ne s'agit plus de rigueurs) et à ces heureuses gens de loisir auxquels leur banquier a ouvert des ressources illimitées, les ressources d’innombrables petites excursions, pas méchantes, dont le charme demeure sensible en tout temps et par tous les temps. — Nous citerons en première ligne — une ligne frontière — les grottes de Lésia, plus connues sous le nom de grottes de Sare, et un peu moins sous le diminutif de "Trou d’Iruoa".
C’est un petit trou pas cher, et d'autant plus aimablement accessible, à 6 kilomètres au sud de Sare, où Loti sentit battre le cœur du pays basque ; le séjour préféré de la reine Nathalie de Serbie. Le moyen de transport et d’accès le plus recommandé est actuellement l’automobile : mais il n’est pas indispensable d’en avoir une : les "cars", les montagnards sont là. Nous ne parlons pas pour les gens qui connaissent et pratiquent toutes les façons de rater le B. A. B. L’exactitude est de rigueur. On embarque a deux heures ; on peut être de retour à six.
La route est ravissante : nous nous abstiendrons de recopier les Joanne et autres "Bædeker", encore qu’ils en dissertent éloquemment. — A travers les branches plus ou moins vieilles des chênes et des platanes, vous pouvez admirer le film d’un paysage de France : "d’azur à forêts de sinople sur une terrasse de même", rehaussant le château d’Arcangues, enlacé de lierres.
Et cependant, voici les fermes basques, purement basques —la vraie ferme : celle qui ne ressemble pas à une pièce de pâtisserie, montée dans un décor d’Exposition Universelle : la ferme de "Chantecler". Et, perdu dans un peu de brume qui est déjà celle des monts, un clocher qui est celui — quel luxe ! — d’une école.
Voici déjà des mimosas, et des ajoncs ; qui donc prétend qu’il n’y a plus d’or chez nous ? Voilà des moutons poilus comme on ne l’est plus ; des moutons qu’on aurait fait devenir chèvres ! sur les coteaux, ils s’échelonnent par touffes, et l'on croit voir de loin -— tel Macbeth — bondir un buisson, et, tel le psalmiste, sauter un fragment de montagne. "Montes exultaverunt sicut arieles, et colles sicut agni ovium." Et puis gardées par leurs troupeaux, quelques bergères à cet âge heureux où, sans trop d’exagération, l’on peut encore être "Mascotte".
A partir de St-Pée-sur-Nivelle, nous nous sommes tout à coup demandé si nous étions en Ecosse. Les Anglais sont encore plus "un peu là" que les montagnards. — On débarque devant les grottes. C’est du moins une sensation que l'on a en se trouvant soudainement au niveau de l’eau. La voûte sous laquelle on pénètre abrite en effet un lac aux eaux calmes, à franchir en barque avant de s’enfoncer, torche au poing, dans l’horreur des ténèbres... le Styx ! — Deux étages d’excavations superposées et curieusement travaillées par des infiltrations mystérieuses. Nous avons parlé de "torches" parce que cela fait romantique et que l’Espagne n'est pas loin — les grottes constituant elles-mêmes une frontière souterraine ; en fait, la torche est une chandelle.
Mais comme sa lueur vacillante a dès l’entrée mis en lumière une panneau commémoratif de visites impériales, nous sommes enclins à voir grand.
GROTTES DE SARE LABOURD PAYS BSQUE D'ANTAN |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire