UN DRAME DE LA MER À BOUCAU AU PAYS BASQUE EN AOÛT 1935
UN DRAME DE LA MER À BOUCAU EN 1935.
En août 1935, un faits divers tragique frappe la Cité Boucalaise.
BOUCAU PAYS BASQUE D'ANTAN
Voici ce que rapporta à ce propos la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 26
août 1935 :
"Les drames de la mer.
A Boucau, une barque contenant 18 personnes chavire et sombre. Deux jeunes gens périssent noyés.
La population boucalaise se pressait hier en grosse affluence sur la rive de l'Adour pour assister à la course nautique organisée dans l'après-midi par le Boucau-Stade. Cette fête qui avait attiré une foule joyeuse, tant de Boucau que des environs, s'est terminée par un drame de la mer qui a coûté la vie à deux malheureux jeunes gens, dont la mer, ce matin, n’avait pas encore rendu les cadavres.
La consternation se lit sur tous les visages. La cité boucalaise forme une grande famille et le deuil de deux d'entre elles atteint tous les cœurs.
La catastrophe.
Pascal Glize, patron pêcheur, inscrit maritime âgé de 46 ans. marié, sans enfant, s’apprêtait hier à 16 heures, à aller assister à l'arrivée de la course nautique, partant de la cale à bord de sa pinasse "La Joconde", quand plusieurs jeunes gens et jeunes filles lui demandèrent de les embarquer pour leur permettre d'assister eux aussi à l’arrivée de la course. Il prit ainsi à son bord douze jeune filles, dont une petite fille de 10 ans, et six jeunes gens. La barque, malgré son chargement, était parvenue sans encombre entre l’appontement des Forges et l’appontement de Zueras. Soudain, le juzan et le vent d'ouest imprimèrent à l’embarcation un mouvement de houle qui apeura ses jeunes occupants et les fit se porter en désordre, tantôt à bâbord, tantôt à tribord, ce qui acheva de faire basculer complètement la "Joconde" qui prit de l'eau, et, peu à peu, chavira.
Des cris d'horreur.
Des cris d'horreur s’élevèrent du rivage et la vedette "Alose", de la brigade maritime de Boucau-Nord, immédiatement, se porta à toute vitesse sur les lieux du naufrage. Elle put arriver a temps pour repêcher neuf des occupants, quatre d’entre eux s’étant sauvés à la nage. C’est grâce au dévouement magnifique du patron Manfredi, du sous-patron Thibaut et des matelots Gigostiague et Carrières, de la brigade de Boucau-Nord, que tous ces jeunes gens purent être arrachés à une mort certaine.
De son côté, le patron de l'embarcation, Pascal Glize, tentait tout pour sauver le plus d’occupants possible. Sans ménagement pour ses forces qui faiblissaient, il accrocha a son cou trois jeunes filles, dont une fillette de 10 ans, et parvint à les ramener à terre avec l'aide de la venette "Alose". L'un des occupants, Favas, commis à la pharmacie Pradier, plongea à son tour trois fois et réussit a sauver trois personnes. Voici les noms des personnes ainsi rescapées : Glize Pascal, Ramon Thérèse, Ramon Orasie, Favas, Saubois Fernande, Loustau, Capdeville, Gonzalez, la petite Perez, âgée de 10 ans. Le mécanicien Nelson, du service de pilotage, eut une merveilleuse conduite dans les opérations de sauvetage.
Malheureusement, deux occupants manquaient à l'appel : ce sont Jean Robert Bourras, né le 17 septembre 1916, à Boucau, et Pécastaings André, né le 28 avril 1912 à Boucau. Un fort courant de juzan, même du clapotis de mer, ont rendu difficiles les sauvetages et c'est un véritable miracle qu'une plus longue liste de victimes ne soit pas à déplorer.
Pascal Glize.
Nous avons pu voir ce matin M. Pascal Glize, fortement déprimé par la catastrophe d’hier : il pleure les deux jeunes gens disparus. C'est un bon et brave homme. Le 14 juillet dernier, il sauva un jeune enfant, le nommé Duvignau, qui, sans son intervention courageuse, aurait été englouti par les flots. Et maintenant le voici accablé par un drame identique où il semble que la mer ait voulu prendre contre lui une terrible revanche."
Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.
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