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dimanche 15 août 2021

L'INAUGURATION DE LA GARE D'HENDAYE-PLAGE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN MAI 1924

L'INAUGURATION DE LA GARE D'HENDAYE-PLAGE EN MAI 1924.


C'est le 21 avril 1864 que le premier train entra officiellement en gare d'Hendaye-Ville.

Il fallut 60 ans pour qu'une seconde gare soit officiellement inaugurée à Hendaye : la gare d'Hendaye-Plage.





pays basque autrefois train gare
LA GARE D'HENDAYE-PLAGE
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 18 mai 1924, 

sous la plume de Jack Iter :



"La jolie Gare d'Hendaye-Plage vient d'être inaugurée.



Marquons d'une pierre blanche cet an de grâce 1924 qui constituera pour la Côte Basque et le Pays Basque tout entier l'année la plus fructueuse en réalisations.



Nous sommes enfin sortis de l'ère des promesses et des projets lointains et les unes après les autres les belles commodités et les améliorations qui nous étaient dues nous sont servies, coup sur coup, surgissant, comme sur commande, et apportant toutes leur large tribut de souriante prospérité et de joyeux avenir. 



Et ce fut, tout d'abord, le tramway d'Ascain-Saint-Ignace et le chemin de fer à crémaillère de la Rhune qui constituèrent nos oeufs de Pâques et le plus utile des cadeaux.



C'est aujourd'hui, en attendant le tramway de demain, la nouvelle gare d'Hendaye-Plage qui s'ouvre en antichambre fleurie de la plus nonchalante et la plus gracieuse des cités modernes, véritable nid de repos blotti entre la paresseuse Bidassoa et le remuant Océan.



Que cette nouvelle gare est jolie ! Et quel curieux miracle a été réalisé là, pour le plus grand étonnement et la plus complète confusion de tous ceux - et nous sommes légion - qui ne concevions cette nécessité  qu'est une gare que sous la forme classique et crasseuse d'une noire bâtisse et d'une horrible et informe maison !



Est-il possible qu'une Administration d'ordre aussi routinier que celle des Voies Ferrées, pût consentir à cette logique coquetterie de construire une gare dans le style basque, avenante, rieuse, désirable à souhait, et qui fera regretter, à tout jamais, au voyageur pressé de la Côte d'Argent ou du Sud-Express, de n'avoir pu faire halte dans ce petit paradis tentant et si habilement prometteur.




pays basque autrefois train gare
AFFICHE CÔTE BASQUE
CHEMINS DE FER D'ORLEANS


L'histoire de cette gare, la plus jolie de France, vaut d'ailleurs d'être contée. Il fallut toute une bataille pour en décider la création, puis cette première manche gagnée, M. Henry Martinet put facilement enlever la seconde en proposant gracieusement ses services d'architecte et en faisant lui-même les plans d'édification.



Epris, jusqu'à l'obsession, du style basque qu'il a répandu à Hendaye avec la plus élégante profusion, il n'eût garde de concevoir autrement la gare confiée à ses soins.



Le beau n'est pas plus cher que le laid, en matière de constructions, et, la limite des crédits étant respectée, les dessins de M. Martinet se trouvèrent adoptés et le miracle réalisé d'une gare du plus pur style basque à la limite du pays basque français.



Et dimanche dernier, au premier train de 6 heures, la nouvelle gare d'Hendaye-Plage qui, discrètement, la veille avait reçu son personnel, tout de neuf habillé, son matériel rutilant et tous ses attributs, ouvrit, sans cérémonie, ses portes aux voyageurs qui s'étaient empressés, curieux et en quête de nouveauté.



Il y eut un petit match de précipitation entre quelques collectionneurs avisés qui tous s'étaient, secrètement, promis de se faire servir le ticket n° 1.



Mais la lutte demeura courtoise et les déceptions se trouvèrent atténuées par la joie d'avoir assisté au premier arrêt matinal du premier train inaugurant la station.




Toute la journée ce fut ensuite l'affluence.



Profitant du repos dominical et du soleil flamboyant, les promeneurs de Béhobie, ceux d'Hendaye, ceux de St-Jean-de-Luz, voire même ceux d'Irun et de la voisine Fontarabie vinrent visiter la nouvelle et jolie petite gare dont le baptême, sans flonflons officiels, sans discours, sans fanfares, sans drapeaux et sans bruit, eût le charme émouvant d'une consécration populaire."






Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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