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lundi 23 août 2021

LA CITÉ FUTURE DE CIBOURE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1926 (première partie)

LA CITÉ FUTURE DE CIBOURE EN 1926.



Dans les années 1920, de nombreux projets d'extension et d'agrandissement de communes voient le jour sur la Côte Basque.




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EXTENSION DE CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 10 octobre 1926, au 

sujet d'un projet pour Ciboure :



"La Cité Future de Ciboure.



Le Plan d’Aménagement et d’Extension.



Toujours soucieux de tenir nos lecteurs au courant des projets appelés à concourir à la prospérité de notre région, après avoir publié le projet d'extension et d'embellissement de Bayonne, nous sommes heureux de leur communiquer aujourd’hui le projet d'aménagement et d'extension de Ciboure, en leur offrant les premiers les plans établis pour cette nouvelle cité future.



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PLAN GENERAL DE LA CITE FUTURE DE CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ciboure, en basque Ziburu, contraction de Zibuburu (tête de pont) tire son nom de sa position à l’extrémité du pont de la Nivelle qui la sépare de Saint-Jean-de-Luz.



Située au cœur du pays basque, dans l’ancienne province du Labourd, elle en a conservé tout le caractère et le charme.



Face à Saint-Jean-de-Luz, ses destinées ont été et sont encore liées à celles de cette dernière ville.



Leur ensemble forme le port de pêche le plus important du littoral basque. Les pêcheurs de ces deux villes furent parmi les premiers qui découvrirent Terre-Neuve vers l’an 1520. En quelques années, le port acquit une grande importance, mais connut plusieurs fois les ravages de l’invasion espagnole, notamment en 1511 et 1636. Un manuscrit donnant le dénombrement fait avant 1650 des maisons ou feux des paroisses du Labourd donne 500 feux à Ciboure et 800 à Saint-Jean-de-Luz. La prospérité pas plus que les désastres de l’invasion n’eurent le don de faire naître la concorde entre les deux villes. Des animosités nombreuses existèrent entre elles et plus d’une fois, l'îlot qui les sépare fut rougi d’un sang fraternel. Aujourd’hui encore, il en subsiste quelques traces mais heureusement dépourvues de tout caractère violent. Elles tendent cependant à disparaître complètement et à faire place à une juste et noble émulation dans le désir de rendre leur séjour de plus en plus agréable.



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LA PLACE DU CASINO
CITE FUTURE DE CIBOURE



Après le traité d’Utrecht (1713) qui enlevait Terre-Neuve à la France, le port fut peu à peu déserté. Néanmoins, la pêche fut toujours et est encore la principale industrie du pays, et si elle n'a pas encore repris son essor d'antan, elle jouit de nouveau d’une activité toujours croissante. Ce n’est pas en effet un des moindres agréments de la Ville que de contempler au repos, la flottille imposante de bateaux qui traduit en un balancement rythmé les ondulations des flots ; ou encore, à certaines heures de l’après-midi, le spectacle amusant de toute une foule de mareyeurs et de marchands se disputant bruyamment sur les quais d’accostage le produit de la pêche. De nombreuses usines se sont crées et travaillent toutes activement à la conserve du poisson. Ciboure est donc une ville essentiellement maritime dont les deux agglomérations principales constituées par le Socoa et la Ville proprement dite sont construites toutes les deux en bordure de la mer, face à l’est et au sud, au pied du coteau de Bordagain.



Le coteau de Bordagain, sommet de 85 mètres au-dessus du niveau de la mer toute proche, commande tout le relief du sol de cette ville.   



Au Nord, limitée par la Nivelle, elle est longée par la Route Nationale, c’est d’ailleurs la seule voie d'accès qui franchit cette rivière par un pont trop étroit pour une circulation très intensive surtout l’été.



A côté de la route nationale et parallèlement à celle-ci, la grande ligne ferrée Bordeaux-Hendaye est établie sur un remblai très élevé ne laissant communiquer toute la partie sud des usines et du Golf avec la route nationale que par trois petits passages inférieurs dont un seul est accessible aux voitures. Enfin, le quartier du Socoa est relié à la route nationale par une seule voie : la route maritime peu large, mal entretenue et sans issue. Ne possédant pas de gare sur son territoire à cause de la proximité de Saint-Jean-de-Luz, c’est cette dernière gare qui la dessert.



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PLAN EN RELIEF 1925
CITE FUTURE DE CIBOURE



Elle est beaucoup plus favorisée par la compagnie des V. F. D. M. (Voies ferrées départementales du Midi) qui a établi sur son territoire sa gare-dépôt d'où partent trois lignes importantes :

L’une longe la baie, passe au Socoa et la met en relation avec Hendaye et l’Espagne.

Une autre la met en relation avec Ascain, la Rhune, Cambo et tout le pays basque. 

Enfin, la troisième, au Nord, la relie avec Saint-Jean-de-Luz, Guéthary, Bidart, Biarritz et Bayonne.



Le grand courant de communication est et sera toujours la route nationale ; il faut donc établir des communications rapides et faciles entre les divers quartiers et celle-ci et entre les différents quartiers entre eux.



Quatre quartiers distincts et soudés entre eux sont à aménager :

1° L’agglomération actuelle, quartier de commerce et d’habitation locale ;

2° Le Socoa, quartier balnéaire et de commerce de luxe ;

3° Le coteau de Bordagain, quartier de résidence ;

4° Le Golf, quartier industriel et d’habitation locale.



1 ° L’agglomération actuelle. — A l’agglomération principale actuelle, bâtie à côté du port et au carrefour de la route nationale et de la route maritime, il y a lieu de conserver son caractère pittoresque et essentiellement local. Ses vieilles maisons, sa fontaine, son église, ses rues étroites et tortueuses sont entièrement basques. Elles font le régal des artistes et des touristes et il n’y sera porté aucune main sacrilège. Il n’est donc prévu que de très légères retouches pour améliorer la circulation en certains points particulièrement dangereux. Pris isolément, ce quartier vu sa situation est admirablement desservi.



Le Socoa. — Une plage sera aménagée à l’embouchure actuelle du ruisseau de l’Unxin dont le cours sera dérivé ainsi qu’il sera expliqué plus loin. Un mur de garantie sera élevé à une cote assez élevée pour mettre l'arrière-plage à l’abri des coups de mer. Cette arrière-plage sera plantée de tamaris, platanes ou autres essences décoratives et constituera une promenade délicieuse. Un établissement de bains sera construit en son centre et un boulevard de 16 mètres la bordera en arrière des plantations. Son sable fin, sa pente douce, son exposition au levant et sa situation abritée des vents du large par les falaises du Socoa en feront une plage unique sur la Côte Basque par la possibilité de l’entourer de verdure et de fleurs.

Du sommet de ce coteau, on jouit d’un panorama unique sur l’Océan, la vallée de la Nivelle et les Pyrénées distantes seulement de quelques kilomètres. Ses pentes descendent plus ou moins abruptes ou vallonées en tous sens présentant ainsi les expositions les plus variées. C’est sur ce coteau que se fixèrent les premiers habitants de Ciboure ainsi qu’en témoignent encore les ruines si souvent visitées d’une ancienne chapelle.

Abandonné depuis parce que peu accessible, c’est lui qui est le pivot du développement de Ciboure.

Au pied de ses pentes Est et Nord, l’Océan vient mourir en furie et dans ses ultimes convulsions, parfois très violentes, rongerait ses assises si elles n’étaient constituées par de puissants massifs de roche dans lesquels, seul, le ruisseau de l’Unxin a fait une brèche pour venir mêler aux eaux de l'Océan celles qu'il draine depuis la frontière espagnole.

A son embouchure existe une plage de sable fin qui a l’immense avantage d'être tournée vers l’Est et le Nord-Est et d’être abritée des vents du large par les hautes falaises du Socoa. Ces heureuses circonstances permettent d’envisager la création à cet endroit d’une plage de luxe et de faire de Ciboure une station touristique et balnéaire qui constituera le trait d’union entre les diverses plages qui s’étalent entre l’embouchure de l’Adour et celle de la Bidassoa.

Située à côté de Saint-Jean-de-Luz, entre Biarritz et Hendaye, elle est peu fréquentée encore par suite de son manque d’hygiène (l’eau potable et les égouts y faisaient complètement défaut) et de l’absence de voies d’accès. Elle attire néanmoins une foule de visiteurs et de touristes de plus en plus nombreux. Il est donc à prévoir qu’avec le développement actuel de cette merveilleuse côte basque dont elle constitue l’un des plus beaux joyaux, Ciboure est appelée à une prospérité touristique plus grande encore que celle de la pêche, surtout lorsque le touriste et le baigneur seront sûrs d’y trouver tout le confort dont elle va être dotée par une adduction d’eau potable, des égouts et une viabilité aussi parfaite que possible.



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VUE D'ENSEMBLE DE LA CITE FUTURE DE CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Deux grands centres se dessinent donc déjà : 

l’un, le Socoa et le coteau de Bordagain, centre de résidence touristique et balnéaire avec la plage, le commerce de luxe, les hôtels, casino, etc. ; 

l’autre, constitué par l’agglomération principale actuelle auprès du port et les quartiers du Golf avec leurs usines, situés au sud de la voie ferrée, centre de commerce local et d’industrie de la pêche.



Ces deux centres nettement différents doivent être donc aménagés en raison de leur destination."



A suivre...




 





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