LA QUESTION DE L'EAU À SAINT-JEAN-DE-LUZ ET CIBOURE EN 1922.
Avant leurs grandes voisines du Labourd, les deux cités soeurs du pays des corsaires : Ciboure et Saint-Jean-de-Luz, se préoccupent de leur alimentation en eau.
AMENAGEMENT DE LA CITE FUTURE DE CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN
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Je vous ai parlé dans un article précédent de l'alimentation en eau des communes de Saint-
Jean-de-Luz et Ciboure.
Voici aujourd'hui la seconde partie du rapport que publia la Gazette de Biarritz-Bayonne et
Saint-Jean-de-Luz, dans son édition du 5 octobre 1922.
"La question de l'eau à Saint-Jean-de-Luz.
L’entente avec Ciboure.
Voici la suite du rapport — qui fui adopté ainsi que nous l'avons dit hier — de la commission des sources du conseil municipal de St-Jean-de-Luz. On se souvient que MM. Haristoy et Cie avaient fait à la municipalité des conditions que celle-ci trouvait trop lourdes :
Reculant devant une telle élévation des tarifs de consommation nous avons alors envisagé un octroi de garanties par les deux communes. Voici à ce sujet la lettre du 5 août de MM. J.-B. Haristoy et Cie :
Monsieur le Maire,
Comme suite à l'entrevue que M. Haristoy a eue avec vous il y a quelques jours, nous avons l’honneur de vous informer que la proposition dont vous nous avez donné les directives a été l'objet de notre part d’une étude très sérieuse avec le sincère désir d’aboutir en sauvegardant équitablement tous les intérêts en cause.
AICE ERROTA ST JEAN DE LUZ 1922 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Nous avons constaté que pour pouvoir traiter dans le sens que vous souhaitez, il faut :
1° Que la Ville de Saint-Jean-de-I.uz nous garantisse une vente annuelle de deux cent mille mètres cubes d'eau, au prix minimum de soixante centimes le mètre cube ;
2° Que la Ville de Ciboure nous garantisse une vente annuelle de cent mille mètres cubes d'au aux mêmes conditions ;
3° La garantie de la Ville sera réduite du montant des sommes produites par les diverses vents d'eau ;
4° Il est expressément entendu que les volumes indiqués aux paragraphes 1 et 2, pour l'eau vendue, ne comprennent pas les quantités fournies gratuitement pour les secours d'incendies et les services publics.
Nous fournirons un plan de réseau de distribution à réaliser immédiatement.
Si dans l'avenir il est demandé des canalisations supplémentaires, elles ne deviendront obligatoirement à nos frais que tout autant qu'il nous serait garanti un revenu annuel brut de huit francs par mètre linéaire de canalisation, quel qu'en soit le diamètre.
En d'autres termes la Ville de Saint-Jean-de-Luz aurait à assurer un revenu brut de 120 000 francs et celle de Ciboure de 60 000 francs. Dans une conversation qu'en présence de M. Celhay, maire de Ciboure, nous eûmes le même jour avec M. Haristoy, ce dernier, en maintenant les mêmes chiffres de garantie portait son offre à 3 000 mètres cubes pour Saint-Jean-de-Luz, et 1 500 mètres cubes pour Ciboure.
Voici le procès-verbal de cet entretien :
Procès-verbal de la réunion du 5 Août 1922 :
Assistaient : MM. J.-B. Haristoy, Barnetche, Celhay, Neumann, Petit de Meurville, Dop.
Après lecture d’une lettre de M. J.-B. Haristoy et Cie, indiquant les conditions auxquelles serait fournie de l'eau potable aux communes de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure, et dont les divers points sont pris en modération par les représentants de ces deux communes.
1° Les communes de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure étudieront chacune de leur côté un tarif de consommation d’eau de façon à assurer au concessionnaire un revenu brut de 120 000 francs de la part de Saint-Jean de-Luz et de 60 000 francs de la part de Ciboure.
2° Le concessionnaire prendra possession de la canalisation déjà affectée au réseau que concéderait la Ville de Saint-Jean-de-Luz. La Ville de Ciboure reconnaîtra à celle de Saint-Jean-de-Luz le tiers de la valeur de cette canalisation. Le concessionnaire se servira de cette canalisation en usant des moyens techniques (brise-charge en particulier) permettant de lui faire supporter la nouvelle pression.
3° Le concessionnaire, qui s’engage à fournir 3 000 mètres cubes d'eau par jour à Saint-Jean-de-Luz et 1 500 mètres cubes à Ciboure, s’engage en même temps à ne porter aucune perturbation par ses captages à ceux déjà effectués par la Ville de Saint-Jean-de-Luz.
Bien entendu, la charge de la commune étant appelée à décroître au fur et à mesure du développement de la consommation, on pourrait envisager un avenir prochain où elle se réduirait à zéro. Mais la Ville n’aurait jamais de part aux revenus. Alors, puisqu'elle a déjà un service des eaux organisé, pourquoi ne pas conserver en entier le système de la régie directe ? Elle aurait ainsi la perspective d’encaisser des bénéfices, le jour où leur chiffre viendrait à dépasser celui des charges. Après nous être renseignés auprès de l’administration, nous doutons d’ailleurs qu’elle nous autoriserait à accorder une concession dans le genre de celle que je viens de vous exposer.
C'est ainsi qu'après avoir parcouru le cycle des solutions possibles, nous nous sommes arrêtés au projet d’une exécution de travaux pour le compte de la Ville elle-même, travaux faisant l'objet d'une adjudication en vue de laquelle nous avons établi un dossier qui va vous être soumis tout à l'heure et que nous comptons pouvoir être ratifié par l'Administration.
Depuis que M. Haristoy, à la suite de nos propositions, avait étudié un projet de concession mixte pour St-Jean-de-Luz jointe à une concession pour Ciboure, c’est-à-dire depuis le mois de mai dernier, nous avons eu plusieurs entretiens avec la municipalité de Ciboure, et des conférences communes avec M. Haristoy. Toutes les solutions étudiées l'ont été façon à satisfaire les besoins des deux communes en eau potable.
C'est encore le point de vue que nous maintenons dans celle que nous vous proposons. Il y a là avantage financier pour les deux villes. Nous croyons que la question n'est pas à développer. L'économie d’un système satisfaisant les besoins communs est une évidence.
PLAGE ET PERGOLA ST JEAN DE LUZ 1922 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici dans quelles conditions nous vous proposerions une entente avec notre voisine :
1° L'exécution du projet se fera entièrement pour le compte de la ville de St-Jean-de-Luz. Elle sera seule propriétaire du système d’adduction qui comprendra les travaux de captage, d’adduction et de mise en réserve des eaux, lesquels font l’objet de la présente adjudication. Dans le cas où la commune de Ciboure s'entendrait avec la nôtre, la conduite utilisée pour la desservir serait aussi notre propriété et ferait l'objet d'une adjudication spéciale. Le réseau de distribution intéressant Ciboure resterait à la charge de cette commune, tant pour sa construction que pour son exploitation.
La municipalité de Ciboure nous proposait l’installation du réservoir sur les hauteurs de Bordagain. Comme nous avons sur le territoire de St-Jean-de-Luz un point assez élevé de propriété communale, susceptible de satisfaire les besoins demandés, nous ne sommes plus amenés à accepter ces propositions,. Il parait d’ailleurs plus naturel, puisque nous serions les fournisseurs d'eau à Ciboure, que le compteur à installer au passage du pont contrôle plutôt l’eau qui passerait à Ciboure que celle qui viendrait de Ciboure à Saint-Jean-de-Luz.
BORDAGAIN CIBOURE 1922 PAYS BASQUE D'ANTAN |
2° Nous céderions à Ciboure un maximum de 1 500 m3 par jour. Mais notre engagement se limiterait, dans tous les cas, au tiers du volume d'eau que nous recevrions nous-mêmes. Le cahier des charges prévoit l’adduction d’un minimum de 4 500 m3 par jour, et nous envisageons pour notre commune un besoin de 3 000 m3 qui, joints à ceux que nous donne l'adduction actuelle, mettraient à sa disposition plus de 4 000 m3 par jour.
Pour vous permettre d'apprécier ces chiffres, je vous rappelle que depuis l'exécution des travaux d'amélioration du système actuel et la mise eu marche de la moto-pompe, l'apport quotidien obtenu dépasse 1 200 m3 et les besoins actuels sont satisfaits. L’avenir nous paraît donc largement assuré.
VILLAS BOULEVARD THIERS ST JEAN DE LUZ 1922 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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