LA TEMPÊTE DE FÉVRIER 1900.
Durant sa longue histoire, le Pays Basque et ses côtes ont subi de nombreuses tempêtes.
TEMPÊTE CÔTE DES BASQUES BIARRITZ 1900 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le Pays Basque a connu dans son passé de nombreuses tempêtes, dont je vous ai fait part dans
différents articles : en 1904 et 1905, en 1912, en 1923, en 1924 ou 1933.
Voici ce que rapporta le journal La Petite Gironde, au sujet d'une tempête en 1900, dans son
édition du 19 février 1900 :
"Biarritz, 19 février.
Depuis bien longtemps ou n’avait vu à Biarritz un coup de vent semblable à celui qui s’est levé dans la soirée d’hier.
TEMPÊTE ROCHER DE LA VIERGE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Vers quatre heures et demie de l’après-midi, un vent venant du Sud-Ouest a commencé à souffler, suivi bientôt de rafales de pluie. Vers huit heures, un vrai cyclone s'est déchaîné, enlevant des ardoises, brisant des carreaux, abattant des arbres, etc. Toutes les rues des divers quartiers sont couvertes de débris de toutes sortes, mais les plus grands dégâts se sont produits sur la terrasse du Terminus, où s’étaient installées les diverses baraques pour les fêtes foraines.
Plusieurs de celles ci ont été emportées au loin sur la voie publique ; comme plusieurs d’entre elles se trouvaient attachées à la balustrade en pierre qui couronne les galeries Biarritz, cinq mètres environ de celle-ci ont été renversés sur l’avenue de la Négresse, face à la station des voilures. Les glaces du magasin de M. Berrogain, miroitier, ont été brisées par la violence du choc. Ceci se passait vers neuf heures moins un quart ; le temps était si mauvais que personne ne se trouvait dans la rue, et c'est sans doute, à cette circonstance que nous devons de ne pas avoir d’accident de personne à signaler. Au quartier Chelitz, deux cheminées ont été renversées, plusieurs plaques de zinc qui couvraient le promenoir de la grande plage ont été enlevées et portées très au loin, sans blesser qui que ce soit.
Guéthary, 18 février.
GUETHARY 1900 PAYS BASQUE D 'ANTAN |
Tempêtes et ouragans se succèdent avec une continuité désolante. Hier, vers trois heures de l'après-midi, un coup de vent extrêmement violent s'est abattu sur la côte.
Deux de nos barques étaient en mer, montées par les Harriet père et fils et par les frères Oronotz. Ils voulurent se hâter d’atterrir, mais la mer, démontée, les empêcha de regagner le bord : émoi profond dans notre population, course d'une foule nombreuse sur les falaises pour essayer de secourir les marins en réel danger.
Les malheureuses barques étaient soulevées par moments a une hauteur prodigieuse et semblaient, après chaque vague, s'engloutir dans le gouffre.
Tout d'un coup l’une d’elles chavira et les deux bateliers furent jetés à l'eau ; ils parvinrent heureusement à gagner la grève à la nage, mettant fin à l’angoisse qui étreignait déjà tous les cœurs. L'autre barque était allée s’échouer sur la plage de Bidart, sans autre accident.
GUETHARY 1900 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Hendaye, 18 février.
La matinée avait été superbe ; mais dans l'après midi, une formidable poussée de vent d’ouest s’est produite sur la côte, accompagnée de grosses averses. Toute la soirée, il a fait un temps affreux, qui a dû causer de sérieux dommages aux cultures.
Le calme s’est rétabli pendant la nuit, et ce matin il ne reste que de légers nuages au ciel. Néanmoins l'horizon est encore sombre et menaçant du rôle de la mer, et l’on peut craindre un retour offensif de la tempête, si le vent tourne de nouveau à l’ouest.
PLAGE HENDAYE 1900 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les pêcheurs de Fontarabie, surpris au large, ont pu se réfugier à Pasages au moment où l’ouragan était dans toute sa violence. Quelques filets seulement ont été perdus. La Bidassoa continue de charrier des débris, ce qui indique des inondations dans la vallée du Baztan. Des précautions ont été prises à Béhobie.
Saint Sébastien, 18 février.
La Galerna est le nom donné aux coups de vent subits et imprévus qui se produisent fréquemment et en toutes saisons au fond du golfe Cantabrique et y sèment parfois la ruine et la désolation, c’est une Galerna qui détruisit, il y a quelque dix ans, plus de trois cents bateaux de pêche, dans les petits ports de la côte de Biscaye et mit en deuil un nombre considérable de familles.
Celle d'hier a été d’une extrême violence. La force du vent a renversé des cheminées, enlevé des toitures, des miradors et renversé plusieurs personnes. Mais fort heureusement elle n'a causé en ville que des dégâts matériels, qu’il sera facile de réparer. Les ravages qu'elle a faits aux environs, dans les jardins surtout, le seront moins, parce que difficilement on remplace les arbres arrachés, les récoltes écrasées, les semailles détruites, qui constituaient tous les biens des pauvres paysans, l’espoir de nombreuses familles de travailleurs.
PORT SAINT SEBASTIEN - DONOSTIA 1900 PAYS BASQUE D'ANTAN |
A la mer, on a craint un moment un nouveau désastre. Tous les bateaux étaient sortis le matin avant l'aube, par un temps magnifique, pour la pêche au large, qui est la seule productive à celle époque de l’année.
Les barques non pontées, rentrées heureusement au port avant la tempête, n’ont couru aucun danger ; mais celles qui suivaient les vapeurs ont été surprises et coulées, dès les premiers coups de vent.
L’escadrille des Mamelena était dehors. Les numéros 2, 6 et 7 sont rentrés cette nuit, et l'on suppose que grâce à leurs puissantes machines, les autres auront pu gagner les ports de la côte.
Le Legaspi, le Elcano et l’Oquendo sont allés se réfugier à Pasages, après avoir perdu leurs barques adjointes. Le Urdaneta et le Churruca, ont pu faire de même ; mais ce dernier a eu l’un de ses chauffeurs enlevé par un coup de mer, au moment où il fermait les soutes sur le pont.
PORT PASAGES - PASAIA 1900 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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