LES VILLES FORTIFIÉES AU PAYS BASQUE.
Situé à l'extrémité occidentale des Pyrénées, le Pays Basque a toujours été un lieu de passage des hommes et des marchandises.
CHÂTEAU VIEUX BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Des guerres et des conflits locaux ont vu sur son territoire s'affronter la France et d'autres
pays, comme l'Espagne, l'Angleterre etc...
De ce fait, depuis l'époque des Romains, des places fortes et des châteaux forts ont été
construits pour la défense des habitants de ce pays.
Voici ce que rapporta La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition
du 12 octobre 1923 :
"Autrefois et aujourd'hui au Pays Basque.
Les villes fortifiées.
On a rappelé ces jours derniers les pages glorieuses de l'histoire de Bayonne et du Pays Basque à propos de sièges. Voici une page intéressante que nous détachons de la remarquable étude de M. Joseph Nogaret, publiée dans le dentier Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts et Etudes Régionales de Bayonne :
Pendant les périodes de guerre les Basque comptaient surtout sur les défenses naturelles qui constituaient les montagnes et un pays essentiellement accidenté ; mais ils n’en furent pas moins conduits à créer des ouvrages de défense sur les points particulièrement importants, c’est-à-dire sur les voies de communication. Il y en avait deux principales entre la France et l'Espagne ; l'ancienne voie romaine qui a été utilisée jusqu'au milieu du XIXe siècle et qui passe par Sorde, Garris, Ostabat, Saint-Jean-Pied-de-Port et Roncevaux, et la route Paris-Madrid qui passe plus près de la mer et qui traverse Bayonne, St-Jean-de-Luz, Hendaye et Saint-Sébastien.
GARRIS PAYS BASQUE D'ANTAN |
Sur la première de ces routes on trouve une place forte. Saint-Jean-Pied-de-Port qui, au point de vue stratégique, a une position des plus importantes, attendu que cette place commande l’accès en France et en Espagne. Aussi sa création comme ville et comme place forte est-elle fort ancienne, car ses premières fortifications remonteraient au commencement du VIIIe siècle. Après avoir subi sans doute bien d'autres changements, elles furent remplacées au XIIle siècle par celles que l’on distingue encore très nettement aujourd'hui autour de la vieille ville qui ont servi de soubassement à des ouvrages postérieurs qui datent de Vauban. C'est aussi ce célèbre ingénieur militaire qui fit construire la citadelle sur l'emplacement d’un ancien château sur lequel on n'a que de rares renseignements. D'après certaines pièces on serait porté à croire qu'il remontait au VIIIe siècle, c'est-à-dire à une époque très voisine de celle de la fondation de la ville.
INTERIEUR DU FORT ST JEAN PIED DE PORT PAYS BASQUE D'ANTAN |
Saint-Jean-Pied-de-Port joua un rôle important au point de vue militaire pendant toutes les guerres du Moyen-Age et lors des tentatives des deux d'Albret pour reconquérir la Navarre. Apres le démembrement de 1512 elle continua à être rattachée à la Haute-Navarre car les rois d’Espagne tirent à la conserver en raison de son importance stratégique. Ce n'est qu’au traité des Pyrénées, qu’elle revint définitivement à la France pour n'en plus être séparée. Après être restée plus de deux siècles sans jouer un rôle militaire, cette place fut encore utilisée pendant les guerres de la Révolution et celles de l’Empire qui ont fait l'objet d'une relation succincte dans la première partie de cet ouvrage. De 1814 à 1914 la citadelle eut généralement une garnison ; pendant les dernières années elle était dune compagnie fournie à tour de rôle par les régiments en garnison à Bayonne et Pau. Pendant les quatre années de guerre, de 1914 à 1918, elle a servi successivement à interner des prisonniers allemands et plus tard des disciplinaires militaires. Actuellement son rôle militaire est terminé et la place a été déclassée.
Sur la route de Paris à Madrid, couvrant le pays du côté de la frontière se trouvait Bayonne qui a toujours été jusqu'à la fin du XIXe siècle une place fort importante. Mais avant d’y parvenir l’ennemi trouvait dans le Labourd d’autres ouvrages, qui n'étaient pas négligeables, à Hendaye et à Saint-Jean-de-Luz. Le premier ouvrage au bord de la Bidassoa fut construit par l'amiral Bonnivet lors de la campagne qu’il entreprit dans la Guipuzcoa en 1521. Mais ce n'étaient que quelques ouvrages de peu d’importance qui ne semblait pas avoir un caractère de permanence. Un fort véritable ne fut construit qu'un siècle plus tard, en 1618, sur l'emplacement qui sert actuellement de promenade aux habitants. Sa construction répondait à un double but. On désirait opposer un obstacle sérieux aux incursions des Espagnols dans le Labourd lors des guerres fréquentes qui eurent lieu entre les deux pays. En second lieu il devait protéger les habitants qui revendiquaient vainement, depuis des siècles, les mêmes droits que les Espagnols sur la Bidassoa. Le fort d'Hendaye devait être du côté français le pendant du château de Fontarabie sur la rive gauche de la Bidassoa. Cet ouvrage joua un rôle dans les guerres qui eurent pour théâtre la vallée de la Bidassoa au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Devenu inutile il fut déclassé après la guerre de 1870 et démoli à la fin du siècle dernier. Les restes de murailles et de tours très apparents que l’on peut encore apercevoir à marée basse donnent une haute idée de ce que devait être cet ouvrage fortifié.
RUINES VIEUX FORT HENDAYE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le fort de Socoa, qui existe toujours, fut construit à peu près à la même époque que celui d’Hendaye. Il avait pour but de protéger les navires en rade de Saint-Jean-de-Luz contre les incursions des navires ennemis, notamment contre les Espagnols. Il était déjà commencé quand, en 1636, les Espagnols occupèrent Saint-Jean-de-Luz et la partie côtière du Labourd pendant près de deux ans, lors de la période française de la guerre de 30 ans. Ces derniers l’améliorèrent et quelques années plus tard, Vauban doubla le fort primitif de nouveaux ouvrages, en faisant un fort moderne pour l'époque. Pendant leur occupation du pays, les Espagnols firent deux autres ouvrages militaires, l’un à Bordagain qu’ils appelèrent "fort de Castille", en l'honneur de leur général qui était l'amiral de Castille ; l'autre à Sainte-Barbe. Le premier de ces ouvrages a disparu sans qu'on puisse dire à quelle date ; il n’a laissé aucun vestige. Quant au second, il en reste encore quelques pans de murs avec meurtrières. Ils n'eurent ni l’un ni l’autre un rôle militaire bien important. Cependant lors de la guerre de 1914-1918 il y eut une garnison à Saint-Jean-de-Luz et le fort de Socoa reçut une batterie de quatre pièces pour protéger contre les sous-marins allemands la rade de Saint-Jean-de-Luz. Ce port, en effet, était le port d’attache des canonnières et des chalutiers armé et le lieu de rendez-vous des navires de commerce qui devaient en repartir en convois escortés.
Dans la Soule le seul ouvrage militaire de quelque importance était le fort de Mauléon. A l'origine il se composait d'une simple tour qui fut plus tard entourée de fossés et de murs. Démoli pendant les guerres de religion, puis reconstruit et démoli sur l'ordre de Louis XIII par les soldats de Poyanne à la suite des troubles auxquels donna lieu le différend entre Troisville et Les Etats, il fut reconstruit peu après par Henri de Toulongeon, gouverneur du pays. Ce fort a joué un rôle sous les vicomtes, pendant l'occupation anglais, lors des guerres de religion et à propos de l’épisode de Troisville. Il n'en reste plus que quelque pans de mur qui ne sauraient donner qu’une idée très approximative de ce que fut l'ancien château.
CHÂTEAU FORT MAULEON PAYS BASQUE D'ANTAN |
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