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mercredi 17 octobre 2018

UN AVION ESPAGNOL SE POSE À URRUGNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN MARS 1936


UN AVION ESPAGNOL À URRUGNE EN 1936.


Pendant la Guerre Civile espagnole, le Pays Basque Nord a été aux premières loges pour la contrebande d'armes et pour le passage de frontière à des personnalités.


AVION COUZINET ANGLET 1936
PAYS BASQUE D'ANTAN


Mais ce fut également le cas, peu de temps avant le début de la guerre civile espagnole.




Voici ce que rapporta la presse, dans diverses éditions : 


  • le journal La Petite Gironde, dans son édition du 22 mars 1936 :


"Un avion espagnol dépose à Urrugne (Basses-Pyrénées) deux réfugiés politiques, puis repart.



Le pilote atterrit seul à l'aérodrome de Parme et disparaît après avoir laissé son avion sur le terrain. 




Les deux passagers ont été conduits d’Urrugne au commissariat spécial d’Hendaye. (De notre correspondant particulier.)




Biarritz, 21 mars. — Il y a deux jours, exactement jeudi soir, un avion de tourisme de marque anglaise et immatriculé en Espagne, atterrissait à l'aérodrome de Parme, près de Biarritz. Il était piloté par un Espagnol. 


AERODROME BIARRITZ PARME 1936
PAYS BASQUE D'ANTAN



Vendredi, l'avion décollait et se dirigeait vers l’Espagne, mais, en cours de route, gêné par le vent d’après les uns, à cause d’une panne de carburateur d’après les autres, il fit demi-tour et se posa un moment dans une prairie, près d’Urrugne




Après avoir réparé, le pilote revenait à Parme. Ses allées et venues avaient dû paraître suspectes à la police, puisque vendredi une secrète surveillance était opérée par la gendarmerie près de l'aéroport. 




Cependant, vers 9 heures, samedi matin, le pilote faisait préparer son appareil, et seul, encore une fois, décollait en direction de la frontière. Jusqu’où allait-il de l'autre côté des Pyrénées ? On l’ignore encore, le commissariat d’Hendaye étant très discret sur ce point. Toujours est-il que, vers 10 h. 40, les douaniers de la brigade Herbour, à Urrugne, voyaient l’avion descendre peu à peu et se poser dans un champ du domaine de Berrueta, mais cette fois deux jeunes passagers sautaient de la carlingue. Les douaniers allaient s’approcher pour s'informer des causes de l’atterrissage, lorsque le pilote, mettant soudain plein gaz, s’envolait à nouveau, abandonnant ses passagers entre les mains des douaniers. Ceux-ci, malgré leur insistance, ne purent obtenir aucune réponse, et ils durent conduire les jeunes gens à la gendarmerie de Saint-Jean-de-Luz. 




CHÂTEAU URTUBIE URRUGNE 1936
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ils ne devaient y rester que quelques heures, puisque, au début de l'après-midi. Ils étaient conduits à Hendaye, au commissariat spécial de police, pour être entendus. 




Le pilote disparaît.



Pendant ce temps, l'avion fugitif avait regagné l’aérodrome de Parme et atterrissait normalement vers 11 heures. Parti seul, revenant seul, il n'y avait donc rien d'anormal, et le pilote, tout naturellement, quittait le terrain sans être inquiété, puisque les autorités ignoraient encore l'atterrissage d'Urrugne




Lorsque la gendarmerie, alertée par un coup de téléphone, voulut intervenir, le pilote avait disparu. Seul l'avion restait. Après une visite méticuleuse, qui n'a rien donné, l'appareil a été placé sous surveillance. 




Etant donnée la discrétion à laquelle on se heurte un peu partout, il est impossible de connaître l’identité des deux jeunes gens arrêtés, ou plutôt gardés à vue. Un doute même surgit quant au nombre, puisque, aux sources officielles, on nous affirmait qu’ils étalent trois et qu'ils venaient de Madrid. 




Ces deux renseignements semblent controuvés par le fait que l’avion est un biplace et que, parti à 9 heures de Biarritz, il ne pouvait être de retour à 11 heures après un voyage jusqu'à la capitale d’Espagne. 




Ce qui parait à peu près sûr, c’est qu’on se trouve en présence de réfugiés politiques qui, ne pouvant normalement passer la frontière, l’ont franchie dans un avion qui a dû les chercher sur la côte, entre Hendaye et Saint-Sébastien. 




Le pilote fantôme est le célèbre aviateur monarchiste espagnol Alsaldo. 


Biarritz, 22 mars. 



Au dernières nouvelles, il se confirme que le pilote fantôme est le célèbre aviateur monarchiste espagnol Alsaldo, capitaine, chef d’une école d’aviation en Espagne. 


JUAN ANTONIO ANSALDO VEJARANO
PILOTE NATIONALISTE


Enfin, Il y a bien trois jeunes gens arrêtés, car, après avoir atterri une première fois et laissé deux passagers entre les mains des douaniers, l’avion est reparti sur l’Espagne, puis est revenu avec un dernier passager, qui, après avoir essayé de fuir à travers la campagne, a été également arrêté."



  • La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition du 23 mars 1936 :

"Le capitaine aviateur Ansaldo a été appréhendé.



 La "Gazette" a donné samedi la nouvelle de l'atterrissage à Urrugne d'un avion portant des passagers. Le pilote s’étant enfui, a atterri quelques instants après à Parme où il avait déjà fait d'autres atterrissages. 




L'aérodrome fut prévenu trop tard ; le pilote avait déjà pris la fuite. 




Le premier atterrissage fut effectué vendredi : l'avion ne portait ce jour-là qu'une valise qui a été prise aussitôt par une auto qui stationnait depuis longtemps à proximité. 




Le samedi l'avion est revenu deux fois : d'abord avec deux passagers, et une heure après, avec un seul. 




Il s'agit d'étudiants espagnols qui ont emprunté la voie des airs pour se réfugier chez nous en évitant les difficultés d'un passage de la frontière espagnole. 




Chez le capitaine Ansaldo.



La gendarmerie de Saint-Jean-de-Luz a réussi samedi soir, à rejoindre le capitaine aviateur espagnol Ansaldo, propriétaire de l'appareil, qui s'était réfugié chez son frère, domicilié à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz. 




Le capitaine Ansaldo, qui nie, sera entendu prochainement par le juge d’instruction. 




Les délits qui lui sont reprochés sont nombreux ; entre autres, on trouve ceux d'introduction frauduleuse de passagers, infraction à la navigation aérienne, le fait de se servir d'un avion de tourisme pour transporter des passagers, et divers autres motifs qui restent à fixer. 




En raison de la situation de son frère dans la région, et comme d’autre part, on a tout lieu de croire qu’il ne cherchera pas à repartir en Espagne, il a été laissé en liberté. 




Quant au pilote il demeure toujours introuvable. 




Voici les noms des trois étudiants de Madrid, membres des "Phalanges Espagnoles",  parti qui vient d’être dissous, dont le chef est M. Primo de Rivera, fils de feu l’ancien dictateur : MM. Carlos Bushell Bonkestein, âgé de 21 ans ; Pedro Fernando Viliazna, âgé de 18 ans ; Victoriano de Aguilar Salguero, âgé de 24 ans."









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