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mercredi 20 octobre 2021

ANDRÉ BÉHOTÉGUY RUGBYMAN JOUEUR DE L'AVIRON BAYONNAIS ET DE L'ÉQUIPE DE FRANCE DE 1923 À 1929

ANDRÉ BÉHOTÉGUY RUGBYMAN DE L'AVIRON BAYONNAIS DANS LES ANNÉES 1920.



André Béhotéguy, né le 19 octobre 1900 à Bayonne et mort le 14 juillet 1960 à Nice, est un joueur français international de rugby à XV qui a évolué au poste de centre, d'abord à l'Aviron Bayonnais puis à l'Us Cognac.



pays basque autrefois rugby aviron bayonnais
ANDRE BEHOTEGUY RUGBYMAN AVIRON BAYONNAIS



Voici ce que rapporta à son sujet le journal Match, le 14 août 1934, sous la plume de Jean 

Labourd :



"André Béhotéguy a quitté le rugby pour l'élevage.



A quelques kilomètres de Bayonne, en remontant l’Adour, on rencontre Lahonce. A vrai dire, ce village sans histoire ni renom ne s’étend pas tout entier — tant s’en faut ! — sur les rives du beau fleuve. Car s’il a son port de pêcheurs, ses preneurs d’aloses et à l’occasion de saumons, il a aussi et surtout ses collines, en forme de promontoires. Sur l’une d’entre elles se dresse le gros du bourg, autour de l’église et du presbytère. Le curé du lieu est un sportif de la première heure. L’abbé Dominique Doyhénart, de Guéthary, a été un excellent pilotari (voire même un champion, au grand chistera) et un actif trésorier de la Fédération Française de Pelote basque. Entre temps, il conquit ses galons de commandant et sa croix de chevalier de la Légion d’honneur... Mais ceci est une autre histoire...



Face à cette colline sacrée, si je puis dire, s’élève un autre promontoire, aussi net, aussi hardi, mais qui ne porte à son sommet qu’une seule construction, délicieuse maison basque, inondée de soleil : c’est "Carrabidia", au nom sonore et rocailleux, mais au visage plein de politesse avec les deux versants égaux de son toit pointu, son porche cintré, que surplombent un balcon de bois et les poutrelles de sa façade, le long desquelles grimpent des roses. 



C’est là qu’habite, avec sa charmante femme, l’ancien international de rugby, le capitaine de l’équipe de France, celui qu’on appela le "centre-express", André Béhotéguy.



Le rugby ? Il lui a dit adieu depuis quatre ans, non seulement comme joueur, mais même comme spectateur.



N’en concluez pas, cependant, que le ballon ovale — auquel il doit tant de joies... et tant de gloire ! — laisse André Béhotéguy indifférent : le hall de "Carrabidia" abrite, en effet, un poste de T. S. F. et André y a suivi, avec tout l’intérêt, toute la passion, même, d’un membre de la famille, la campagne victorieuse de ses chers "bleu et blanc" de l’Aviron Bayonnais. Il aime aussi à parler "rugby" ; et j’évoquerai tout à l’heure quelqu’une de nos conversations sur ce sujet.



Mais il en est un sur lequel il est intarissable et qui, visiblement, l’a pris tout entier : c’est l’élevage de ses Rhode-lsland,



poule rhode island
POULE RHODE-ISLAND



Levé avec le jour, couché — c’est le cas de le dire ! — en même temps que les poules, André Béhotéguy mène à Lahonce la vie du terrien, "la vie idéale", comme il se plaît à le répéter.





J’ai eu plusieurs fois l’occasion de le voir à l’œuvre, évoluant avec l’aisance et la joie d’un vieil éleveur parmi son petit peuple de coqs imposants, de poules magnifiques, de poussins piaillant, le tout de cette belle couleur acajou qui est l’apanage des Rhode-Island. J’ai assisté au repas des pensionnaires de "Carrabidia" qui se nourrissent d’une mystérieuse farine venue, je crois, de Hollande ; à la cueillette des œufs dans les petits nids à souricière, l’éleveur inscrivant soigneusement, sur chaque œuf, le matricule que la fondeuse porte à la bague de sa patte. 




poule rhode island
POULE RHODE ISLAND ROUGE ACAJOU GRANDE RACE


J’ai vu, aussi éclore — littéralement — quelques-uns des six cents œufs renfermés dans une couveuse modèle, et j’ai pénétré, à la suite d’André, dans les chambres surchauffées où grandissent les "espoirs". Rien n’est curieux comme les cages à trois étages où, devenus forts, ils attendent, par rang de taille, le sort réservé, hélas ! à tous leurs pareils : car c’est par quatre mille que se chiffre la production de "Carrabidia" en poulets de table, sans compter les douzaines d’œufs "pour la coque" que Mme André Béhotéguy apporte journellement dans son élégant cabriolet, à deux clients privilégiés — pas plus — de Bayonne et de Biarritz...



Avec une telle vie et dans un pareil site, comment songer aux choses du rugby ?



Nous en avons devisé, cependant, à maintes reprises et il me souvient, tout particulièrement, d’une visite faite, le printemps dernier, à "Carrabidia", en compagnie d’Eugène Lissalde, l’animateur des champions de l’Aviron, et de deux jeunes joueurs : Louis Duboué et Alexandre Lafaurie. Trois générations de "bleu et blanc" : celle de 1913, celle de l’après-guerre — avec André Béhotéguy — et celle d’aujourd’hui...



Je recueillis, ce jour-là, des vues bien justes sur le mal dont a longtemps souffert notre rugby :


"Voyez-vous, disait André, on a trop sacrifié l’attaque à la défensive. Il en est résulté une pénurie trop générale d’attaquants ! Le remède est complexe, d’application difficile. Il faudrait que le public possède une meilleure compréhension du jeu et applaudisse indistinctement toutes les belles phases ; que l’arbitre "dirige" le jeu, à la manière anglaise, au lieu d’apparaître comme un perpétuel trouble-fête...



— Et le rugby à treize ? lui demandai-je. — Evidemment, la formule est séduisante. Mais elle a ses inconvénients : et puis, nos bons Français, s’il leur en prend fantaisie, auront tôt fait de le défigurer, comme ils n’ont que trop défiguré le rugby à quinze !... C’est celui-ci — à condition que l’attaquant n’y soit pas perpétuellement "marqué" — qui demeure le plus complet, le plus beau."



Et l’on voit, sur sa physionomie mobile, les souvenirs se presser en foule. Mais André Béhotéguy est un discret... et un sage. Je l’ai pourtant vu rayonner, s’épanouir sans réserve, quand l’Aviron Bayonnais — son club d’origine et de prédilection — a conquis enfin le titre qui lui échappa de si peu, quand André et Henri Béhotéguy y jouaient sous le capitanat de Joseph Laurent, en 1922 et 1923...



rugby aviron bayonnais équipe france
LES FRERES ANDRE ET HENRI BEHOTEGUY
EQUIPE DE FRANCE DE RUGBY 1928



pays basque autrefois aviron bayonnais
RUGBY AVIRON BAYONNAIS 1922
PAYS BASQUE D'ANTAN


Et je l’ai trouvé, aussi, très heureux, le jour où il a reçu la médaille d’or de l’Education physique, dans la même promotion que ses amis Lasserre, Billac et Magnanou : une belle brochette de "rugbymen", n’est-il pas vrai ?



Mais le sourire d’André Béhotéguy n’est jamais aussi large, aussi lumineux que lorsqu’il parle de son cher élevage :


"Les jours y succèdent aux jours, délicieusement semblables", m’a-t-il dit, certain soir...



Quelle belle formule !"



(Source : Wikipédia)



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