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vendredi 8 octobre 2021

LA LANGUE ET LA LITTÉRATURE GASCONNE EN 1938 (deuxième partie)

L'ACADÉMIE GASCOUNE EN 1938.


Le 7 mai 1926, est fondée à Bayonne une association loi 1901 : "l'Académie Gascoune de Bayoune".


academie gascoune bayoune
ACADEMIE GASCOUNE BAYOUNE

Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 23 mars 

1938, sous la plume de Bernard-Hallet :



"Nos enquêtes.


Pour le rayonnement de la langue et de la littérature gasconnes dans le cadre bayonnais —  Contribution à la vie de l’Académie Gascoune.



"...Je ne critique pas pour le moment cette conception qui est au surplus un état de chose, mais je pense que la culture du folklore, le rôle de mainteneur du parler gascon de Bayonne se développe plus pratiquement que théoriquement parmi ceux qui semblaient avoir eu pour mission particulière de le développer plus théoriquement que pratiquement. Les membres de l'Académie parlent tous le gascon de Bayonne et ce sont des virtuoses. Mais il faut qu’ils prennent garde que leur auditoire, leurs spectateurs, j'insiste à dessein, se compose de gens qui n'ont souvent rien à apprendre et qui vont là passer deux heures comme on allait jadis assister à une revue locale. L'œuvre utile, si l'on voulait répandre le gascon, consistait a convier ces jeunes gens et des jeunes filles et à leur donner des éléments grammaticaux, scientifiques en quelque sorte du savoir en question d’où la gaîté d'ailleurs n’aurait pas été exclue et j’imagine que le cours de M. le Professeur Carlito Oyarzun aurait été des plus fréquentés pour la petite histoire, que, bonbon de récompense, il aurait ajouté à la fin du cours ou par les saillies de haut relief dont il aurait émaillé son enseignement. Il y aurait eu aussi d'autres chaires et ces cours, publics naturellement, auraient eu pour résultats de développer ou de maintenir réellement une réalité qui décline et se perd : la tradition du parler gascon à Bayonne. Mais peut-être pourrait-on remédier à ces déviations. Il est temps encore. Ce qui n’a pas été fait peut se faire. 


academie gascoune bayoune
CARLITO OYARZUN ACADEMIE GASCONNE


Au fond, ce qui importe, c'est de constituer un matériel, un fond d’enseignement et il faut penser que les communications des membres de notre académie auraient du être réunies dans un bulletin dès le début. Peut-être de cette façon, aurait-on assuré déjà l'application de toutes les bonnes volontés à produire non une bluette, une galéjade, des impromptus, mais des études faites "pour tenir le coup" au point de vue impression et durée. 



Enfin, je reviens sur une question posée ici il y a quelques années déjà. L'Académie gascoune se compose de membres dont les Bayonnais de demain, dans cinquante ans, retrouveront les intonations, l'accent, le son, les voix chères qui, alors, se seront tues, avec un sensible plaisir. Et ils diront, ces Bayonnais : "Comment n'a-t-on pas songé à enregistrer sur des disques certaines communications qui valent bien les stupidités de certains Milton qui ne sont certes pas des auteurs de "paradis perdus". Notre Raimu bayonnais, Carlito déjà cité vaut à lui seul une demi-douzaine de disques. Et l’on peut regretter, dès aujourd’hui, que des chroniques parlées de Beurnat Larreguigne n'aient pu, à la faveur du phonographe, nous redonner parfois le son de voix du charmant Jean-Baptiste Molia. 



Que l’Académie Gascoune prenne conscience de sa valeur et de la mission importante qui peut être la sienne. Qu’elle sonde les jeunes souches. Qu'elle vive non pour le délassement de quelque dilettantisme, le passe-temps de quelques personnes d'âge conversant et riant sous le lustre municipal du Grand Salon d'honneur, mais, ce premier point de vue non exclus d'ailleurs, pour le rayonnement du parler gascon dans le cadre bayonnais. 



Ce n'est pas encore d'un enseignement para-Faculté qu'il s’agit mais s’il fallait aller jusque là je préférerais que l'on tombe dans cet excès plutôt que dans tout autre. Une communication sur un sujet que l'on aime n’est jamais ennuyeuse et c’est tout l'art au surplus de l'orateur de la rendre attrayante, intéressante, d’en dépouiller l'aridité particulière au profit de l’attention, voire de la curiosité générale. Un sketch genre revue locale fait rire, garde sa valeur documentaire dans son caractère très spécial, mais ne peut constituer le fond des travaux de l’Académie gascoune. Ne confondons pas hors-d'œuvre ou même dessert, si vous voulez, avec plat de résistance et nourriture substantielle de l’esprit."



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