LE VIN D'IROULEGUY EN 1931.
Le vin d'Irouleguy est connu depuis l'Antiquité par les Romains, puis par les moines de l'Abbaye de Roncevaux.
Voici ce rapporta à ce sujet le journal Le Crapouillot, dans son édition, le 1er août 1931, sous la
plume de P. Quilleret-Marmissolle :
"Le vin Basque.
Un peuple, deux nationalités, sept provinces : trois à la France, quatre à l'Espagne et la la chaîne des Pyrénées comme colonne vertébrale, voilà le pays basque. On dit un tour de Basque pour désigner une bonne ruse... mais on n’ajoute pas au pays basque, comme au pays dauphinois, que pour boire une bonne bouteille avec un brave homme il faut apporter la bouteille et amener le brave homme. Le Basque est habile, mais loyal et il récolte un vin appréciable, du moins sur le versant français.
Le seul cru remarquable est l'Irouleguy. Il possède l’originalité, étant récolté en Basse-Navarre, non loin de Saint-Jean-Pied-de-Port, par des propriétaires ayant adopté les méthodes du Bordelais (laisser mûrir la grappe au profit de la qualité et au détriment de la quantité), de ressembler après quelques années de bouteille (cinq ans à peu près) à un excellent bourgogne. Sa qualité exceptionnelle provient des bienfaisants effets du "vent du sud" qui souffle fréquemment en octobre, au moment des vendanges tardives.
VIGNERONS IROULEGUY PAYS BASQUE D'ANTAN |
On peut citer aussi le vin du pays de Soule, désigné sous le nom de vin d'Arrast et les vins de Sauguis et de Lichans. Récoltés par les propriétaires dans des domaines peu étendus, ils sont, en général exclusivement destinés à la consommation familiale. Il faut donc être Basque pour les connaître et les apprécier. Les autres vins sont amusants, autrement dit plutôt aigrelets... Le raisin étant récolté avant sa maturité complète et les futailles insuffisamment surveillées. Mais le vrai Basque y trouve son plaisir, le boit avec volupté, car le vin est pour lui ce que la bière est pour les races du Nord, principalement le rouge.
Les jours de marché on ne consomme que du vin du pays Herro arnoa sans toucher aux apéritifs. Après la partie de pelote, devant le fronton même, il réunit cordialement vainqueurs et vaincus. En été, par les durs travaux des champs, on l’emporte dans la Chahacoa, outre en peau de bouc d’une contenance de deux litres. Elevée à bout de bras, pressée vigoureusement, elle laisse échapper un jet violent qui, sans toucher les lèvres du buveur, va frapper le fond de la gorge et rafraîchit autant qu’il désaltère.
BASQUE BUVANT AU CHAHACOA |
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