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jeudi 7 octobre 2021

LA COMMUNE D'USTARITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1817 (troisième et dernière partie)

  

USTARITZ EN 1817.


En 1817, la commune d'Ustaritz compte environ 1 800 habitants et est administrée par le Maire Auger Dibasson.




pays basque autrefois biltzar labourd
ARMOIRIE D'USTARITZ LABOURD
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Mercure de France, le 31 mai 1817 :



"...La réponse de M. Destère est assez paradoxale pour que je la rapporte mot pour mot.— "Les hommes, reprit-il, et surtout les tribus d’hommes diffèrent bien plus par leurs bonnes qualités que par leurs mauvaises ; le mal est, à peu de chose près, le même partout ; c'est le bien qui est différent. La médaille antique du peuple basque a son revers comme une autre ; mais sur ce revers se montre encore je ne sais quelle rouille d’antiquité qui a ses traits et son caractère. La réclamation secrète du coeur humain contre le droit de propriété (pour éviter de dire le penchant au vol), a peut-être plus de force ici qu’ailleurs : la religion seule peut y persuader ceux qui n’ont rien, qu’ils n'ont pas un titre légitime au superflu de ceux qui ont trop : le vol domestique y est rare, le filoutasse inconnu ; mais les attaques à main armée sur les routes et dans les maisons s*y sont multipliées à différentes époques, et malheureusement quelques traits de courage que les brigands y ont déployés, ont trop couvert l’horreur que doivent inspirer ces actions antisociales. Nous avons eu nos Robert, chefs de brigands, et je me rappelle avoir assisté, dans mon enfance, au procès d’un de ces héros de grands chemins, condamné à mort par le parlement de Bordeaux. On le mit en présence des instruments de la torture, dressés pour lui arracher les noms de ses complices : il ôte de sa tète le bonnet phrygien, dont elle était couverte, et lui adressant la parole : "Je parlerai, dit-il, quand tu parleras ;" et dans les supplices de la question, il ne parla pas plus que son bonnet. On conçoit que de pareils hommes ne doivent avoir ni peur des douaniers, ni scrupule de la contrebande : c’est sur cette frontière une guerre continuelle ; les mœurs, l’agriculture et l’industrie en souffrent beaucoup.




pays basque autrefois feillet
USTARITZ 1852
PAR LES SOEURS FEILLET


Entre une jeunesse passionnée et souvent rassemblée dans les places publiques, les querelles sont nécessairement fréquentes, et les combats souvent meurtriers. A la moindre dispute les bâtons ferrés sont en l’air ; les Basques s’en escriment avec un art qui a ses règles et ses professeurs comme le sabre et l’épée : une arme plus dangereuse encore est à leur usage ; c’est le couteau à gaine ; en vain cherche-t-on à les faire rougir de l’emploi d’une arme pareille, ils n'y voient qu’un glaive plus court que nos épées, et par conséquent plus favorable au courage, puisqu’il oblige à se battre de plus près : c'est précisément la réponse de cette Lacédémonienne à son fils, qui se plaignait que son épée fût trop courte : alonge-la d’un pas.



Je dois le dire, la vengeance, cette passion féroce qui s’abreuve et s’altère dans le sang, a souvent exercé ses fureurs dans nos montagnes Je pourrais vous rapporter vingt anecdotes qui vous rappelleraient ces haines héréditaires de quelques races antiques, devenues le patrimoine de la tragédie ; je me borne à un fait dont plusieurs témoins existent encore :

"Un directeur des douanes, résidant à Bidache, nommé Lacoste, avait destitué un douanier basque contre lequel s’élevaient des plaintes graves et qui paraissaient fondées : le douanier écrit à son chef pour se justifier ; le directeur ne répond pas ; une seconde, une troisième lettre a le même sort, bien que cette dernière parlât d’une femme et de trois enfants condamnés à mourir de faim par une décision injuste : quarante-huit heures après, en plein jour, le douanier, une carabine sur l’épaule, traverse tranquillement la foule dont les rues de Bidache étaient eu ce moment remplies, comme s’il allait faire un rapport officiel ; monte chez le directeur des douanes, entre dans son cabinet, l’ajuste et tire ; un enfant de quatorze ans s’élance au-devant du coup, qu’il reçoit dans la cuisse ; le douanier se retire avec le même sang-froid, et retourne chez lui pour s’y brûler la cervelle. La jeune victime de la piété filiale, qui fut arrachée miraculeusement à la mort, par les soins d’un médecin habile, que le hasard avait amené à Bidache, est ce même M. Lacoste, l’avant-dernier ministre de la marine en France, sous le règne de Louis XVI."



pays basque autrefois capitale labourd
CARTE USTARITZ 1887
PAYS BASQUE D'ANTAN


En écrivant ces dernières lignes sur le pays basque, que je quitte dans une heure, je m’aperçois que j’ai fait comme Vernet qui ne voulait que passer deux jours dans ces lieux où il séjourna si longtemps : je n’ai malheureusement pas d’aussi bonnes excuses a donner : les tableaux de Bayonne et des environs sont des chefs-d’œuvre : en les regardant à Paris, les Basques se croient encore à Saint-Pierre-Dirubé et à Bayonne. Les Basquèses de ses marines sont les mêmes qui traversaient continuellement le pont du Saint-Esprit sur l'Adour ; les mêmes que l’on voit figurer tous les dimanches dans les fêtes de ce Cante-Prast, dont la situation entre l'Adour et la Nive, entre les Pyrénées et l’Océan, est une de celles où l’art et la nature ont réuni le plus de beautés pittoresques : position ravissante, digne d’être la retraite de la sagesse, de l’éloquence et de la science des lois : c’est là qu’habite M. Chegaraï."




pays basque autrefois tableau port
CLAUDE-JOSEPH VERNET PORT DE BAYONNE









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