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jeudi 12 décembre 2019

L'ÉGLISE DISPARUE DE SAINT-ESPRIT À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


L'ÉGLISE DISPARUE DE BAYONNE SAINT-ESPRIT.


Dès la fin du 12ème siècle, l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem s'installe à Saint-Esprit, à Bayonne, pour y ouvrir un hospice avec un prieuré afin d'accueillir les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.


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PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, 

dans son édition du 11 février 1894, sous la plume de Léonard Laborde :



"Une église disparue.




Dans l’excellente Histoire de Bayonne, de M. Léonard Laborde, nous trouvons un chapitre fort intéressant, relatif à une église de St-Esprit aujourd’hui disparue. On va en juger par la citation suivante : 


A l’époque où l’Eglise et l’Université étaient les grands foyers de lumière et de vérité où s’éclairaient et se purifiaient les âmes, les couvents de Bayonne attiraient les habitants du Labourd, du Béarn et de la Navarre. Les ordres religieux se multipliaient. 




L’un des premiers, au commencement du douzième siècle, avait été cet ordre hospitalier de St-Esprit, qui, sur la rive droite de l’Adour, avait donné son nom aux maisons groupées sous son ombre tutélaire, et que Louis XI transforma en collégiale, mettant ainsi la prière publique à la place de l’hospitalité. 




Quelque temps après, l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem avait établi un hospice à St-Esprit.




 Ces chevaliers de Malte, brillants, hospitaliers, se tenaient au pied du Fort


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Même quand le clergé de Bayonne était corrompu, ils gardaient leurs apparences mystiques et répandaient comme un parfum des lieux saints autour d’eux. 




Ils accueillaient les pauvres et les pieux voyageurs qui se rendaient dans la ville épiscopale. En revanche, aucun ordre religieux n’était plus fêté, plus adulé, plus entouré d’hommages, plus comblé de présents et plus digne de sa réputation chevaleresque. 




Les derniers vestiges de leur hospice ont disparu il y a peu d’années. Vers 1830, la nef de leur église, transformée en écurie, rappelait à peine la puissante et riche possession d’autrefois. Le grand mouvement politique et social qui nous emporte n’est pas favorable aux restaurations des monuments des temps passés. 




Je me souviens avoir vu, dans mon enfance, des danseurs de corde déployer toutes les ressources de leur art là où l’ordre de St-Jean de Jérusalem avait déployé un art plus chaste et plus charmant : celui de l’hospitalité. 




Ce qui ajoutait encore à l’indignité du spectacle, c’était la grossièreté naïve des personnages mis en scène. 



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Un langage trivial, la vulgarité des manières, jointe au cynisme des gestes, charmaient un public sceptique là où fut la nef et où étaient encore les tombeaux d’une église. 




Plus tard encore, on fouilla dans cette antique nef, sous les chapelles ogivales qui la décoraient des deux côtés, pour en retirer les ossements oubliés depuis des siècles. Des enfants jouèrent avec des têtes de morts. Les os, que l’on tira pêle-mêle de l’immense fosse, le doyen de l’ancienne collégiale de Louis XI les fit transporter dans une charrette, le jour des Morts, au cimetière de St-Etienne. 




Aujourd’hui, une grande et lourde maison, dont le rez-de-chaussée est occupé par un débit de tabac et une auberge, s’élève en face de l’église de St-Esprit, là où brilla l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. 




Au temps même où l’église fut simplement délaissée, une marchande de chaussures avait établi son commerce dans la nef et fit de brillantes affaires à l’ombre des monuments funèbres. Quel sujet pour l’éloquence historique d’un Bossuet ! 



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Mais, au temps de leur succès, les chevaliers de Malte tenaient haut, à St-Esprit, la bannière de leur ordre. 




Leur hospice était célèbre : ils y recevaient la société la plus distinguée du Béarn et du Labourd. On en vantait le luxe, qui n’était pas dénué de goût. Ils portaient dans l'intérieur de cet hospice un manteau à bec noir (chlamis nigra), c’est-à-dire un manteau avec un capuchon pointu et le signe de l’ordre sur le côté gauche de la poitrine ; en campagne, ils avaient une cotte d’armes rouge. 




Issus de comtes, de barons, c’est-à-dire d’une ancienne et brillante noblesse, ils accompagnaient les pèlerins, combattaient les infidèles, et ne déposaient les armes que pour revenir, à l’exemple de leurs collègues, soigner les malades dans leur hôpital. 


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Leur croix d’argent, surmontée d’une couronne ducale, et leur chapelet avec la légende : Pro fide, attiraient la foule sympathique. 




Tout a disparu. La Bande noire a dédaigné les voûtes et les nefs dues aux artistes d’un siècle fécond en merveilles religieuses. Encore une page locale effacée par les Vandales sur la pierre où le génie, la foi et l’hospitalité l’avaient écrite. 




Gardons, du moins, avec un soin jaloux, ce qui nous reste des vestiges d’un passé évanoui. Gardons la vieille collégiale qui, depuis le quinzième siècle, a vu passer tant de générations, — et, avec elles, les époques les plus grandes de notre histoire nationale."



(Source : WIKIPEDIA).







(Source : https://www.herodote.net/ et WIKIPEDIA et https://www.euskaltzaindia.eus/)




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