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samedi 14 décembre 2019

UNE TRIBUNE FÉMINISTE AU PAYS BASQUE EN 1910


TRIBUNE FÉMINISTE EN 1910.


En 1910, de nombreux enfants sont abandonnés en France et également au Pays Basque.


pays basque autrefois enfance abandonnee
OEUVRE ST PIERRE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

son édition du 9 octobre 1910 :



"Les Enfants Assistés.



Nous avons vu ce que devenaient les enfants que la mère ne repoussait pas. 




Occupons-nous, aujourd’hui, de ces enfants sans nom, les déshérités d’aujourd’hui, les parias de demain ; j’ai nommé les enfants abandonnés. 




Quelquefois, souvent même, la jeune fille séduite et abandonnée, réussit, dans une certaine mesure, à cacher aux indifférents les preuves de sa future maternité. 




Dès les premières douleurs, elle se réfugie soit dans un asile spécial où son secret est bien gardé, soit chez une sage-femme, où la malheureuse retrouve une famille. 



pays basque autrefois enfance abandonnee
OEUVRE ST PIERRE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



L’enfant est là, plein de force et de vigueur. Ses cris puissants attestent sa grande vitalité : le petiot promet et veut vivre ! Mais hélas ! la mère attendrie devant cette chair pantelante, gémit quand même, maudissant Dieu et sa créature. Que va-t-elle faire du bambin. ? Le garder, c’est impossible. Nul ne connaît son sort. Le confier à une mercenaire, la pauvrette ne dispose d’un rouge liard et les exigences de la vie se dressent brutales : il faut vivre. 




D’autres fois, c’est une jeune fille de la bourgeoisie. Elle a livré son cœur et son âme. Malgré les préjugés, malgré les rigueurs paternelles, malgré le "monde" enfin, elle a aimé, elle s’est donnée toute. Les parents, devant la faute qui entache leur honneur, maudissent leur enfant, la couvrent de honte, la séquestrent presque et l’obligent au dernier moment à renier la preuve de l’outrage. Alors la jeune mère, sans forces, sans volonté, pauvre loque humaine étouffée sous le poids de l’autorité ancestrale, se décide, elle aussi, à confier son enfant à l’Assistance publique. 




Qu’elle soit ouvrière ou marquise, rentière ou servante, la mère obligée d’abandonner le petit, souffre dans tout son être, et lors qu’elle se résigne à cet acte anti-naturel, c'est qu’une force puissante, invincible la pousse à agir ainsi. 



pays basque autrefois enfance
OEUVRE ST PIERRE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Aussi bien sot, bien ridicule, j’ose même dire bien criminel celui qui critique ou s’insurge devant cet abandon. 




C’est au décret impérial du 19 Janvier 1811, que remonte l’organisation du service des Enfants Assistés : enfants trouvés, enfants abandonnés, orphelins pauvres. 




Les dépenses d'entretien de ces enfants étaient réparties entre l’Etat et les hospices dépositaires. Ceux-ci, limités à un par arrondissement, devaient ouvrir des "tours" pour recevoir les enfants nouveau-nés dont la mère ne voulait pas se faire connaître. 




Le résultat de cette loi fut de multiplier considérablement les abandons. 



pays basque autrefois enfance
OEUVRE ST PIERRE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

En même temps, l’on dut constater l'effroyable mortalité des enfants entassés dans les hospices. Ces constatations amenèrent la suppression graduelle des "tours" et déterminèrent l’Assistance publique à venir en aide par des secours temporaires aux mères indigentes pour garder leurs enfants. 




La loi du 19 Juin 1904 ou loi Strauss a étendu la tutelle de l’Assistance publique aux enfants de parents indignes déchus de la puissance paternelle, et aux enfants de parents indigents détenus ou hospitalisés. 




Aujourd’hui, les enfants assistés, sauf les infirmes ou les malades, ne sont plus internés dans des hospices, mais placés à la campagne, chez d’honnêtes familles de cultivateurs. L’Assistance les surveille par ses inspecteurs et ses médecins ; elle leur fournit le vêtement, elle leur paye, pour leur entretien, une allocation qui varie suivant les départements, mais qui est généralement de 25 à 30 fr. par mois pour les enfants au-dessus de 2 ans et de 12 à 15 fr. pour les enfants plus âgés. 



pays basque autrefois enfance abandonnee
OEUVRE ST PIERRE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

A partir de 13 ans les pupilles commencent à gagner et leur gain est versé par le patron à l’Inspecteur qui le dépose en leur nom à la Caisse d’épargne, où ils pourront le toucher à la majorité. 




Malgré les progrès déjà réalisés, nous verrons dans un article suivant, les critiques laites encore à l’Assistance publique et les réformes que l’on pourrait y apporter, afin d’en faire une œuvre complètement humanitaire. 




Adrienne Pauty, Sage-femme de 1ère classe."




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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