AU PAYS BASQUE EN 1857.
En 1857, l'arrondissement de Bayonne est agrandi de Boucau et de Saint-Esprit, communes détachées des Landes pour être rattachées aux Basses-Pyrénées.
BIARRITZ 1847
PAYS BASQUE D'ANTAN
PAYS BASQUE D'ANTAN
Voici ce que rapporta le journal La Presse, dans son édition du 28 septembre 1857, sous la
plume de Frédéric Thomas, Avocat :
"... Les chemins de fer ont ruiné cette ancienne familiarité qui florissait sous le régime des diligences.
Alors, tout devenait sérieux comme le voyage lui-même. Quelle grande affaire qu'une saison à passer, et à passer toute entière, dans le même endroit. Alors, on choisissait ses bains, et on choisissait aussi sa compagnie. On fondait des colonies de trois mois et des associations thermales dont l'intimité devenait l'âme, le plaisir, la gaieté.
Mais aujourd'hui qu'on va si vite et qu'on va partout, on s'aventure au hasard : c'est pour cela qu'on ne séjourne nulle part. La population thermale se renouvelle à chaque instant. Le voyage, qui vous affranchit du long bail et des servitudes de la diligence, vous fait étranger et presque ennemi avec tous vos compagnons. Plus de côtes à monter à pied, plus de causeries avec les conducteurs, plus de dîners dans les auberges, plus surtout de croisement de jambes. Ah ! c'est de là que date la décadence de cette douce familiarité d'autrefois. La vapeur qui escamote le voyage, le convoi qui transporte des multitudes au lieu de voiturer des compagnies, isolent le voyageur et le portent inconnu au milieu d'autres inconnus ; on ne se voit pas, on s'observe. Personne ne sait d'où est tombé son voisin. De là cette froideur anglaise qui glace et paralyse tout. Adieu les anciens privilèges de cette existence de familiarité et de plaisirs ! Aux bains, plus qu'ailleurs encore, on vit chacun chez soi et chacun pour soi.
Le baigneur sérieux, qui est l'exception de cette population nomade, le baigneur consciencieux et qui va aux eaux pour le bon motif, voit passer autour de lui des nuées de voyageurs qu'il n'a ni le temps ni le désir de connaître.
On varie ses ennuis en ne croyant varier que ses résidences ; car on ne prend plus les eaux, on les cueille et on les butine.
L'aubergiste est la seule étoile fixe parmi ces autres errants. Lui seul reste immobile, et tout le monde s'agite autour de l'axe de son tournebroche. Quant à lui, il ne s'occupe que d'une seule chose : plumer les oiseaux de passage, qui regrettent Paris, et qui, promenés de volière en volière, ballottés d'exploitation en exploitation, s'en retournent ensuite, traînant l'aile et tirant le pied.
Seront-ils plus sages à l'avenir ? Non. L'hiver, ils se remplument et oublient la leçon, jusqu'à ce que, l'été venu, ils s'envolent de nouveau pour reprendre leurs anciennes caravanes.
Allons, il est temps de quitter Biarritz et temps aussi de quitter Bayonne. Mais nous ne voulons pas partir de la ville des régates et des taureaux sans lui faire part d'une bonne nouvelle qui réjouira sa bienveillante hospitalité.
A notre passage à Bordeaux, nous avons lu sur tous les murs une affiche dont voici le texte :
"Miracle réalisé.— M. l'Eclair, artiste de Paris, inventeur d'un système avec lequel on peut se promener sur l'eau sans se mouiller les pieds parcourra et traversera, un immense bassin.
Cette expérience n'a jamais été faite depuis que le monde existe !
M. l'Eclair soumettra aussi, au public un appareil de sauvetage avec lequel on peut demeurer en pleine mer un mois sans être mouillé, et donnant la facilité de se diriger à volonté.
Qu'il est heureux que cet inventeur se nomme, l'Eclair et qu'il soit un célèbre artiste de Paris. Comment s'y serait-il pris, sans cela, pour demeurer un mois en pleine mer sans être mouillé ? Car nous aimons à croire que M. l'Eclair n'affirme ce miracle qu'après l'avoir réalisé pour son propre compte.
On peut demeurer un mois en pleine mer sans être mouillé. Calculez donc les immenses avantages de cette découverte ! On doit dormir, apparemment, car M. l'Eclair ne peut pas prétendre qu'on passe un mois en pleine mer, c'est à dire trente jours et trente nuits, sans dormir.
CÔTE DES BASQUES 1843 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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