LES SÉJOURS DE L'IMPÉRATRICE EUGÉNIE.
Maria Eugenia Ignacia Agustina de Palafox y Kirkpatrick, 19ème comtesse de Teba - dite Eugénie de Montijo - va connaître Biarritz, dès 1834, fuyant avec sa mère les remous des guerres carlistes.
IMPERATRICE EUGENIE |
Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition
du 10 novembre 1932, sous la plume de René Cuzacq :
"Biarritz à sa naissance.
Les séjours de l’Impératrice.
La chaîne des bienfaits se continue sur place : à Anglet, il y a un saint homme, l'abbé Cestac, auquel il convient d'aller rendre visite ; plus tard, l’Impératrice léguera sa bibliothèque de Biarritz au Refuge qui la possède encore.
ABBE LOUIS-EDOUARD CESTAC |
Voici quelques années déjà qu'un rocher célèbre est rattaché à la côte par une passerelle de bois : ne pourrait on y mettre un médaillon de la Vierge qu'offre une généreuse donatrice ? Finalement, c'est une statue de l’Exposition franco-espagnole de 1864 qui y est installée et inaugurée le 11 juin 1865.
Un brave Biarrot s'est installé sur le rocher que nous appelons Belsa : il y plante tranquillement ses choux sans se douter de l'éclatante fortune réservée à ce coin de terre. A l’appel de l’Impératrice, çà et là, quelques villas commencent à s'élever : on ne saurait mieux lui plaire qu'en embellissant Biarritz. O merveille, sur ses traces, les baigneurs accourent ; ils sont 4 000 en 1859 ! Spécialement, il y a parmi eux beaucoup de membres de l'aristocratie espagnole que les convulsions politiques de la péninsule écartent de leur pays et qu’attire la renommée de leur compatriote l'Impératrice. Celle-ci veille jalousement sur son Biarritz : parle-t-on d’y installer un sanatorium d'enfants scrofuleux ? Elle repousse, pour Biarritz même, pareil "repoussoir".
Le temps de Biarritz, c'est pour elle comme pour Napoléon III, le temps des vacances. On se promène toute la journée, on demande aux marins s’ils ont fait bonne pêche, on entre dans les boutiques pour faire soi-même ses emplettes, naturellement on "se baigne" aussi. C'est tout au plus si quelques intimes ont accompagné la famille impériale. Souvent Eugénie chemine aux côtés d'un prêtre au regard trouble et fuyant, son aumônier Mgr Bauer : jeune fille, elle l’a connu aux Eaux-Bonnes, où il était danseur mondain ; il traverse une crise de mysticisme ; elle l'engage à se convertir et il entre aux Carmes déchaussés où ses austérités dépassent de beaucoup celles d'une règle généralement connue pour son manque de douceur. Mais le "rabbin" comme l'appelle avec dédain la princesse Mathilde Napoléon, est devenu un Monsignore qui s'est installé à Paris près de l’hôtel Rothschild et porte des soutanes particulièrement élégantes : vainement il essaie de prendre barre sur l'Impératrice ; avec fureur, elle apprendra que Mgr Bauer s'est défroqué après 1870 !
MONSEIGNEUR BERANRD BAUER |
L’Empereur, comme toujours, se livre d'autre part à quelques escapades : les jolies filles du pays ne sont point pour lui déplaire ; il en résulte quelques naissances illégitimes. On a longtemps parlé notamment au pays landais d'un certain comte de Labenne qui ne détestait pas le bon vin et ressemblait étonnamment à Napoléon III. Il fait même venir une demi-mondaine. Marguerite Bellanger de son vrai nom Julie Lebœuf, dont il n'est pas le seul à partager les faveurs à la grande confusion de son mari. Eugénie, à Paris, va un jour trouver 1'actrice dans une scène assez drôle.
JULIE LEBOEUF DITE MARGUERITE BELLANGER |
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