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samedi 4 septembre 2021

FAITS DIVERS À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1936

FAITS DIVERS À BAYONNE EN 1936.


Dans ma rubrique "faits divers à Bayonne", après les années 190019011902190319041905190619071908,  

19091910191119121913191419151916191719181919, 19201921192219231924192519261927192819291930193119321933, 1934, et 1935, voici l'année 1936.






pays basque autrefois bayonne 1936
PANORAMA DE BAYONNE 1936
PAYS BASQUE D'ANTAN







Que se passe-t-il en 1936 ?



Voici mois par mois ce que rapporte la presse locale :



  • Janvier :

  • "En face de la mairie, un attelage de boeufs effrayés recule précipitamment. Il percute 
violemment une auto le suivant. La conductrice, effrayée, défaille, reprend ses esprits au café 

Farnié."



  • Février :



  • "La ville lance un emprunt pour l'aménagement du parc des sports : trois tribunes, des 
gradins non couverts, un fronton : 1 583 594 F."



  • Mars :

Inthamoussou ; Celhay, Zabaleta, Bergèze, Vigneau ; (o) Elissalde, (m) Cunibert ; Arotça, 

Ladeuch, Davant ; Chirles, A. Brouzeng ; Haîtce, Ainciart, P. Brouzeng."


rugby du manoir 1936
RUGBY AVIRON BAYONNAIS - USAP 1936



Voici ce que rapporte à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 9 mars 

1936, sous la plume de Jean Bernède :



"A Toulouse, l’Aviron Bayonnais obtient le Challenge Du Manoir en battant Perpignan par 9 à 3 (De notre envoyé spécial.) 

Toulouse. Les Ponts-Jumeaux. 



Dès une heure de l'après-midi, tramways, autobus, taxis déversent une foule énorme et du pont du canal du Midi à l'entrée du terrain, un long serpent se forme qui ne se désagrégera pas jusqu'à trois heures. 



Bayonnais et Catalans sont venus nombreux ; dans l'immense assemblée, à leurs insignes, on en compte davantage que ces derniers. D’ailleurs, au cours de la partie, on fera un facile recensement. 



La température est rêvée pour un mois de mars, aussi ce sera un succès sans précédent, à Toulouse, cette année. 



L'optimisme règne en maître chez les Catalans. Chez certains même, il leur semble que les leurs disposeront aussi facilement des Basques que l’an dernier 



Erreur, dit-on dans le camp bayonnais, "nous" n'avons jamais été aussi forts que cette année. Vigneau est là et un poids énorme dégage le cœur des supporters. Ceux-ci déjà au cours du joli match disputé par les juniors toulousains et bayonnais, - où Dehez, après une magnifique percée, avait marqué un essai, - manifestent leur présence. 



Vue d'ensemble.


Trois heures. Les équipes pénètrent ensemble sur le terrain. Perpignan en rouge ; Bayonne avec son maillot habituel. La ceinture humaine s’est encore resserrée autour du rectangle qui parait vouloir être absorbé. Ovation splendide pour les deux équipes représentatives de ce qu'il y a de meilleur dans le rugby orthodoxe. 



L’arbitre siffle le coup d’envoi et, déjà, Celhay a troué. Perpignan réplique. Quel début ! 



Le jeu évolue d’un camp à l'autre, sans répit. Cette mobilité est admirée, mais aussi, elle crée un incertain qui ne fait que s’aggraver au fur et à mesure que les minutes s'écoulent. Le public applaudit. Ladeuich a marqué L'arbitre ordonne la mêlée. De la foule, monte un cri d’admiration poussé par vingt milliers de bouches : Vigneau, démarqué par les centres, galope, seul, vers les buts qui sont là-bas, à soixante mètres ; le délire s’accentue avec la course qui se poursuit. Quelle ambiance ! 



Les bruns Catalans en sont jaloux et, ardemment, se lancent en assauts difficilement arrêtés. Raynal s’échappe et voilà l'essai. Il faut alors entendre leurs supporters ; le stade croule sous leurs encouragements : U.S.A.P !  U.S.A P. 



Les avants catalans s'imposent ; les trois-quarts ne profitent pas ; dans l'impétuosité de leurs élans, les passes sont ratées. 



Après la mi temps, l’Aviron, bien lié dans ses lignes, incursionne et domine. 



Elissalde est blessé et, de ce fait, Perpignan reprend du "poil de la bête". Les buts bayonnais sont mis en danger. Zabaletta desserre l'étreinte. Ouf ! Mieux, le même joueur, d’un coup de pied tombé, assène le coup de mas aux Catalans qui ne s’en relèveront pas jusqu’à la fin sifflée par M. Faur, arbitre clairvoyant. Les chansons basques couvrent maintenant le stade et leurs échos s'en répercutent loin, jusque chez nous, peut-être, - apportant la nouvelle de la victoire, pendant que des bras solides portent Zabaletta en triomphe. 



C’en est fait. Le Du Manoir est joué. L’Aviron l’a gagné et ramène le trophée. Succès complet et merveilleux. Recette : 118 000 francs ! Toulouse, unique capitale du rugby."


  • Avril :

Gonzalez ; Puchulu, Cussac, Sanz, Labourdique ; (o) Parker, (m) Couquiaud ; Rousse ; Claverie, 

Lacour ; Blanc, Etchart, Lamarque." 



  • Mai :

  • "Aux législatives, Le Courrier appelle à voter pour René Delzangles (Front Français) contre 
Me Simonet "l'homme de Moscou" ! Delzangles est élu, après ballottage : 10 144 voix contre 

9 006."


depute basses pyrenees
RENE BERNARD PIERRE DELZANGLES
DEPUTE BASSES-PYRENEES DE MAI 1936 A MAI 1942


  • Juin :

  • "L'avion Ville de Bayonne s'écrase à Parme. MM. Galtié et Noguès sont indemnes.

  • L'aviateur Maurice Goalard, 34 ans, est tué dans une collision entre deux hydravions de 
Cherbourg."


militaire bayonne cherbourg hydravion
MAURICE GOALARD



Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 25 juin 

1936 :



"C'est le lieutenant de vaisseau Maurice Goalard, de Bayonne, qui a été tué dans l'accident d’hydravions qui s’est produit hier à Cherbourg.



Ainsi que nous l’annoncions hier dans notre troisième édition, un terrible accident d’aviation a eu lien à Cherbourg, hier. 



Deux hydravions de la base de Chantereyne et deux autres hydravions appartenant â la section d’entraînement effectuant un vol en service commandé et s’étaient dirigés vers Haineville, où devait avoir lieu la dislocation du groupe. 



Cette catastrophe, pénible à tous les Français, sera particulièrement douloureuse aux Bayonnais. En effet, le lieutenant de vaisseau qui a été tué, est M. Maurice Goalard, de Bayonne



Voici des détails sur ce triste événement : 


Au moment où le lieutenant de vaisseau commandant du groupe, donnait l’ordre aux équipages des appareils de se séparer, l’un des hydravions, portant le numéro 107, passa sous l’hydravion numéro 11. Les deux appareils entrèrent en collision. L’hydravion 107 alla percuter au sol, d’une hauteur de 200 mètres environ. Ses deux occupants furent tués sur le coup. Une immense colonne de fumée s'éleva des débris de l’appareil. 



L’autre hydravion, à bord duquel avaient pris place le commandant du groupe et deux hommes, fit plusieurs tours sur lui-même. Deux de ses occupants furent projetés hors de 1a carlingue et vinrent s’écraser sur le sol tandis que l’appareil tombait à 500 mètres de l’hydravion 107. 



Le commandant du groupe fut retiré des débris de l’hydravion, mais il avait cessé de vivre. 



Des ouvriers travaillant dans les champs et dans un chantier proche du lieu de l'accident, étaient accourus aussitôt et organisaient les secours.



Le vice-amiral Traub, préfet maritime, arriva bientôt sur les lieux, accompagné de plusieurs officiers de l’aviation et de nombreux officiers de troupe. 



Les corps furent transportés à l’hôpital maritime. 



Une enquête a été immédiatement ordonnée par le vice-amiral Traub. 


Cette enquête à laquelle ont procédé les capitaines de frégate Lapey et Bonnot, du centre d'aviation de Cherbourg, fait ressortir que l’accident est dû à une erreur de manœuvre et n’est en aucune façon imputable à l'état du matériel. 


hydravion
HYDRAVION CAMS


Les victimes.


Voici les noms des cinq victimes : A bord de l’hydravion C.A.M.S. 11 : lieutenant de vaisseau Maurice Goalard, né en 1902 à Bayonne, célibataire, commandant la section d’entrainement de la base de Cherbourg ; second-maître de réserve mécanicien volant Auguste Lepellev réserviste ouvrier à la base de Cherbourg-Chantereyne, marié sans enfant, habitant Cherbourg ; matelot arrimeur Jean Salaun, originaire d’Irvillac ( Finistère). 



A bord de l’hydravion C. A. M. S. 107 : quartier-maître pilote Roger Maire, originaire de Troyes ; quartier-maître mécanicien volant de réserve, Guy Massieu, de Saint-Marcel-les-Chalon (Saône-et-Loire) ; marié sans enfant. "



  • Juillet

  • "Obsèques à la cathédrale de la grande danseuse Argentina, décédée villa Miraflorès, à 
Maignon.



pays basque autrefois danseuse
DANSEUSE ANTONIA MERCE Y LUQUE
DITE LA ARGENTINA


  • La reine des reines (Miss) de France, Mlle Charpin, entraîne un début d'émeute lors de sa 
venue à la boutique Pilar Bidau, sous les arceaux de la mairie."



reine reines paris miss
MADELEINE DE CHARPIN
REINE DES REINES DE FRANCE 



  • Août :

  • "Henri Souharce (Nautique) est sélectionné dans le huit français pour les J.O. de Berlin."


  • Septembre :

  • "Armand Spilers, spécialiste de l'évasion, évadé du bagne, de la Santé, emprisonné à 
Bayonne pour meurtre d'un policier, s'évade de la Villa Chagrin en sciant les barreaux."


Voici ce que rapporta à son sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son 

édition du 14 septembre 1936 :



"Le bandit Spilers assassin présumé de l’agent Fauthoux à Saint-Jean-de-Luz s’est évadé de la prison de Bayonne mais a été repris dans les Landes. 




pays basque autrefois crime
ARRIVEE DE SPILERS AU TRIBUNAL DE PAU 1937
PAYS BASQUE D'ANTAN


"Tout est bien qui finit bien". Telle parait être la conclusion optimiste d’un événement qui, hier, a mis sur les dents les forces de police, de brigade mobile et de gendarmerie de tout le territoire. On apprenait, en effet, dimanche à minuit 15, que le bandit Spilers, meurtrier présumé de l’agent Fauthoux, avait brûlé la politesse à ses gardiens de la prison de Bayonne, où il attendait de comparaître devant les juges dans quelques jours. Moins de treize heures plus tard, on était informé que Spilers était repris à Amou et le soir même il réintégrait la prison de Bayonne. Si l'on est amené trop souvent à admirer des exploits de bandits, qu’il soit déjà permis de rendre ici hommage à la célérité et à l’efficacité des serviteurs de l’ordre pour cette arrestation particulièrement dangereuse et difficile, et si rondement menée.



"Je me suis déjà évadé, je recommencerai..."



On prêtait à Spilers ces paroles. Il nie, mais que ne nierait-il pas ? Il niait ces paroles hier, sur le chemin du retour qui sera peut-être aussi celui des aveux... Et cependant on peut tenir pour certain que même s’il n’a pas expressément formulé son intention, elle demeurait latente autant que vivace dans l’esprit obstiné de Spilers. Cette évasion on pouvait la craindre, et beaucoup allaient jusqu’à la prévoir. Mais on se rassurait aussitôt en pensant que la prison de Bayonne est l’une des plus hermétiques de France. C’était ne pas compter suffisamment avec les ressources du spécialiste, du technicien pourrait-on dire de l'évasion. N’oublions pas que Spilers s’est évadé deux fois du bagne et l'on sait que c’est au cours de son voyage en France qu’il fut arrêté et détenu à la prison de la Santé dont il parvint encore à s’évader. On a également présent à la mémoire l'ensemble des circonstances tragiques au cours desquelles Spilers fut appréhendé à Saint-Jean-de-Luz et incarcéré à la prison de Bayonne."


  • Octobre :

  • "Vente à l'hôtel de ville de bijoux et objets non retirés du Crédit municipal."


  • Novembre :

  • "La Ville vote la cession du Musée Bonnat à l'Etat, sous condition que le conservateur soit 
un Bayonnais."



  • Décembre :

  • "M. Chabaud demande l'agrandissement de l'école des allées Marines. Un immeuble voisin 
va être démoli.



  • Marché passé avec les Ponts et chaussées pour qu'ils construisent un immeuble sur les 
allées Marines."






(Source : Un siècle à Bayonne de Manuel Castiella aux éditions Atlantica)





 







(Source : https://www.herodote.net/ et WIKIPEDIA et https://www.euskaltzaindia.eus/)




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