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mardi 14 septembre 2021

LES ORIGINES BASQUES PAR ÉLISÉE RECLUS EN 1924 (deuxième partie)

LES ORIGINES BASQUES PAR ÉLISÉE RECLUS.


L'origine des Basques a toujours été et reste encore aujourd'hui un mystère.




pays basque autrefois homme
PORTRAIT DE BASQUE
PAR OZENNE



Voici ce que rapporta à ce sujet La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 24 août 1924 :



"...Comme dans les autres races non encore mélangées, les femmes surtout conservent le type national : elles ont presque toutes de grands yeux humides et caressants, un nez finement sculpté, une petite bouche, une peau blanche et fraîche, une taille d'une merveilleuse souplesse. Malheureusement, le noir est pour elles la couleur distinguée par excellence : le dimanche elles sont toujours vêtues de robes de couleur sombre.



pays basque autrefois femme
JEUNE FEMME BASQUE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Les Basques sont remarquables surtout par l’élasticité de leur démarche et de leurs mouvements, on dirait que leurs membres sont doués de ressorts particuliers, tant ils se meuvent avec grâce et légèreté. Quand on les voit descendre du haut de leurs rochers avec leur veste de velours, leur ceinture de soie, leur béret rouge ou bleu posé sur de longs cheveux flottants, ou mieux encore quand on les voit l’œil ardent, la poitrine frémissante, saisir au vol la balle du jeu de paume, ils semblent plutôt rebondir que marcher ou courir. Ils ont presque toujours à la main un makila ou bâton plombé, qu’ils brandissent d’un air héroïque. S'ils passent à côté d’un voyageur, ils arrêtent un moment le moulinet de leur bâton, saluent avec grâce, mais comme des égaux, sans baisser le regard.




makila pays basque autrefois
JEUNES HOMMES AVEC MAKILA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ils se savent tous gentilshommes. Quant à leur intelligence, elle est certainement au-dessus de la moyenne, et ils en donnent la preuve par l’étonnante facilité avec laquelle ils apprennent l’Espagnol, le Français et le Béarnais. Cependant aucun de ces génies dont les peuples gardent éternellement la mémoire n’a fait encore son apparition dans le peuple Basque. Parmi les hommes remarquables, on ne cite guère que des marins, des généraux, des chefs de guérillas pendant une partie du moyen âge. Ils furent les premiers navigateurs du monde et pourchassaient la baleine jusque dans les mers d’Irlande et du Groënland. 


pêche chasse baleine
PÊCHE A LA BALEINE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Au commencement de l’âge moderne, la Biscaye a produit cet aventurier fanatique qui, malgré ses hallucinations, garda toujours une si grande connaissance de certaines natures humaines et un si merveilleux talent d’organisateur, Ignace de Loyola.



religion catholique saint sainte ignace
31 JUILLET : SAINT IGNACE DE LOYOLA



Le peuple euscarien, qui, d’après Bory de Saint-Vincent, serait l’unique représentant de l’ancienne race atlantique, parle une langue à part, restant, au moins provisoirement, en dehors de toutes les classifications des savants. Elle se vante de n’avoir pas de sœurs et d’être une langue absolument primitive. Si par le système d’agglutinations des membres de la phrase en un seul mot, elle ressemble aux langues américaines, elle reste complètement séparée de cette famille par d’autres particularités grammaticales. Le langage escuara, que plusieurs érudits Basques prétendent avoir été celui du Père Eternel, est véritablement beau : il a la douceur de l’Italien et la mâle sonorité de l’Espagnol. Ecoutons M. Chaho parler de sa langue maternelle :


"La grammaire euscarienne se distingue entre toutes par une une admirable simplicité et par une régularité invariable qui n’admet aucune exception à ses règles ; on peut dire qu’elle réalise l’idéal de la perfection philosophique du langage. Tous les noms Euscariens sont conjugables, ce qui revient à dire qu’il y a en euscarien autant de verbes que de mots, richesse qu’aucune langue connue ne partage avec cet idiome. En outre tous les mots, quels qu’ils soient, peuvent être conjugués synthétiquement de la manière la plus régulière et la plus complète. La langue euscarienne conjugue tous ses noms avec le verbe être-avoir, et non seulement les noms, mais les adverbes de lieu ; et non seulement ces adverbes, mais les diminutifs, approximatifs, augmentatifs, et, comme on compte ceux-ci par douzaines, cela fait pour chaque adverbe une douzaine de conjugaisons différentes. Dans cette langue, toute lettre, toute syllabe, est comme les touches sonores d’un clavier, chacune d’elles rend un son intellectuel, une note et joue son rôle dans l’harmonie de la pensée.



Les combinaisons entre les verbes, leurs sujets et leurs régimes, sont presque innombrables, mais leur parfaite régularité rend ces formes multiples très faciles à apprendre. Ainsi on compte 1 045 formes pour le présent de l'indicatif du verbe être avoir, ce qui donne plus de 10 000 formes pour le verbe entier, et cependant pas un enfant basque ne commet d’erreur dans son langage.



Le mécanisme de la langue basque, ses inversions, ses désinences grammaticales, facilitent singulièrement la versification. Un jeune homme a-t-il une imagination vive, un père barde et une mère habituée à répéter les chansons du temps passé, il commencera à chanter à son tour. Bientôt il composera lui-même des chants, sans autre étude pareil à l’oiseau qui redit d’instinct les conseils de son père veillant sur sa couvée." 



Le basque d’Espelette est, dit-on, le plus élégant et le plus pur.



Fiers de leur langue, les Basques peuvent l’être à bien juste litre de leur histoire.



Ils ont toujours aimé l’indépendance pour eux-mêmes et pour leurs voisins. Ni esclaves, ni tyrans, telle a toujours été leur devise. Plutôt que de subir la servitude imposée par Auguste, les Cantabres se précipitent du haut des rochers et se libèrent par la mort. Ils résistent victorieusement aux Visigoths, aux Alains, aux Suèves et aux Vandales ; ils se maintiennent libres au milieu de ce flux et de ce reflux d’hommes qui traversent les Pyrénées ; ils arrêtent Charlemagne et chantent sur le cadavre de Roland vaincu l’hymne épique d’Altabiscar ; plus tard ils aident les Espagnols à reconquérir leur Patrie sur les Maures. Ils traversent l’époque Féodale sans laisser porter atteinte à leurs libertés. Jamais ils ne sacrifient leurs droits, et quand ils acceptent un chef, c’est en lui posant des conditions. Quand le Prince manquait à son serment, le peuple était délié du sien."


pays basque autrefois roland roncevaux
ROLAND A RONCEVAUX
PAYS BASQUE D'ANTAN



A suivre...



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1 commentaire:

  1. Merci.
    J ai appris le basque avec ma mère, plus précisément le Souletine(le plus poétique il paraît...)
    Bref,
    Par contre la grammaire et l écriture non.
    Donc, grâce à Facebook et vos publications, j apprend tout maintenant, a un âge avancé,
    Car j ai quitte mon pays a l âge de 20 ans, c était en 1985, et a l époque au pays basque notre histoire, ne faisait pas partie du programme scolaire 🙃

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