UN INCENDIE CRIMINEL À ESPÈS-UNDUREIN EN 1858.
En 1858, la commune d'Espès-Undurein compte environ 550 habitants.
Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal des débats politiques et littéraires, le 11 février 1858 :
"Cour d'Assises des Basses-Pyrénées (Pau).
Présidence de M. Bordenave-d'Abère.
Audience du 5 février.
Incendie d'une maison assurée.
Dans la nuit du 9 au 10 décembre 1857, une petite maison devenait la proie des flammes à Espès-Undurein, arrondissement de Saint-Palais. Les voisins, accourus aux premiers cris, enfoncèrent la porte d'entrée pour arracher à la mort deux vieillards et une jeune fille de onze ans qui habitaient ordinairement cette maison.
Les plus courageux pénétrèrent jusqu'à l'alcôve déjà entourée par les flammes ; ils s'aperçoivent que les objets de literie n'y étaient plus. On cherche à enlever les armoires qui devaient renfermer les objets les plus précieux ; elles étaient vides. Aucun des membres de la famille ne paraît ; on suppose qu'un triple assassinat a suivi le vol.
Mais on ne tarda pas à apprendre que le propriétaire de la maison, Paul Doublet, a passé la nuit dans une ville voisine, et que sa femme s'était rendue chez sa sœur. Déjà la petite fille s'était montrée au moment de l'incendie et avait accrédité la pensée du vol par des malfaiteurs qu'elle n'aurait pas connus.
INTERIEUR EGLISE ESPES-UNDUREIN SOULE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Cette maison était assurée depuis deux mois ; le propriétaire se hâta de faire sa déclaration, en demandant l'indemnité. Il ne passa que quelques heures dans sa commune, et revint plusieurs fois chez l'agent de la Compagnie.
Mais la jeune fille se décida bientôt à révéler toute la vérité. Depuis longtemps le grand-père proposait à sa femme d'incendier sa maison ; i1 était criblé de dettes. Enfin, malgré l'opposition de la femme, le projet est arrêté. Nicolas Caubarrère, fort lié avec Poublet, se chargera de l'exécution.
Dans la matinée du 9, Poublet oblige sa femme et sa petite-fille à déposer dans un large fossé qu'il a creusé assez près de la maison tous les effets mobiliers de quelque valeur : linge, ustensiles, provisions de ménage. L'ami de Poublet viendra dans la nuit ; la jeune fille l'attendra, et, pendant l'incendie, se plaçant à distance, elle n'avertira les voisins que lorsque le feu aura tout dévoré.
Les instructions de Poublet furent exactement suivies.
Caubarrère et Poublet, arrêtés, firent des aveux complets. Ils rejetaient l'un sur l'autre la responsabilité du crime.
A l'audience, ils ont persisté dans leur système. Poublet devait 200 fr. à Caubarrère ; celui-ci le menaçait de poursuites. Il fut convenu que, pour prix de sa complaisance, Caubarrère serait payé par privilège.
PONT SUR GAVE ESPES-UNDUREIN SOULE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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