LA MAISON DU SOUVENIR À SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1926.
C'est après l'acquisition par la Ville de Saint-Jean-de-Luz, en 1924, du Parc Duconténia et d'une grande villa Basque de 18 pièces, qu'est décidée, en ce lieu, la création d'une Maison du Souvenir.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 14 novembre
1926 :
"La Maison du Souvenir à Saint-Jean-de-Luz.
Nous sommes heureux d'offrir a nos lecteurs l’intéressant article suivant paru dans notre confrère La Petite Gironde sous la signature Artza, sur la maison Duconténia le nouveau musée historique de St-Jean-de-Luz.
D’abord un mot sur l’origine de cette maison appelée à une belle destinée et à une grande notoriété. Celui qui la construisait était, en 1691, capitaine de corsaires commandant la frégate de Saint-François. Il se nommait Ducontre et fit de terribles prises aux Anglais ; onze en une seule sortie. C’est avec une partie de cette dépouille qu’il bâtit la maison Duconténia. Comme elle est en assez mauvais état, la municipalité vient de voter la réfection du toit. C’est en effet par là qu’il fallait commencer, et cela d’autant mieux que sous ce toit nous avons déjà constaté des merveilles. Puis une somme de 10 000 fr. a été également votée pour aménager les salles intérieures de conférences historiques ou autres ; des expositions de tableaux, salles de lecture, etc. Ces 10 000 francs évidemment ne sont qu'une première mise de fonds pour en attirer d’autres qui seront nécessaires : 30 000 environ pour mener le tout à bonne fin. De généreux donateurs ont montré l'exemple, M. le Maire a versé 1 000 fr. ; M. Domerc, 1 000 fr. ; M. Savaglio de Montalvo, 3 000 fr. On rencontre toujours ces noms sur les listes ouvertes pour quelques bonnes œuvres. D'autres les imiteront. M. Petit de Meurville, a fait don au musée d’une statuette d'une remarquable finesse de sculpture, et nous le croyons, d’une réelle valeur artistique. M. Charles Petit de Meurville a remis une liseuse style basque espagnol, 17e siècle ; un petit coffret, ouvrage très original tout entièrement façonné dans le même morceau de bois, et datant du XVIe siècle. Nous rappelons pour mémoire que parmi les personnes de nationalité étrangère qui ont tenu à s’intéresser à la maison du souvenir figure Mme Stuart Meentealh femme du distingué savant, que les habitants des deux villes de Ciboure et Saint-Jean-de-Luz avaient en haute estime, Mme Stuart Meentealh a donné des photos, des timbres, de la monnaie et des décorations carlistes ; mais surtout beaucoup de livres archéologiques, des centaines, ayant appartenu à son mari, et concernant les Pyrénées. Nous tenons ici à remercier tout particulièrement cette généreuse donatrice qui ne pouvait mieux témoigner l’intérêt qu'elle porte à notre pays.
Le sympathique propriétaire de l’hôtel de la Poste a fait don d’une lanterne et de deux chandeliers que nos ancêtres avaient l’habitude de porter précédant le Saint-Sacrement en se rendant au chevet d’un moribond. Les chandeliers étaient posés allumés au chevet du malade, alors que l’on récitait les prières d’usage. M. le Maire a offert plusieurs médailles de souverains espagnols. Une médaille du mariage de la reine Elisabeth de Bourbon avec le roi don Francisco ; trois bons de souscription à un emprunt carliste ; deux balles d’arquebuse et un boulet de canon, souvenir de la campagne de 1813.
Actuellement, sept pièces sont ouvertes au public, contenant presque exclusivement des choses rares collectionnées par le délicieux et dévoué connaisseur qu’est M. Savaglio de Montalbo qui a su les classer judicieusement et les exposer avec une compétence qui mérite tous les hommages. On ne peut que témoigner un sentiment d'admiration en présence de l'effort accompli par ce chercheur infatigable qui n’a ménagé ni sa bonne volonté ni son argent.
La première salle est affectée à ce qui a trait à l’âme basque, à son côté spirituel, au culte. Nous avons remarqué de précieux livres pieux ; mois de Marie, la vie de Saint-François, la traduction de l’Evangile en basque, etc.
La seconde salle est consacrée à la tradition basque, langues, coutumes. Remarqué la grande carte linguistique du prince Lucien Bonaparte des divers dialectes du pays.
CARTE LINGUISTIQUE LOUIS-NAPOLEON 1865 |
Dans la troisième, le souvenir des passages des souverains, et hommes illustres. Remarqué un grand portrait de la reine Victoria avec son autographe, le fauteuil sur lequel elle recevait, avec le paravent placé en arrière. En cette circonstance, la reine avait coutume d’avoir un Canadien et un Ecossais à sa droite et à sa gauche. Le passeport d’un courrier militaire envoyé en Portugal, porteur de dépêches avec de nombreux cachets et signatures, dont celle du maréchal Moncey, duc de Conegliano (1807). Une lettre autographe du maréchal Soult, duc de Dalmatie ; du général Harispe, etc.
MARECHAL MONCEY DUC DE CONEGLIANO |
JEAN-DE-DIEU SOULT DUC DE DALMATIE |
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