USTARITZ EN 1817.
En 1817, la commune d'Ustaritz compte environ 1 800 habitants et est administrée par le Maire Auger Dibasson.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Mercure de France, le 31 mai 1817 :
"...Le plus jeune des trois frères Garat exerça la profession de son aîné, dans son pays, où il fut non pas seulement célèbre, mais un peu prophète, en dépit du proverbe. Je ne sais par quel attrait public attaché à sa personne, l’amour-propre de tous les Basques semblait intéressé à élever Léon Garat au-dessus de tous : il n’était, il ne voulait être ni éloquent ni disert, ni savant ; on eût dit qu’il avait l’esprit trop naturel, trop juste pour ces connaissances acquises où il entre toujours un peu d’exagération ; mais nul n’avait un jugement plus sain, une raison plus ferme, un instinct plus sûr : son premier coup-d’œil en affaire distinguait la vérité ; son premier mot la mettait en lumière. Rien ne restait solennel devant ses plaisanteries, et ses bons mots sont encore dans la mémoire de tous ses contemporains. A vingt ans, avec une très jolie figure et une prodigieuse supériorité dans les exercices du corps qui exigent le plus de force et d’adresse, il était l’avocat le plus employé. Comme le jeune abbé Gondi de Retz, on lui savait, de compte fait, cinq ou six duels, et il garda toujours son rabat. Un jour, au milieu d’un jeu de paume où il était acteur, un de ses clients vient le prendre par le bras : "Il faut absolument que vous me fassiez ma requête, lui dit-il ; si je ne la donne pas ce soir, je suis perdu." Léon se fait apporter un écritoire, écrit la requête sur la pierre qui servait de battoir, et gagne la partie de paume et le procès.
De quatre fils qu’a laissés M. Garat l’aîné, l’un, par une organisation invincible, si je puis parler ainsi, a été entraîné à des talents d’un autre genre, mais non d’un autre ordre, puisqu’ils ont inscrit son nom parmi ceux des musiciens de l’Europe qui se sont acquis le plus de célébrité dans l’art charmant où il excelle. Les autres, sans atteindre au même degré de réputation, poursuivent honorablement les différentes carrières où ils sont entrés.
Dans son dénuement actuel des choses qui ont fait autrefois sa prospérité, Ustaritz possède encore plusieurs hommes distingués en plus d’un genre. Son curé, digne du nom de pasteur, dans son acception la plus sainte, possède et fait servir au bien-être de ses concitoyens, des connaissances très variées et très étendues. Doué d’un génie naturel pour la mécanique et pour l'agriculture, il peut enseigner à monter, à construire les machines les plus usuelles ; à greffer et à élever les arbres, dont l'éducation est trop négligée dans le Midi où les sauvageons d’une excellente nature se fortifient et se perfectionnent par la seule influence du climat.
USTARITZ 1852 PAR LES SOEURS FEILLET |
Si le collège de Laressore se rétablit, comme il en est question, Ustaritz pourra lui procurer, dans le même homme, M. Baratchar, un excellent professeur de rhétorique et de philosophie.
Des deux MM. Duhalde, tous deux profonds dans les sciences théologiques, l’un a emporté dans le tombeau les trésors de son érudition ; mais l’autre vit encore, et tout était commun entre ces deux frères.
M. Dassance, juge de paix du canton, en étouffant les procès à leur naissance, en rapprochant les cœurs et les esprits, en se créant un tribunal de famille dont on chérit, dont on respecte l'arbitrage paternel, a mérité le titre glorieux d’ange de paix que lui ont décerné ses heureux concitoyens.
Si la renommée état quelque chose dans un pays où les affections domestiques occupent tant de place dans la vie, l’ancien tribunal d’Ustaritz manquerait surtout à M. Sorhaïts, fils d'un avocat dont la mémoire est révérée, et qui n’aurait besoin que du même théâtre pour y exercer le même talent.
M. Novion n’est pas seulement un médecin habile, c’est un savant studieux qui a su transporter dans la médecine tout ce qu’elle peut recevoir avec sûreté, des progrès de la physique et de la chimie.
Toutes les personnes que je viens de vous citer habitent les quartiers de Pourgonïa et de Heri-Behère. Du haut de la côte, assez raide, de Gorroënecco Petarsa, qui conduit au quartier d’Eroritz, on découvre une maison que les habitants du lieu appellent assez volontiers château (sauurè-guia), et qui n'est pourtant qu’une maison plus vaste et plus élégante que les autres : quoiqu'il en soit, il n’est permis de lui contester cette qualification de château, qu’avant d’y être entré et d’y avoir été reçu par le propriétaire, M. Larrégui, et par mesdames ses filles, madame Turmau et mademoiselle Mélanie. Nulle part la politesse ne s’embellit de grâces plus naturelles, de soins plus délicats. Ce n’est pourtant pas à la nature seule que M. Larrégui est redevable de ce bon ton qui le distingue au fond des Pyrénées ; il a passé une partie de sa jeunesse Paris, dans le monde le plus brillant, et c’est, pour ainsi dire, en sortant de l’Opéra, qu'il s’est fait cultivateur : tels ont été ses succès dans ce premier des arts, que ses exemples , dans ce canton où la routine a un peu moins d’empire qu’ailleurs, y sont devenus des modèles : n’est-ce pas une manière d’être le bienfaiteur de son pays ?...
CARTE USTARITZ 1887 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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