LA CITÉ FUTURE DE CIBOURE EN 1926.
Dans les années 1920, de nombreux projets d'extension et d'agrandissement de communes voient le jour sur la Côte Basque.
Voici ce que rapporta La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 10 octobre 1926, au
sujet d'un projet pour Ciboure :
"La Cité Future de Ciboure.
Voies et Moyens de Communications. Quartiers.
Actuellement Ciboure est très mal desservie par ses voies de communication. Elle est traversée dans sa petite largeur, du Nord au Sud, par la route nationale N° 10, grande artère qui la met en communication, au sud avec l’Espagne et au Nord avec Saint-Jean-de-Luz, Biarritz et Bayonne.
La route maritime actuelle qui relie le Socoa à la route nationale sera élargie et portée à 16 mètres. Cette voie qui longe continuellement la baie et en épouse la sinuosité, constituera une promenade front de mer des plus agréables par le spectacle enchanteur de la baie, de ses digues et de la rive opposée où se trouvent ramassées la plage et la ville de Saint-Jean-de-Luz. En été, cette promenade orientée vers le Nord et l’Est sera abritée des rayons brûlants du soleil par les pentes ombragées de Bordagain. A l'origine de cette promenade, sur la baie, se trouve la Réserve de Ciboure, restaurant de grand luxe aménagé sur des rochers, dans un cadre de verdure splendide et très fréquenté par toute la colonie étrangère.
Entre cet établissement et la plage et tout le long de cette promenade, il est prévu contre le talus des pentes de Bordagain une rangée de magasins pour commerce de luxe. Ces magasins dont le type sera réglementé et adopté après concours seront surmontés d’une terrasse formant promenade pour piétons. Cette terrasse aura six mètres de largeur avec un trottoir en encorbellement de 3 mètres. Les devantures des magasins seront ainsi protégées des intempéries et sur ces trottoirs des bancs rustiques seront installés. Le touriste pourra ainsi à l’abri de tout danger, s’attarder à contempler le mouvement des bateaux dans la baie, qu’il dominera, ainsi que le panorama de la côte jusque et au-delà de Biarritz. Les terrains en bordure de cette promenade seront aménagés en jardins et une servitude de reculement de six mètres sera imposée aux constructeurs qui ne pourront y élever que des villas, conformément au règlement imposé pour les zones de villégiature.
Un emplacement pour Casino est prévu à l'extrémité de cette promenade et à l’origine de la plage, en un endroit où un accident de terrain permet de la dévier et l’éloigner de la mer, de façon que le casino s’ouvre directement sur l’Océan et la plage d’un côté, et de l’autre sur une place largement aménagée pour recevoir les automobiles à l’arrêt. Autour de cette place, pourront s’élever des magasins de luxe, maisons de rapport, hôtels avec réglementation spéciale.
LA PLACE DU CASINO CITE FUTURE DE CIBOURE |
En observant le plan d’ensemble, on peut remarquer que la grande ligne ferrée Bordeaux-Irun, après avoir traversé la Nivelle, suit le bas des pentes du coteau de Bordagain qu’elle contourne au sud et vient passer à un kilomètre à peine de la plage du Socoa. Aucune gare n’existe entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye. La création d’une gare à deux cents mètres environ après le passage de l’Unxin est toute indiquée pour desservir directement cette plage. Entre le chemin de fer et la plage, la vallée de l’Unxin est large de 4 à 500 mètres et de la voie on a une belle échappée sur la baie et la cote. La création de cette gare serait d’une importance capitale pour le développement de cette zone si magnifique et jusque là inexploitée. Elle serait immédiatement en communication directe avec tous les grands centres même les plus éloignés et les effets ne tarderaient pas à se faire sentir.
PLAN GENERAL DE LA CITE FUTURE DE CIBOURE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Pour relier la gare et la plage, on établira une avenue de trente mètres de largeur en ligne droite et longue d’environ un kilomètre. Pour couper la perspective, un square avec place est prévu en son milieu. On constituera ainsi un îlot de verdure qui arrêtera la vue et atténuera l’effet désagréable produit par une trop longue ligne droite. D’autre part, les automobiles seront moins tentées de prendre une vitesse désordonnée.
Le ruisseau de l’Unxin s’étalant en méandres dans le trajet de cette avenue, sera canalisé avant sa traversée du chemin de fer. Il coulera à ciel ouvert au milieu de l’avenue de la Plage et constituera ainsi une décoration toute naturelle du plus bel effet, que l’on pourra embellir encore au moyen de plantes aquatiques. Le profil de cette avenue sera donc le suivant : Au milieu, canal de trois mètres de largeur, où coulera I’Unxin, de chaque côté, allées promenade de trois mètres, ces allées étant plantées tout contre le canal de tamaris ou autres essences d’arbres peu élevées et très décoratives avec une petite bande de gazon et de fleurs ; de chaque côté, une voie à trois files de voitures de 7 m. 50 et enfin un trottoir de 3 mètres. Sur la place centrale, le ruisseau sera établi en souterrain et à son débouché, il sera conduit par une canalisation spéciale et souterraine également, derrière la digue du quai aux poissons : la plage se trouvera ainsi absolument nette. Pour faciliter le passage aux piétons d’une voie à l’autre, un petit pont rustique sera établi de chaque côté, entre la place centrale et l’extrémité, la plus grande distance à parcourir pour traverser sera ainsi de 100 mètres environ.
Au sud, la gare qui s’inspirera du style basque fermera la perspective. Cette gare se trouvant à une altitude supérieure de 6 mètres environ au-dessus du niveau moyen de la place qui termine l’avenue de la plage, sera raccordée à celle-ci par deux rampes circulaires, l'intervalle compris entre les deux rampes étant aménagé en jardin accessible au public. Ce jardin recevra en son milieu une corbeille de gazon et de fleurs, le pourtour étant garni d'essences d’arbres assez élevées pour donner de l'ombrage en été. Le voyageur descendant du train après un voyage plus ou moins long et fatiguant sera des mieux impressionnés par l'agrément qui se présentera immédiatement à ses yeux. Au nord, l’avenue se terminera sur la place Bellevue où convergent toutes les voies de communication et derrière laquelle se trouve la plage avec la mer, les digues de l'Artha et au fond la pointe de Biarritz.
De chaque côté de cette avenue, il pourra être construit soit des maisons de rapport, des villas, des hôtels, des cafés, restaurants ou magasins. Une servitude de reculement de six mètres sera imposée de chaque côté qui sera obligatoirement utilisée en jardin ou en terrasse accessible au public à condition d'être dans ce dernier cas clôturée par une haie de verdure. En outre, les façades seront diversement disposées sur tout le parcours. Dans une partie, elles seront disposées à redans ou à créneaux : dans l’autre, elles seront disposées en dents de scie. On évitera ainsi l'uniformité, tout en augmentant le développement des façades ainsi que les jardins.
La route nationale après avoir suivi au sud, le pied du coteau de Bordagain, franchit la voie ferrée pour se diriger sur Urrugne, Béhobie et Irun. Immédiatement avant son passage sur la voie ferrée, le tracé de l’ancienne route sera repris et un boulevard de seize mètres de large sera établi parallèlement à la voie ferrée jusqu’à la gare, le circuit autour du coteau de Bordagain sera ainsi complètement fermé par la route nationale, le boulevard de la gare, l'avenue de la Plage et la promenade maritime. Les accès à la gare et à la plage seront aussi faciles que possible. Le profil de cette avenue sera le suivant : Une chaussée à quatre files de voitures, soit 10 mètres, et de chaque côté, un trottoir de 3 mètres.
PLAN EN RELIEF 1925 CITE FUTURE DE CIBOURE |
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