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samedi 3 avril 2021

ÉTIENNE PELLOT UN CORSAIRE D'HENDAYE-HENDAIA EN LABOURD AU PAYS BASQUE AUTREFOIS (première partie)

ÉTIENNE PELLOT UN CORSAIRE BASQUE.


Parmi les nombreux marins et autres corsaires du Pays Basque d'Antan, le corsaire Pellot occupe une place importante.



corsaire basque hendaye pellot
CORSAIRE D'HENDAYE ETIENNE PELLOT



Voici ce que rapporta à son sujet le journal Gringoire, le 18 juillet 1941, sous la plume de Rodney 

Gallop :



"Ce fut, dans un sens, notre propre faute, à nous Anglais, si Etienne Pellot devint le fléau de notre marine marchande pendant les guerres de la Révolution française et de la période napoléonienne ; car c'est de ses compatriotes basques qu'au XVe siècle nous apprîmes l'art de la pêche à la baleine, et la leçon lui tellement fructueuse que nous les évinçâmes graduellement de cette lucrative industrie, jusqu'à ce que le traité d'Utrecht eût virtuellement retiré leurs baleiniers des mers.



Mais il ne fallait pas s'attendre à ce qu'une race si virile et aventureuse restât tranquillement à la maison. A partir du XVIIe siècle, une dynastie de corsaires aux noms étranges se mit à harceler nos paisibles navires de commerce et leurs escortes armées. Parmi ceux-ci étaient Harismendy et Dolabaratz, Haramboure et Detchegaray, Dargaignaratz et Destibertcheto. Mais le plus redoutable de tous fut Etienne Pellot.



pays basque autrefois corsaires
CORSAIRES BASQUES
PAYS BASQUE D'ANTAN


Sa famille avait été en contact avec la mer pendant trois siècles et se passait de père en fils le titre convoité de capitaine. L'un de ses ancêtres s'était distingué au XVlIe siècle. En 1627, Richelieu mit le siège devant La Rochelle tenu par les huguenots, mais fut lui-même isolé par le blocus anglais. Sous le commandement de Jean Pellot, les légères pinasses des Basques forcèrent le blocus et soulagèrent les forces assiégeantes.



Né en 1765, à Hendaye, le jeune Etienne fut nourri d'histoires de mer qui eurent sur lui un tel effet qu'à l'âge de 13 ans il embarqua sur le corsaire Marquise-de-Lafayette qui était équipé par les dames de la Cour contre les Anglais au début de la révolte américaine.



La vie à bord n'était pas une sinécure en ce temps. Les corsaires étaient généralement des frégates, ou des corvettes biscaïennes, choisies pour leur vitesse et leur faible tirant d'eau. Ils n'étaient pas fortement armés mais se fiaient, pour leurs victoires, à l'abordage, méthode qui avait l'avantage d'épargner les avaries sérieuses de la prise. La discipline à bord était des plus strictes : un mutin était plongé dans le goudron puis roulé dans des plumes et enfin abandonné sur une île déserte. Un homme qui seulement tirait son couteau était cloué par les mains au mât, étroitement ligoté, puis on le laissait se détacher lui-même comme il pouvait. Un meurtrier était attaché au cadavre de sa victime puis jeté par-dessus bord. Même la légère faute de fumer avant le coucher du soleil était punie de trois immersions consécutives. Si le jeune Pellot n'encourut aucune de ces pénalités, il lui fallut subir la cérémonie spéciale d'initiation des nouvelles recrues. Le novice était attaché au mat, et on fixait sur son postérieur un gros chaudron sur lequel tout l'équipage venait marteler à tour de rôle jusqu'à ce qu'il ait réussi à se libérer du chaudron.



Après une croisière infructueuse autour des Adores et un combat indécis avec une frégate anglaise, l'Inconstant, la Marquise-de-Lafayette fit une prise au large du Cap Finistère et trois autres au large de la côte irlandaise. Quand, en septembre 1779, elle rentra au port, le jeune Pellot avait reçu le baptême du feu et avait été légèrement blessé.



Un récit détaillé de toutes les aventures de Pellot risquerait de lasser le lecteur. La guerre de course, en ce temps, était une industrie organisée, strictement régie par décret royal. Quiconque voulait se livrer à la course devait d'abord obtenir une commission délivrée par l'amiral de France et déposer une caution de 15 000 francs, destinée à couvrir toute irrégularité qui aurait pu être commise. Aucun homme susceptible d'être appelé au service armé ne devait être embarqué. Aussitôt qu'une prise était faite, un clerc devait y embarquer, en dresser un inventaire complet, et mettre tout sous scellés. Quand elle était ramenée dans un port, le butin était divisé en dix parts égales, dont l'une allait à l'amiral de France, six à l'armateur et trois au capitaine et à l'équipage dans des proportions spécifiées.



C'est au cours de l'année de la Terreur que Pellot tomba entre nos mains et effectua la première de ses quatre évasions, pour les détails desquels, contrairement à ses exploits en mer, nous n'avons pas d'autres références que ses propres souvenirs, dictés pendant la dernière année de sa vie. Bien que ces souvenirs portent des signes manifestes d'embellissement, ils constituent néanmoins une bonne lecture et sont sans aucun doute vrais dans leurs grandes lignes.



Le 1er février 1793, la guerre éclata entre la France et l'Angleterre, et Pellot rallia immédiatement en qualité de second capitaine le Général-Dumouriez, un grand corsaire équipé par la ville de Bayonne. Il était armé de 22 canons et était commandé par Dihinx, de Saint-Jean-de-Luz, avec Dufourq, de Ciboure comme commandant en second. Il appareilla le 15 février et, deux mois plus tard, tomba au large de la côte d'Espagne sur le Santiago-de-Chile, un galion espagnol qui rentrait du Pérou avec un immense trésor. Le Général-Dumouriez était inférieur en canons et en équipage, mais il avait l'avantage du fait que le galion ignorait l'état de guerre. Il put ainsi s'en emparer par surprise et le conduisit à toute vitesse vers la France. Mais le lendemain ils tombèrent sur une escadre anglaise comprenant les vaisseaux Saint-Georges, Gange, Edgar, Egmont et Phaéton, sous le commandement de l'amiral Gell. D'abord le Santiago et ensuite le Général-Dumouriez furent gagnés de vitesse et capturés. Les Basques emplirent leurs chaussures et les doublures de leurs vêtements avec de la poudre d'or, qu'ils étaient forcés de restituer, et le trésor resta en Angleterre à la grande indignation de nos alliés espagnols qui réclamaient son retour en raison d'un arrangement pour la restitution mutuelle de toutes les prises recapturées à l'ennemi.



pais vasco antes pellot corsario
ETIENNE PELLOT CORSAIRE BASQUE



Les Anglais ne connaissaient pas encore le "Renard Basque", ainsi qu'ils en vinrent à l'appeler plus tard. Blessé, il fut admis à l'hôpital de Portsmouth, et plus tard les bains de mer lui ayant été recommandés, il ne fut pas surveillé d'assez près ; en sorte qu'il réussit à convaincre un contrebandier de l'aider à s'évader. Il promit à cet homme, un certain George Wilson, de lui rendre le même service si l'occasion s'en présentait un jour : cette promesse, comme on le verra, il lui fut donné de l'honorer.



Pendant plusieurs années, avec la Suffisante, le Coro et le Flibustier, Pellot continua à harceler notre navigation. Mais en 1797 il tomba entre nos mains pour la deuxième fois. Le Flibustier (8 canons, 40 hommes) avait capturé un navire de commerce anglais au large de la côte du Portugal. Mais le lendemain, il fut à son tour capturé par une frégate anglaise, et Pellot fut emprisonné, à Rye. Si sa première évasion avait été facile, par contre la seconde exigea toute son audace et toute son ingéniosité. En jouant le bouffon dans la cour de la prison où il prenait quelque exercice, il attira, l'attention de la femme du gouverneur ; et un jour, en l'absence du gouverneur, la dame invita Pellot à distraire ses invités, et cette invitation fut répétée plusieurs fois. Pellot fut prompt à saisir sa chance. Il offrit de jouer une petite pièce de sa propre composition, Le Général boiteux, dans laquelle un général américain était abandonné par ses soldats dans la forêt vierge. Le jour de la représentation arriva. Le gouverneur Thomas Wanley était au lit, ivre-mort, et sa femme prêta son uniforme à Pellot. Le premier acte de la comédie fut un brillant succès. Le second aussi, mais il fut joué sur une autre scène. Pendant l'entr'acte, Pellot se dirigea furtivement vers la poterne, rendit son salut à la sentinelle, et sortit vers la liberté.



hendaye avant pellot corsaire
SIGNATURE ETIENNE PELLOT CORSAIRE HENDAYE - HENDAIA
PAYS BASQUE D4ANTAN


Il gagna pendant la nuit Folkestone, et chercha refuge chez un certain M. Durfort, un Anglais d'origine française qu'il avait rencontré à l'une des soirées de Mme Wanley. Tandis qu'il était encore caché dans la maison, il entendit une femme appeler au secours en français. S'élançant imprudemment, il se trouva en présence d'une femme rouée de coups par un homme qu'il abattit incontinent d'un coup de poing. Il apprit que la femme était une Belge de Liège mariée à un général anglais nommé Hope qui la maltraitait constamment. Sa situation était maintenant plus périlleuse que jamais. Déguisant la jeune femme en homme, il l'amena à une cachette plus sûre chez un ami de M. Durfort, tandis qu'il examinait toutes les chances d'évasion. Dans cette idée, il s'accrocha à la surveillance du port, et fut récompensé un jour en entendant quatre matelots ivres parler de régler un compte avec leur capitaine. Il les persuada de prendre le large avec le cotre de ce dernier, et il arriva triomphalement à Dunkerque, poursuivi par les boulets d'une frégate envoyée de Douvres pour l'intercepter..."



A suivre...



(Source : https://www.zumalakarregimuseoa.eus/es/actividades/investigacion-y-documentacion/pequenos-personajes-del-siglo-xix/etienne-pellot)



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