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lundi 24 juillet 2023

LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ET DE PRODUITS CHIMIQUES DE MOUGUERRE - MUGERRE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1922 (première partie)

LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ET DE PRODUITS CHMIQUES DE MOUGUERRE EN 1922.


Au début de 1918, M. Fabius Henrion crée la "Société d'Etudes et de Produits Chimiques", pour exploiter une fabrique de soude à Mouguerre.




pays basque autrefois labourd croix guerre napoléon
MONUMENT ET CROIX BLANCHE MOUGUERRE 1922
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal Officiel de la République française, le 30 avril 1922 :



"Annexe N° 4718.

(Session ord. — 2° séance du 6 juillet 1922.) 


Projet de Loi approuvant une convention passée par le ministre de la guerre en vue du développement de la fabrication du carbonate de soude et de la soude caustique, présenté au nom de M. Alexandre Millerand, Président de la République française, par M. André Maginot, ministre de la guerre et des pensions, et par M. Charles de Lasteyrie, ministre des finances. — (Renvoyé à la commission de l’armée.)



Exposé des motifs.


Messieurs, la question de la production de la soude caustique nécessaire aux fabrications do guerre a préoccupé les ministères de la guerre et de l’armement pendant tout le cours des dernières hostilités.



La soude est en effet indispensable à la fabrication du phénol synthétique, matière première de l’explosif le plus employé — la mélinite — ainsi qu’à la préparation du dinitrophénol et de nombreux autres produits entrant dans la fabrication des explosifs et produits chimiques de guerre.



Les trois principales soudières de France étant situées dans les environs de Nancy, tout près de la ligne de feu, le grand quartier général avertit à plusieurs reprises le service des poudres qu'il serait peut-être force d'abandonner ces établissements à l'ennemi. Chaque fois le service des poudres insista pour que ces usines fussent spécialement protégées, en signalant que leur perte représenterait une réduction immédiate de plus de 300 000 kilogr. par jour dans la production des explosifs.


meurthe-et-moselle salines soude
SOUDIERE LA MADELEINE
54 NANCY


Cependant, par prudence et pour se couvrir contre tonte éventualité, on crut devoir constituer un stock de soude et de carbonate de soude au moyen d’achats importants à l'étranger.



Ces achats furent vivement critiqués devant la commission de l’armée du Sénat, par M. Henry Bérenger, chargé de suivre la marche du service des poudres, dans les termes suivants :


"Quant à la soude caustique, nous avons vu avec surprise depuis quelques mois se multiplier des achats importants à l’étranger... Ils sont d’autant plus inadmissibles que l’administration aurait pu et dû se mettre en mesure, même avant la guerre, de fabriquer sur notre territoire toute la soude nécessaire... Le monopole de fait perpétué en faveur d’une société étrangère semble être la seule raison pour laquelle l’administration n’a pas autorisé depuis vingt ans de nouvelles soudières en France. 


Le résultat de cette situation a été :

1° De faire hausser d’une façon abusive le prix du sel et de la soude ;

2° D’en limiter la production en France ; 

3° De paralyser l’industrie des matières colorantes au profit de l’Allemagne ;

4° D’obliger enfin en pleine guerre le service des poudres à se procurer annuellement en Amérique plus de 20 000 tonnes d’un produit que le sol de France peut, quand on le voudra, fournir à des frais infiniment moindres.


Nous devons mettre le Gouvernement en demeure de se procurer exclusivement avec les ressources du sol national la soude caustique nécessaire à la défense nationale."



Ce rapport fut adopté par la commission, le 8 novembre 1916.




pays basque autrefois salines soude labourd
REGLEMENT DES ATELIERS
SOCIETE D'ETUDES ET PRODUITS CHIMIQUES
MOUGUERRE 1949



Postérieurement, le 3 août 1917, à la Chambre des députés, au cours d’interpellations de M. Marcel Cachin sur un projet de concession de mines de sel gemme et de M. Louis Tissier sur le maintien d’un monopole de fait des sels industriels au détriment des usines de guerre et de la production nationale, le ministre des travaux publics fut amené à déclarer que le Gouvernement, soucieux de mettre fin à un monopole de fait des plus nuisibles à l’industrie nationale, se proposait de créer une soudière d’Etat, et l'ordre du jour pur et simple fut adopté avec cette signification expresse qu’il comportait approbation des déclarations du Gouvernement.



Dès le mois d’octobre 1917, le ministre de l’armement fit entreprendre par les services des mines et des poudres une étude, pour la réalisation d’une soudière d’Etat et, à la suite de ces travaux, il demanda, fin octobre 1918, à son collègue des finances, de vouloir bien comprendre, dans le projet de douzièmes provisoires afférents au premier trimestre 1919, qu’on ajoutât dans le budget des poudres une somme de 10 millions pour construction d’une soudière nationale. 



La fin des hostilités entraîna l’ajournement de ce projet et les difficultés financières qui ont suivi la conclusion de la paix n’ont pas paru permettre de le reprendre.



L’occasion se présente, à l’heure actuelle de décider si, sous une autre forme, il n'y a pas lieu de poursuivre une politique qui a pu réunir l’approbation des deux Chambres.



Au commencement de 1918, un industriel M. Fabius Henrion, a fondé la "Société d’études et produits chimiques" en vue d’exploiter, à Mouguerre, aux environs de Bayonne une soudière munie de tous les perfectionnement qui étaient restés jusqu'ici le monopole de la maison Solvay. Ce groupe fut encouragé dans son entreprise, sinon officiellement nu moins officieusement, par le ministre de l'armement qui ne pouvait qu’être, satisfait do voir créer une nouvelle soudière hors des atteintes de l’ennemi.




homme industriel lorraine soude
FABIUS HENRION



Par suite des circonstances du moment, les installations ne purent être réalisées que très lentement et à des prix élevés ; mise en marche à la fin de 1919 seulement, cette usine a donné et donne à l’heure actuelle des résultats intéressants : de l’avis des services techniques du ministère de la guerre, elle peut être considérée comme bien conçue. 



Malheureusement sa production (20 à 30 tonnes par jour) est trop faible pour être économique, et la situation financière de la Société, insuffisamment soutenue à ce point de vue, ne lui a pas permis l'installation d’appareils supplémentaires permettant de réduire au minimum le prix de revient.



Etant donné, d’une part, l’intention peu équivoque manifestée par le Parlement, comme on l'a rappelé plus haut, de favoriser toute mesure, susceptible de mettre fin au monopole industriel de la soude, tel qu'il existe en France depuis de longues années, et, d’autre part, l’intérêt incontestable, au point de vue militaire, de maintenir en activité et même de développer dans le sud-ouest de la France une production de soude non susceptible d’être menacée par l’ennemi, le Gouvernement a pensé qu’il ne pouvait pas s’abstenir d’apporter à cette entreprise un concours susceptible de lui permettre de subsister : tel est l’objet du projet de loi qui permettra, en même temps, au Parlement de manifester s’il entend persévérer dans la politique qui a paru avoir son assentiment au cours de la précédente législature.



La convention, dont l’approbation fait l’objet du projet de loi, a, d’ailleurs, été rédigée de manière à limiter au minimum le concours financier de l’Etat et à assurer, d’une façon rigoureuse, l’emploi exclusif de l’avance consentie à la réalisation matérielle des moyens de fabrication et la garantie du remboursement de cette avance.



Cette mesure peut, d'ailleurs, être considérée comme un premier pas dans l’organisation de la mobilisation industrielle en ce qui concerne les fabrications chimiques de guerre et qu’il serait peu conforme aux intérêts du Trésor de ne pas envisager au moment précis où la situation difficile de la société permet à l’Etat d'obtenir, dans les conditions les plus avantageuses pour lui-même, des résultats pratiques certains.



De toutes les solutions étudiées pour réaliser hors des atteintes de l'ennemi une nouvelle soudière indépendante du consortium qui détient actuellement le monopole de la soude en France, la convention dont il s’agit paraît être, celle qui présente le moins de risques, qui est la moins onéreuse pour le Trésor et qui se concilie le mieux avec les intérêts nationaux.



C’est pourquoi nous avons cru devoir la soumettre à vos délibérations.



Projet de Loi.

Article unique. — Est approuvée la convention intervenue le 3 juillet 1922 entre le ministre de la guerre et des pensions agissant au nom de l’Etat, d’une part et la "Société d'études et produits chimiques", d’autre part, en vue du développement de la fabrication du carbonate de soude et de la soude caustique.

Ladite convention restera annexée à la présente loi."



A suivre...









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