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vendredi 21 juillet 2023

UN RAPPORT DU MARQUIS D'ARCANGUES AU SYNDICAT D'INITIATIVE DE BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN DÉCEMBRE 1903 (deuxième partie)

 

UN RAPPORT DU MARQUIS D'ARCANGUES EN 1923.


pays basque autrefois syndicat initiative
SYNDICAT D'INITIATIVE BIARRITZ 1927 1928



Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays 

basque, le 1er décembre 1923 :



"Au Syndicat d’Initiative de Biarritz.



La Fête des Fleurs et du Livre.



FÊTE DES FLEURS GRANDE-PLAGE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Nous nous trouvons ici dans un cas assez particulier. C'est une fête qui plaît au public. D'autre part, ce n’est pas une fête réussie, malgré l’effort très réel qui a été fait à son occasion. 


L’année dernière, cet effort avait été plus grand. Cependant, malgré la publicité, malgré la propagande verbale, elle n’avait pas produit l'effet souhaitable. 


Cette année, où pour cause de l'encombrement des fêtes, nous n’avons pas fait autour de cette fête le même effort que l’an dernier, c’cst à peine si elle a été honorable. 


Cependant, il est à remarquer que la Fête des Fleurs de l'année dernière eût dû inciter les gens à y participer. Il n’en fut rien et nous avons peur qu’on ne doive y renoncer, puisque : s'il y a bien le public, cela manque de concurrents. Comme il a été affirmé très souvent, notre opinion bien nette est que nous ne devons avoir que des réunions très réussies. Si elles ne doivent pas l'être complètement, mieux vaut y renoncer. 



La Fête des Basques (Tradition vieille de plus de 50 ans).


A) Critiques

1. La Chorale de San Sébastian a fait un trou irremplaçable. Le spectacle des danses populaires est trop long. Il doit être coupé par les chœurs. La fête de l'an dernier avait donné la mesure exacte à laquelle nous devons nous tenir. 


2. Supprimer les danses qui ne sont accompagnées que par un violon, ce qui est d’une maigreur navrante ; le public n’entend rien. Il voit sautiller des danseurs sans savoir sur quel rythme ils dansent. Il ne faut pas oublier que le terrain d’Aguiléra est immense. Il nous faut nous conformer à cette échelle. 


3. Il faut absolument minuter chacune des danses et veiller sérieusement à ce que chaque danse ne dépasse pas le temps prévu. Quand les Basques dansent, on sait quand ils commencent, mais on ne sait jamais quand ils finissent. D'où allongement de la fête et impression de monotonie et de fatigue dans le public qui n’attend pas la fin pour s’en aller... ce qu'il faut éviter à tout prix. 


4. Ça manquait de programme ; le seul que l'on vendait était faux. Il était du reste très artistique, portant en tête la reproduction de la jolie affiche d’Arrue. Il faudrait que ce programme comporte l’énoncé exact des danses et chants exécutés avec, si besoin est, certaines explications. 


5. Le festival de nuit nous semble le complément indispensable de cette fête. De plus en plus, cette journée attirera les paysans, ainsi que les baigneurs des environs. Après la fête, ils errent en ville, sans savoir que faire. Le festival du soir au Port-Vieux termine en apothéose cette journée populaire. Nous devrions, l'an prochain, le rétablir. 


6. Il faut intensifier la publicité de cette fête à l'Intérieur du Pays Basque. Ayant accompli, ces derniers jours, une tournée dans les provinces de Basse-Navarre et de la Soule, j’ai pu me rendre compte combien ces danses sont en faveur dans ces contrées et combien les naturels de ce pays s'intéressent à leurs équipes de danseurs et combien ils sont disposés à les accompagner lorsqu’ils se déplacent. Avec un peu plus de réclame et d’affiches dans les villes et les villages basques, ce sont des centaines et des milliers de Basques qui viendront à Biarritz, ce jour-là, donner à cette manifestation son véritable caractère régionaliste et original. 


7. Il y aurait peut-être lieu d’augmenter le nombre des loges en en construisant quelques-unes tout à fait au premier rang, en bas, en face de l’estrade ; un peu comme les loges du Concours Hippique. 



B) Suggestions nouvelles


Nous devons viser à donner à cette fête un caractère très grandiose de manifestation régionalsite.


En vue d’atteindre ce but, on commencerait dès maintenant à écrire à toutes les Sociétés sportives des environs en leur signalant la date de notre fête basque et en leur demandant de ne pas faire de fête ce jour-là, afin de ne pas nous trouver dans le cas de l’an dernier, où le même jour que la Fête des Basques de Biarritz, Saint-Jean-de-Luz donnait une fête basque. Nous avons déjà écrit au Président du Comité des Fêtes de cette ville ; il faut encore écrire à la Fédération Française de Pelote Basque et aux diverses Sociétés susceptibles d'organiser des fêtes. 


Mais là nous préconiserons une innovation, c'est dans l'importance qu’on pourrait donner à cette fête dans les milieux basques espagnols. 


On pourrait, par exemple, dès maintenant, écrire aux Municipalités des quatre capitales des provinces basques espagnoles, c’est-à-dire Saint-Sébastien, Bilbao, Pampelune et Tolosa, en leur demandant de nous envoyer ce jour-là à Biarritz des sortes de délégations officielles composées d’un groupe d’officiels et d’un groupe de paysans en costume ancien dé leur province. 


Il serait aussi très intéressant que chacune des provinces basques françaises et espagnoles figurent allégoriquement à cette fête, sous la forme de sept chars organisés par chacune des provinces et à leurs frais. Nous avons eu cette année un char faisant très bon effet. 


Figurez-vous donc entrant sur la pelouse d’Aguiléra sept chars traînés par deux paires de bœufs sept chars représentant les sept provinces, et autour de chacun de ces chars la délégation populaire en costumes de chaque province, tandis que dans la tritbune officielle se tiendraient les représentants officiels de toutes ces provinces. Je crois que ce serait d’un très bel effet. 


Puisque nous donnerions à cette fête une ampleur de manifestation régionaliste, il ne serait pas mauvais qu’elle soit donnée chaque année, sous la présidence d’honneur de M. le Maire de la ville de Biarritz et de M. le Président du Syndicat d’initiative mais aussi sous la présidence de deux autres personnes qui seraient non pas des députés ou des ministres, mais deux personnalités basques : une française, une autre espagnole. Cela donnerait, à notre sens, un relief très particulier à cette fête. 


Nous demanderons également que cette fête de l’après-midi, ainsi que le Festival du soir, se termine toujours par le chant du "Guernikako Arbola", comme cela avait été fait l'an dernier, ce qui avait été d’un très bel effet. 


En résumé, pour ce qui concerne cette fête, avec le terrain magnifique, les tribunes grandioses que le B. O. veut bien mettre à notre disposition pour ce jour-là, nous pouvons chaque année avoir une manifestation régionaliste de très grande envergure, qui aura dans le pays un retentissement important et qui, dans la Presse parisienne et étrangère et les journaux illustrés sera un élément de publicité précieux. 



Le Concours Hippique.





Le Concours Hippique, malgré tous les efforts que l’on fait ne réussit pas à Biarritz comme il le devrait, étant donné l’importance des prix, l’originalité du concours, la qualité des chevaux engagés. 


Faut-il voir là-dedans la décroissance de l'intérêt que le public apporte à ces réunions hippiques ou bien l'engorgement du mois de septembre. 


Dans l’espoir de lui voir prendre un essor plus grandi, nous avons décidé, d’accord avec la Commission technique du Concours Hippique, de le transporter cette année au début de septembre. 



Le Bal Petrouchka.


pays basque autrefois musicien stravinsky
PETROUCHKA A LA SCALA
PAR ALEXANDRE BENOIS


Le Bal Petrouchka a été une fête magnifique d'un grand effet artistique qui fait honneur à ceux qui y ont travaillé. Nous leur rendons justice une fois de plus ici en les félicitant du résultat que ne renieraient pas les plus grands décorateurs de Paris, 


Cependant si l’on envisageait le résultat de cette fête, uniquement au point de vue financier, on pourrait dire que, nous laissant un déficit sérieux, il est déplorable. 


Mais nous sommes-nous placés à ce point de vue lorsque nous avons organisé, ces deux derniers étés, nos grandes fêtes mondaines ? 


Non... 


Et c'est ici, où je vous demande la permission de traiter dans l’ensemble le principe de la publicité. 


Il y a deux sortes de publicités : celle qui consiste à subventionner des journaux, des illustrés, des revues, à éditer des affiches, des dépliants, des guides, etc... Cette publicité a un budget fixé d'avance, lequel est administré par notre Commission de Publicité avec à sa tête un publiciste remarquable et mondialement connu, M. Pierre Lafitte. 


Il y a aussi la publicité qui consiste à donner une fête tellement importante, tellement originale, tellement réussie, que les journaux sont amenés, de par leur métier, à en parler gratuitement, beaucoup plus longuement et beaucoup plus élogieusement que s’ils étaient payés pour le faire. 


Cette publicité-là, qui est peut-être la plus puissante auprès de la colonie élégante dont Biarritz a le monopole, c’est celle que nous avons voulu faire en organisant nos fêtes mondaines. 


Avons-nous réussi ? 


Oui, mille fois, oui... 


Cela apparaît comme une vérité péremptoire pour le Bal "Second Empire". Pour le "Bal Petrouchka" cela pourrait peut-être paraître discutable auprès des personnes qui ne sont pas complètement informées et surtout auprès de celles qui ne se sont pas placées au point de vue qu'il fallait lorsqu'elles ont été tentées de critiquer cette fête. 


Pour ces personnes-là, nous tenons à leur disposition le dossier comportant le service de presse gratuit que cc bal a occasionné dans les journaux. Elles pourront venir le consulter à loisir dans nos bureaux. Nous nous ferons un plaisir de le leur communiquer et nous ne doutons pas que, si elles sont de bonne foi, elles reconnaîtront que la publicité que cette fête nous a value, méritait les sacrifices que nous avons faits. 


Mais, il y a plus..."



A suivre...








Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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