LE CURÉ D'ANHAUX EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE AU TRIBUNAL EN AOÛT 1909
LE CURÉ D'ANHAUX EN 1909.
La loi de séparation des Eglises et de l'Etat du 9 décembre 1905 va entraîner de nombreuses assignations en justice.
SOUVENIR D'ANHAUX BASSE-NAVARRE PAYS BASQUE D'ANTAN
Voici ce que rapporta le quotidien L'univers, le 25 août 1909 :
"Les diocèses.
Bayonne. Une iniquité.
Dans son numéro du 10 février dernier, la Semaine de Bayonne publiait l'article suivant :
"Le 5 février devant le tribunal de Saint-Palais était cité M. l'abbé Jean Fin, ancien curé d'Anhaux, poursuivi pour avoir publiquement "outragé et diffamé les représentants du gouvernement." Il a été condamné par défaut à 300 francs d'amende et aux dépens, avec bénéfice de la loi de sursis pour l'amende.
Il y a au moins six mois que M, l'abbé Fin a dû abandonner sa cure pour raison de santé. Il est sujet à des crises redoutables que les médecins ont un moment prises pour de l'angine de poitrine, et à la suite desquelles il a reçu deux fois l'extrême onction. Très souvent empêché par sa maladie die célébrer la sainte messe, il lui a été certainement impossible dans son état de faire le voyage de Saint-Palais pour s'expliquer avec les juges sur les accusations de ceux qui pendant son séjour à Anhaux lui ont fait la guerre constamment.
Les juges de Saint-Palais n'ont pas d'ailleurs semblé attacher beaucoup d'importance à l'accusation portée contre lui par le bloc d'Anhaux, très acharné contre son ancien curé, puisqu'ils ont donné à l'accusé, défaillant et fictivement coupable, le bénéfice de la loi Béranger même pour l'amende.
Dans sa retraite souffreteuse, l'ancien curé d'Anhaux priera certainement pour les accusateurs et pour les juges.
Le Journal Officiel nous a fait connaître, il y a quinze jouis, l'épilogue de cette Distpire en publiant le décret suivant :
"Le Président de la République française,
Vu la loi du 9 décembre 1905, etc., etc.
Vu la loi du 25 mars 1891 sur l'atténuation et l'aggravation des peines ;
Vu le jugement du tribunal de Saint-Palais du 5 février 1909. portant condamnation avec sursis, pour la peine principale, de l'abbé Fin, ministre du culte à Saint-Jean-de-Luz, pour infraction à l'article 34 de la loi du 9 décembre 1905 ;
Sur le Rapport du ministre des Finances :
"Décrète :
Art. 1er — La pension ecclésiastique de 450 francs, inscrite sur les livres du Trésor sous le n° 1 229 au nom de M. Fin (Marsans), ancien desservant, sera rayée des livres du Trésor à compter du 5 avril 1909, date à laquelle le jugement est devenu définitif.
Art. 2. — Cette pension sera rétablie sur les livres du Trésor sur la demande du titulaire, à partir de l'expiration du délai de cinq ans prévus par la loi du 26 mars 1891, sauf révocation du sursis.
Fait à Paris, le 23 juillet 1905.
"Le ministre des Finances,
J. Caillaux."
M. Fin est un prêtre âgé de 56 ans, forcé depuis dix mois par son état de santé d'abandonner le saint ministère, ayant reçu deux fois l'extrême-onction, si souffrant depuis dix mois qu'en février dernier il ne lui a pas été possible de se rendre de Saint-Jean-de-Luz où il s'est re tiré, à Saint-Palais, pour discuter l'accusation d'insultes au gouvernement du haut de la chaire portée contre lui par d'enragés blocards. Sa condamnation a été rendue par défaut, c'est-à-dire a atteint le maximum ; quand elle lui a été signifiée, sa maladie ne lui a pas permis d'y faire opposition ; elle est définitive ; elle est de 300 francs d'amende, ce qui, encore une fois est un maximum, prononcé contre un défaillant et qui eut été anéanti ou abaissé sur opposition.
Eh bien, à ce malade, à ce condamné défaillant en justice par suite de la défaillance de ses forces physiques, la loi de Séparation permet au gouvernement d'infliger une pénalité nouvelle plus forte que la peine primitive ! Les juges de Saint-Palais l'ont condamné à 300 francs d'amende en le dispensant de la payer ; le ministre des Cultes lui inflige une nouvelle amende de 450 francs, la suppression de sa pension, et cela pendant 5 ans, c'est-à-dire lui impose une amende de 2 250 fr.
Et c'est un infirme incapable de se livrer désormais à aucun travail qu'on frappe de cette façon ! La voilà, l'humaine loi de Séparation, qui permet par ailleurs d'affamer les vieux religieux."
(Source : Wikipédia)
Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.
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