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lundi 20 novembre 2023

LES BASSES-PYRÉNÉES ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE EN 1791

LES BASSES-PYRÉNÉES ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE EN 1791.


Malgré la protestation expresse des Etats généraux de Navarre, la Révolution française entraîne en 1790 l'abolition des fors basques et navarrais, la dissolution de l'organisation territoriale et des institutions de (Basse-)Navarre et l'annexion de la Navarre à la France, avec la création d'un département des Basses-Pyrénées.




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8 FEVRIER 1790 CREATION DU DEPARTEMENT
DES BASSES-PYRENEES


Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Journal des Etats Généraux convoqués par Louis 

XVI, en date du 1er juillet 1791 :



"Messieurs, voici, une lettre du département des Basses-Pyrénées, qui achète de calmer les inquiétudes que l'on avait pu concevoir d’après d'autres lettres du même département, qui ont été lues ici le 3 juillet, et qui annonçaient que les espagnols étoient entrés par plusieurs gorges.


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CHASSEURS A PIED BASQUES
1794-1815


M. le président, la relation succincte que nous avons l’honneur de vous adresser, fera connoitre à l'assemblée nationale l'état des choses dans notre département, et les causes qui ont fait craindre une irruption générale des Espagnols sur notre territoire ; ces premières alarmes ont servi à faire connoitre le zèle dont sont animés tous nos gardes nationales, l'esprit d’union qui unit tous les départements voisins à celui des Basses-Pyrénées ; enfin l'amour des François de cette partie pour la constitution, leur reconnoissance pour leurs représentans, et leur dévouement absolu au salut de la patrie. Quelques heures ont suffi pour présenter dans différents points du département des réunions nombreuses, d’habitans, les uns armés, les autres sans armes, et prêts à verser leur sang. Mais tout prêts qu'ils sont à verser leur sang pour repousser l'ennemi, on a remarqué, dans les sentiments qu’ils faisoient éclater, qu’ils n'étoient nullement inquiets pour leurs foyers, mais bien qu'ils étoient indignés de voir que l’on cherchoit à les charger de fers. Cette circonstance a réuni sous les drapeaux de la patrie nombre de citoyens dont les opinions avoient été jusqu'à présent contraires aux nouvelles loix ; de sorte que nous pouvons maintenant assurer que la constitution est affermie dans cette contrée, et que nos concitoyens sont véritablement dignes de la liberté que vous leur avez rendue. Nous avions pris, dans la séance d'hier, un arrêté pour la formation d’un corps soldé de trois mille gardes nationales. Nous étions sur le point de faire partir un courier extraordinaire, afin d'en obtenir l’autorisation et les fonds nécessaires pour l’entretien momentané de cette troupe. Le décret du 21 juin porte la disposition que nous voulions solliciter ; et nous allons nous occuper de sa plus prompte exécution. Une commission militaire, sous les ordres de M. Bruis, maréchal-de-camp, chevalier de S. Louis, dont le patriotisme connu égale les talens militaires, va parcourir les Pyrénées dans l'étendue de notre département, pour connoitre la distribution à faire des troupes dans les différens débouchés des postes qu'il convient de défendre ou de garantir. Nous aurons soin de faire connoitre le travail de cette commission à l’assemblée nationale. La ville de Bayonne, une des principales clefs du royaume, et qui, dans ce moment, offre à la patrie le spectacle imposant d’une garde nationale de deux mille hommes armés en uniforme, et qui s’exercent journellement avec le plus grand succès aux évolutions militaires, a ses fortifications dans un état déplorable de délabrement. Le ministre de la guerre a été souvent sollicité d'ordonner qu’on fit les réparations les plus urgentes. Il est instant, M. le président, que l'assemblée prenne cet objet en considération, et qu’elle décrète la dépense nécessaire pour mettre la ville de Bayonne en état de défense, et pour la pourvoir de munitions de guerre et de bouche. Nous nous occupons sans interruption de tous les objets auxquels les circonstances actuelles sont d’un intérêt pressant à l'assemblée nationale ; on peut espérer avec confiance sur le patriotisme, le zèle et la vigilance des administrateurs du département et du district des Basses-Pyrénées, et sur le courage et le devoir même des gardes nationales de son ressort, et des troupes de ligne peu nombreuses mais patriotes, qu’elles renferment. Signé les administrateurs composant le directoire du département des Basses-Pyrénées (applaudi).



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COMPAGNIE FRANCHE DE BAYONNE 1793
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici une lettre au même département que je crois devoir lire à l'assemblée.


Monsieur le président, nous avons l’honneur de vous rendre compte dans notre lettre, de ce jour, des dispositions que nous avons faite pour maintenir la tranquillité dans notre département, et pour nous mettre en état de défense contre les ennemis de l’extérieur : il est une autre précaution d'un autre genre qu'il convient également de prendre pour atteindre au but que nous nous proposons. Le fanatisme aiguise ses traits dans le district d'Ustaritz : 9 ci-devant évêques ou archevêques se sont ralliés dans le district de Bayonne, se sont établis sur la frontière d’Espagne, de là ils font circuler des écrits incendiaires, sèment et entretiennent les troubles par des correspondances criminelles avec les prêtres non assermentés. Le ci-devant évêque de Bayonne est réfugié chez les moines d'Urdache, village Espagnol ; ces circonstances particulières facilitent la communication avec ses ci-devant diocésains. Les moines d'Urdache ont toujours nommé à la cure d’Agnon, ville des Basques ; et présentement, il fait sa résidence habituelle à d'Urdache, et plus familièrement avec le ci-devant évêque de Bayonne. Le directoire du district d’Ustaritz et l'évêque actuellement à Bayonne, s’occupent du projet de la circonscription des paroisses de ce district. Mais comme le privilège de nomination à la cure d’Agnon a paru appartenir jusqu'à présent à une puissance étrangère, nous pensons qu’il est nécessaire que l’assemblée nationale rende un décret particulier pour l'abolition de ce privilège (bruit sourd) : il ne le seroit pas moins qu’elle écrivit à la cour de Madrid pour que celle-ci donnât ordre à nos émigrans qui troublent la tranquillité du département, de rentrer plus avant dans la cour d’Espagne qu’ils ont choisi pour leur refuge. Signé les administrateurs composant le directoire du département des Basses-Pyrénées.



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BAYONNE - BAIONA 18EME SIECLE


Voici enfin une lettre du directoire d’Ustaritz : Nous vous avons promis, par la lettre que nous avons eu l’honneur de vous écrire, de vous faire part des dispositions hostiles de la cour d’Espagne : nous venons de recevoir de la municipalité de Saint-Jean-de-Luz, la lettre dans laquelle nous avons eu l’honneur de vous faire passer une copie de la lettre des officiers municipaux de Saint-Jean-de-Luz ; messieurs, nous n’avons que le tems de vous faire part du rapport d’un homme sûr que nous avions chargé de savoir ce qui se passe à la frontière ; il vient de nous dire que les troupes s’approchent, et qu'on va les répandre aux villages de Sangoransi, de Biradiron, et enfin à Fontarabie. Défense aux Espagnols de passer en France ; défense aux François de passer en Espagne ; tout annonce des projets qui n'auront peut-être aucun effet ; tout nous prescrit de nous mettre en défense : nos frères du Rach veilleront sans doute sur le bord de la mer, et les rives de Bidassoa ; mais ces soldais patriotes ne pourront point suffire à leur garde, il leur faudra nécessairement un renfort. Nous attendons un autre exprès que nous envoyâmes avant-hier vers Hiron, Fontarabie et Saint-Sébastien ; nous vous communiquerons sur-le-champ les découvertes qu’il aura pu faire."



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HENDAYE (ANDAYE) VERS 1800
PAYS BASQUE D'ANTAN



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