LE PORT DE BAYONNE EN 1930.
En Pays Basque Nord, le port de Bayonne est un port actif depuis très longtemps.
Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal officiel de la République française, le 24 juin 1930 :
"Notice sur le port de Bayonne.
Le port de Bayonne, situé au fond du golfe de Gascogne, s’étend sur une longueur de 7 kilomètres environ sur le cours du fleuve Adour, entre l’embouchure et le pont Saint-Esprit à Bayonne.
Il comprend:
a) Dans sa partie aval, sur la rive droite du fleuve :
1° Les quais des forges de l’Adour où se manutentionnent pour les usines du même nom, les charbons, les minerais, fontes, aciers, etc. ;
DOCKERS USINE ST GOBAIN BOUCAU PAYS BASQUE D'ANTAN |
2° Les quais du Bazé et de Boucau-ville, où s’embarquent les poteaux de mines, traverses et bois divers ;
3° Le quai de Saint-Gobain où se déchargent les pyrites et phosphates traites dans l’usine située à proximité.
b) Dans sa partie amont, à Bayonne :
Sur la rive droite, le quai de Lesseps où accostent les navires de fort tonnage important des blés pour les minoteries de la région.
DOCKERS QUAI LESSEPS BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Sur la rive gauche :
1° le quai vertical des Allées-Marines plus spécialement affecté au trafic des charbons et au chargement des résineux ; 2° le quai de la place d’Armes où l’on décharge des marchandises diverses en provenance des ports français.
ALLES MARINES ET PORT BAYONNE 1921 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Entrée du port.
— Le chenal d’entrée, entretenu depuis de nombreuses années par des dragages intensifs, se maintient dans les conditions les plus favorables à la navigation, ainsi que l’attestent les observations journalières pour l’année 1929 du service du pilotage, rapportées d’autre part. Cette situation des plus satisfaisantes, permet en temps ordinaire l’accès dans le port des navires d’une calaison de 6 m. 50 (21 pieds anglais) en période de mortes eaux et de 7 m. 50 (24 pieds anglais) en vives eaux. Les navires de gros tonnage (3 000 à 5 000 tonnes) fréquentent couramment le port.
Bayonne est tout particulièrement favorable à la navigation de plaisance. Nombreux sont les yachts visitant le port durant la période d’été : Ils accostent généralement contre le quai amont des Allées-Marines ; situé à quelques centaines de mètres de la ville le long d’une promenade ombragée, à proximité de trois lignes de tramways rattachant Bayonne à Biarritz, la reine des plages de l’Océan, où se donnent rendez-vous les touristes du monde entier. Les yachts ont toutes facilités dans le port pour s’approvisionner d’eau potable, d’essence et de toutes provisions de bord.
YACHT BAYONNE 1924 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les navires surpris par le mauvais temps dans le fonds du golfe peuvent se réfugier dans la rade de Saint-Jean-de-Luz, à proximité du port de Bayonne. Pendant qu’ils se trouvent en relâche, les capitaines de navires peuvent communiquer directement avec le service du pilotage de la Barre qui est relié par une ligne privée au sémaphore de Socoa (Saint-Jean-de-Luz).
Trafic du port.
— D’autre part, le trafic du port de Bayonne s’est élevé à :
1 025 191 tonnes en 1913 ; 743 666 tonnes en 1928 ; 878 658 tonnes en 1929.
Outillage.
— Les engins de manutention en service dans le port sont les plus modernes ; il existe sur les divers quais 46 appareils de forces diverses permettant d’opérer le chargement et le déchargement des marchandises dans les conditions les plus rapides. Une grue électrique de 30 tonnes avec des sangles spéciales est utilisée pour le levage des yachts de plaisance et des canots automobiles.
ALLEES MARINES GRANDE GRUE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
En résumé, le port de Bayonne est d’un accès facile en temps ordinaire. De plus, il est muni d’un outillage moderne permettant d’opérer rapidement et sans difficulté les navires portant en lourd jusqu’à 5 000 et 6 000 tonnes de marchandises.
Extrait des registres des délibérations du conseil municipal.
Séance du 16 mars 1930. Le conseil municipal réuni sur convocation du 12 du même mois.
Présents. — M. Garat, maire, président ; Simonet, Legrand, Lacouture, adjoints ; Croste, Gomez, Rectoran, Duclerc, Forsans, Anatol, Labayle, Durand, Audibert, Desquerre, Mora, Pachebat, Lalagüe, Fraisse, Lamarque, Labourdique, Domecq, Saint-Arroman.
Excusés : MM. Berroguin, Weiller, Escorbiac, Pradail.
M. Anatol dit :
"Messieurs, les parlementaires et un certain nombre de municipalités des Landes, ont récemment adressé une demande à la ville de Bayonne en la priant de s’intéresser à un projet qui aurait pour but de rendre l’Adour navigable depuis le bec du gave, jusqu’à quelques kilomètres en amont de Dax.
Actuellement, les gabarres utilisées dans l’Adour remontent, sans difficulté, jusqu’à Peyrehorade, au delà du bec de gave, et même, en période d’étiage, le fleuve est utilisable par des bateaux d’un tirant d’eau plus important que ceux qui sont présentement utilisés pour le trafic. Le tonnage des marchandises transportées dans cette partie de l’Adour dépasse 120 000 tonnes par an. Il est constitué principalement par la castine, dont les gorges de l’Adour font une consommation annuelle qui dépasse 100 000 tonnes et par les pierres et matériaux divers provenant de la région de Bidache.
HALAGE D'UNE GABARRE DAX LANDES D'ANTAN |
A une époque assez reculée, l’Adour était navigable de Dax à Bayonne et le trafic entre ces lieux villes était assuré par des bateaux à vapeur.
Depuis la mise en exploitation de la voie ferrée, le rail concurrença très vite la batellerie et le trafic fluvial décrût d’année en année. D’autre part, les travaux d’assainissement entrepris dans les Landes consistant dans l’établissement de nombreux canaux de drainage, ont eu pour effet d’amener les sables de ces régions dans l’Adour et d’y créer des hauts fonds qui la rendent innavigable en période d’étiage.
En 1890, sous l’impulsion de M. Raphaël Milliès-Lacroix, maire de Dax, des travaux furent entrepris et, en 1907, un avant-projet plus important, dont le devis atteignait la somme de 400 000 fr., fut étudié. L’Etat prenait à sa charge la moitié des dépenses, la Chambre de commerce de Bayonne avait promis 100 000 fr., et celle des Landes 50 000 fr., le surplus était couvert par le département des Landes, les communes en bordure de l’Adour, et les villes de Dax et de Mont-de-Marsan. Ce projet, approuvé par décision ministérielle en 1912, ne fut jamais exécuté, mais cependant quelques travaux furent amorcés, jusqu’en 1913, entre Dax et le Puy.
Actuellement, les gabarres de faible tirant d’eau peuvent remonter au delà de Dax, sauf en période d’étiage. On constate, d’ailleurs, que l’étiage n’a cessé de baisser et qu’il est aujourd’hui à 0 m. 80 au-dessous de celui constaté en 1836. Cet abaissement du niveau du fleuve est dû à l’écoulement plus rapide des eaux qui est la conséquence des dragages intensifs exécutés sur la barre et dans le port de Bayonne. Il est certain que si, dans l’avenir, on exécute le projet de calibrage de l’Adour, l’écoulement des eaux sera encore accéléré et le niveau de l’étiage baissera d’autant plus.
GABARRE SUR L'ADOUR A DAX LANDES D'ANTAN |
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