LE TOUR DE FRANCE CYCLISTE À BAYONNE EN 1931.
Le Tour de France 1931, 25ème édition du Tour de France, s'est déroulé du 30 juin au 26 juillet 1931 sur 24 étapes pour 5 095 kilomètres. Il a été remporté par le coureur français Antonin Magne.
 |
| CARTE TOUR DE FRANCE CYCLISTE 1931 |
Voici ce rapporta à ce sujet La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 12 juillet 1931 :
"Les Grecs auraient aimés entre tous ce "jeu" et Pindare l’eût immortalisé dans ses chants... Mais ils n’en avaient pas en Grèce de ces machines si frêles et si résistantes ; ah ! s’ils en avaient eu !... le cycliste de Marathon aurait survécu à sa gloire, Léonidas aurait reçu à temps des renforts aux Thermopyles, et l’Histoire du Monde s’écrirait autrement !
Les Français qu’on appelle les Grecs de l’Occident adorent la petite reine d’acier ; leur culte traditionnel, national entêté, célèbre le grand rite du Tour de France.
Tout au long du parcours c’est la même affluence innombrable et passionnée qui mêle les classes et les âges avide de voir passer ces surhommes dont les noms et les portraits ornent les pages... la foule les a adoptés, on se bat pour les voir de plus près, pour essayer de les toucher, pour leur parler... sans qu’ils répondent, mais en les tutoyant, en les interpellant par leur prénom, Charles, pour Pelissier le grand favori, Antonin, pour Magne le grimpeur, Benoît, pour Faure, Jean, pour Bidot si jeune etc. etc.
 |
| ANTONIN MAGNE LE MIROIR DES SPORTS JUILLET 1931 |
A Bayonne, l’enthousiasme a égalé celui d’ailleurs et voici ce que nous avons vu :
"A 4 heures une foule pressée monte la rue Maubec, les cyclistes sont nombreux, mais les piétons le sont plus encore qui activant leurs jambes, et quand ils arrivent là-haut à Saint-Etienne, c’est pour trouver derrière les palissades une triple ou quadruple haie humaine qu’ils vont vite épaissir.
Dans la tribune, entre la presse et les invités, le chronométreur, isolé dans sa petite boîte, est, semble-t-il le centre magnétique : devant lui toute blanche sur la route grise, la ligne de but s’allonge jusqu’à la haie, jusqu’au talus ; de "gros bonnets" qui viennent justement de descendre d’autos de la course, ont l’air d’assiéger la petite loge et on tend l’oreille pour écouter leurs révélations...
Ce grand Monsieur chic et calme, c’est M. Ferriol, l’un des trois commissaires de la course, et celui-ci, exubérant et très entouré, c’est Gaston Bénac, toujours joyeux content et qui nous dit quel épatant déjeuner il a fait à Labouheyre.
 |
| GASTON BENAC JOURNALISTE SPORTIF 1932 |
Et tandis qu’on bavarde, que les bruits les plus invraisemblables naissent, se colportent et sont démentis coup sur coup, la foule augmente toujours, gaie sans être bruyante, vive sans être brutale, maintenue dans le calme et l’ordre par l’excellent et discret service organisé par les soins conjugués de M. Castaings, capitaine de gendarmerie, et de M. Gibert, commissaire central.
On sait maintenant, "de source sûre", que le départ a été retardé de 25 minutes : l’affluence énorme du public à Bordeaux a obligé une nouvelle organisation du départ. On sait que les routiers sont partis 25 minutes après les As et qu’ils ont regagné 15 minutes.
Un "mouvement" salue le passage de la voiture rouge du Miroir des Sports, qui annonce qu’elle "les a quittés au passage à niveau de Labenne". Les gamins, coiffés de bonnets tricolores, crient à tue-tête ; les amateurs photographes et professionnels braquent leurs objectifs. M. le chronométreur tient en main et couve de l’œil son chronomètre.
En face de la tribune, un monsieur prend dans ses bras son petit chien... Est-ce pour lui montrer les As ou pour éviter qu’on lui écrase les pattes ?... Les juges de l’arrivée se collent à la barrière... Une clameur monte, grandit... du jaune, du bleu, passent en trombe... Pélissier, Di Pacco... 4 heures, 48 minutes 32 secondes !... Et puis une avalanche de couleurs et de numéros... et puis des voitures... Celui-là tout seul que la foule acclame et encourage, c’est Leducq. A ce moment un avion survole ; M. le sous-préfet demande quelques précisions...
 |
| EQUIPE ITALIE TOUR DE FRANCE CYCLISTE 1931 |
C’est l'arrivée des routiers qui maintenant excite la foule. Les voilà et l’enthousiasme populaire semble encore grandir... "Plus vite que les As", ces vaillants qui semblent encore très frais paraissent insensibles aux acclamations... Quelques-uns s’arrêtent près de nous — est-ce Babel ?... tous les idiomes se font entendre en même temps.
Maintenant il faut courir et tâcher de de dire au journal que les routiers sont les vainqueurs de l’étape. Hélas ! il n’est pas facile de sortir de l’enceinte envahie par le public et que rétrécit encore le stationnement des nombreuses voitures de la course. Des groupes barrent littéralement le passage. Y a-t-il eu ici quelque accident ?... C’est un incident d’ordre amusant puisque c’est Biscot, le fameux Biscot qui sourit dans le fond de sa voiture... Là, on entoure un poste émetteur installé sur un bas-côté.
 |
| FILM LE ROI DES FACTEURS AVEC BISCOT |
 |
| ACTEUR GEORGES BISCOT ET COUREURS CYCLISTES 1931 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire