PROVERBES ET HISTOIRES DE CHANDELEUR.
La Chandeleur (fête des chandelles) est une ancienne fête païenne et latine, devenue ensuite une fête religieuse chrétienne correspondant à la présentation de Jésus au Temple et à sa reconnaissance par Syméon comme "Lumière qui se révèle aux nations".
Cette fête se déroule le 2 février, soit 40 jours après Noël.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Revue Française Politique et Littéraire, le 2 février 1930, sous
la plume de Paul-Louis Hervier :
"Proverbes de Chandeleur.
Il y a une cinquantaine d’années, il y avait, en Europe, de jolies légendes et de pittoresques coutumes pour cette date particulière. Les unes et les autres sont bien oubliées ; à peine se souvient-on, dans quelques coins retirés des campagnes, des dictons relatifs à la Chandeleur et à la température. Ces dictons se complètent souvent, à moins qu’ils ne se contredisent. Mais n’est-ce pas toute la science des prévisions ? On disait, dans le Languedoc :
Quand le soleil de Chandeleur fait lanterne
Quarante jours après il hiverne.
Ce que les Normands traduisaient par :
Quand le soleil luit à Chandeleur, croyez
Qu'encore un hiver vous aurez.
Un peu partout, ce distique avait cours jadis :
A la Chandeleur
Grandes douleurs.
Ou encore :
A la Chandeleur
L’Hiver passe ou prend rigueur.
Quelques adaptateurs modernes ont modifié ce dernier vers en imprimant vigueur, au lieu de rigueur. Mais je pense que vous êtes de mon avis : cela n’a pas grande importance.
2 FEVRIER : CHANDELEUR |
Les campagnards qui remplacent la science qu'on puise dans les livres par l'observation de la nature, ont multiplié des proverbes en vers boiteux qui ont été les commandements de bien des générations. En voici plusieurs sur la Chandeleur :
La Chandeleur claire
Laisse un hiver derrière.
A la Chandeleur
A ta charrue, laboureur.
La Chandeleur noire,
L’hiver fait son devoir.
La Chandeleur trouble
L’hiver redouble.
Quand la Chandeleur luit,
L’hiver quarante jours s’ensuit.
QUIMPER CREPIERE 1910 BRETAGNE D'ANTAN |
Jolies coutumes.
Jadis, à la Chandeleur, dans la Haute-Saône, les fiancés échangeaient, près des fontaines, des gâteaux, symboles d’amitié, de confiance et d’abandon réciproque. Ailleurs, on répétait que ce jour-là, les oiseaux se cherchaient, guidés par leur instinct, afin de pouvoir, au crépuscule, rejoindre les nids deux à deux et qu’il fallait imiter cet exemple. On récoltait avec piété les cierges allumés le matin à l’église, car le Cierge de Chandeleur passait pour posséder de grandes vertus. Si le chien de la ferme, la jument grise ou la vache rousse était, dans le courant de l’année, atteints d'une maladie incompréhensible, il fallait faire couler quelques gouttes du cierge dans l’eau destinée à leur servir de boisson. Au plus fort d'un menaçant orage, afin d’éloigner les dangers de la foudre, il fallait, sur la table familiale ou la grande cheminée, allumer le Cierge de la Chandeleur. Enfin, toute fête de famille, triste ou gaie, demandait au cierge sa protection. On l’allumait avant le départ pour l’église des premiers communiants ou des fiancés, on l’allumait encore au chevet d’un mourant, lorsque le prêtre venait lui administrer les derniers sacrements.
2 FEVRIER : CHANDELEUR |
Faites bien les crêpes !
Abel Hugo, dans sa France pittoresque, dit que si les laboureurs ne faisaient point de crêpes, leur blé de l’année serait carié. Et celui qui retourne sa crêpe avec adresse, qui ne la laisse pas tomber à terre, ou qui ne la rattrape point dans la poêle sous la forme navrante d'un linge fripé, celui-là aura du bonheur — de l’argent, cette forme tangible du bonheur — jusqu'à la Chandeleur de l’année suivante.
Avez-vous tenu, l’année dernière, la queue de la poêle ? Pour avoir de la chance, pour connaître la réussite, il faut faire tourner sa crêpe le jour de la Chandeleur, mais si vous voulez connaître les succès d’argent, il faut tenir dans votre main gauche un louis de vingt francs qui vous appartienne et le serrer étroitement, tandis que vous confectionnez votre crêpe ! Mais, avons-nous encore des louis d’or pour tenter l’expérience ?
2 FEVRIER : CHANDELEUR |
Napoléon et les crêpes.
Napoléon, a-t-on dit, savait faire sauter les crêpes, mais il n’avait pas toujours la main heureuse. On raconte que, le 2 février 1812, il se rendit à la Malmaison et voulut confectionner des crêpes. Il se reposait ainsi des tracas causés par les préparatifs de la campagne de Russie :
— Si je réussis celle-là, dit-il, je gagnerai la première bataille.
2 FEVRIER : CHANDELEUR |
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