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samedi 21 juin 2025

LA CHASSE AU PAYS BASQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE (sixième partie)


LA CHASSE AU PAYS BASQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE.


Durant la Seconde Guerre mondiale, la chasse au filet des palombes a été maintenue au Pays Basque, et en particulier à Sare.



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CHASSE AUX PALOMBES AU FILET SARE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale dans plusieurs éditions :



  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 19 janvier 1940 :

"A propos du ravitaillement de l'arrière.

Maintiendra-t-on l'interdiction de chasser ?



On signale de tous les côtés de nombreux passages de gibier de tout poil et de toute plume au grand émoi des chasseurs non-mobilisés, qui doivent, en vertu de l'interdiction dont ils sont frappés, demeurer... l'arme au pied. Partout les lièvres et les lapins abondent. Quant aux vanneaux, sarcelles et canards on les aperçoit par centaines aux abords immédiats de l'Adour et de la Nive, se livrer à leurs folâtres ébats qu'ils paraissent savoir sans danger pour leurs ailerons...



Et la vue de ces lièvres, de ces lapins, de ces canards et autres pièces délectables pour les gourmets comme pour les autres d'ailleurs, ne manque pas d'inspirer d'amères réflexions à quiconque veut bien se rappeler certaines restrictions tout récemment imposées dans l'alimentation, des populations afin de réserver un maximum de viande de boucherie pour le ravitaillement de l'armée...



Ne serait-il pas logique aujourd'hui de rapporter les mesures prises jadis au sujet de la chasse ? Ces mesures auxquelles tout le monde a souscrit paraissaient relativement justes au moment où elles furent décides. Pour les justifier n'invoquait-on pas que la chasse était un plaisir, un agrément ?



Or, comme les trois-quarts des hommes valides parlaient ou étaient partis pour la guerre, il ne pouvait être question de plaisir ou d'agrément pour les autres demeurés tranquillement dans leurs foyers.



Oui, mais, voilà que pour nourrir convenablement ces trois-quarts de mobilisés on prend fort légitimement d'ailleurs sur la part de nourriture nécessaire aux derniers. C'est parfait. Aucune plainte ne s'élève contre cette décision. Cependant, voici que ce qu'il est convenu d'appeler le plaisir de la chasse peut, dans une certaine mesure, remplacer la part de nourriture enlevée à l'arrière pour les besoins du front. Et l'on commettrait la faute de ne pas en profiter ? 



On nous rétorquera que cela n'a pas été toujours notre avis et que nous avons compté parmi ceux qui ont approuvé les premières mesures prises. D'accord. Mais la situation n'est plus la même. Aujourd'hui les populations civiles sont rationnées en viande. Il y a des jours où la consommation en est interdite. Une nouvelle législation s'impose donc en faveur des chasseurs.



Etions-nous partisans de la guerre avant le 1er septembre dernier ? Pas le moins du monde. Cependant nous le sommes devenus et ne sommes pas prêts de changer d'avis pour les raisons que tous les Français, que tous les êtres civilisés connaissent.



Il n'y a que les imprévoyants et les fous qui persévèrent dans les faux jugements."



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BECASSE


  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 8 février 1940 :

"Laissons à nos chasseurs chasser la bécasse !

A Béziers on peut la chasser mais il ne s'en trouve point.



On a beaucoup protesté, au début de la guerre, contre la non ouverture de la chasse, en raison des circonstances.



Un peu plus tard on a calmé le courroux des nemrod en leur permettant la chasse au gibier d'eau et aux animaux nuisibles.



Il est cependant un bel oiseau dont on n'a pas permis la destruction : c'est la bécasse. Tout au moins dans notre département.



Car un journal de Montpellier, dans sa chronique de Béziers, nous parle de la bécasse qu'un arrêté préfectoral a assimilé aux animaux nuisibles.



Pour la décrire son correspondant cite Brillat-Savarin qui disait d'elle : 

"La bécasse est un oiseau très distingué, mais peu de gens en connaissent tous les charmes. Une bécasse n'est dans toute sa gloire que quand elle a été rôtie sous les yeux d'un chasseur et surtout du chasseur qui l'a tuée ; alors la rôtie est confectionnée selon les rites voulus et la bouche s'inonde de délices."



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JEAN-ANTHELME BRILLAT-SAVARIN



Il est certain que Brillat-Savarin s'y connaissait. Mais le plus curieux, c'est qu'il n'y a pas de bécasses dans le département de l'Hérault ou bien elles passent si vite, en temps qu'oiseux migrateur qu'on n'a pas le temps de les voir, encore moins de les ajuster.



Alors que dans notre région, plus tempérée, elle viennent et s'y posent.



M. le Préfet, laissez à nos chasseurs chasser la bécasse !"



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SAINT-HUBERT CLUB DE FRANCE




  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 13 février 1940 :

"La Saint-Hubert.



La Société de chasse "La Saint-Hubert d'Anglet", porte à la connaissance de ses membre qu'un lâcher de 25 faisans sera fait dans ses réserves (20 poules et 5 coqs).



Dans le but de conserver ce gibier dans notre région, le groupement fait un appel pressant à tous les chasseurs et espère qu'ils se comporteront d'une façon raisonnable à l'égard des sujets dont la reproduction demande des soins tout particuliers.



Des mesures sont prises dès à présent pour exercer une surveillance très suivie. Les délinquants pris en flagrant délit de chasse seront poursuivis.



La Société pense que son appel sera entendu de tous.



Souhaitons à nos jeunes produits une multiplication prospère qui permettra à nos poilus permissionnaires de se livrer à leur sport favori.


Le Bureau."



A suivre...






Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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