LA CHASSE AU PAYS BASQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la chasse au filet des palombes a été maintenue au Pays Basque, et en particulier à Sare.
Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale dans plusieurs éditions :
- la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 19 janvier 1940 :
"A propos du ravitaillement de l'arrière.
Maintiendra-t-on l'interdiction de chasser ?
On signale de tous les côtés de nombreux passages de gibier de tout poil et de toute plume au grand émoi des chasseurs non-mobilisés, qui doivent, en vertu de l'interdiction dont ils sont frappés, demeurer... l'arme au pied. Partout les lièvres et les lapins abondent. Quant aux vanneaux, sarcelles et canards on les aperçoit par centaines aux abords immédiats de l'Adour et de la Nive, se livrer à leurs folâtres ébats qu'ils paraissent savoir sans danger pour leurs ailerons...
Et la vue de ces lièvres, de ces lapins, de ces canards et autres pièces délectables pour les gourmets comme pour les autres d'ailleurs, ne manque pas d'inspirer d'amères réflexions à quiconque veut bien se rappeler certaines restrictions tout récemment imposées dans l'alimentation, des populations afin de réserver un maximum de viande de boucherie pour le ravitaillement de l'armée...
Ne serait-il pas logique aujourd'hui de rapporter les mesures prises jadis au sujet de la chasse ? Ces mesures auxquelles tout le monde a souscrit paraissaient relativement justes au moment où elles furent décides. Pour les justifier n'invoquait-on pas que la chasse était un plaisir, un agrément ?
Or, comme les trois-quarts des hommes valides parlaient ou étaient partis pour la guerre, il ne pouvait être question de plaisir ou d'agrément pour les autres demeurés tranquillement dans leurs foyers.
Oui, mais, voilà que pour nourrir convenablement ces trois-quarts de mobilisés on prend fort légitimement d'ailleurs sur la part de nourriture nécessaire aux derniers. C'est parfait. Aucune plainte ne s'élève contre cette décision. Cependant, voici que ce qu'il est convenu d'appeler le plaisir de la chasse peut, dans une certaine mesure, remplacer la part de nourriture enlevée à l'arrière pour les besoins du front. Et l'on commettrait la faute de ne pas en profiter ?
On nous rétorquera que cela n'a pas été toujours notre avis et que nous avons compté parmi ceux qui ont approuvé les premières mesures prises. D'accord. Mais la situation n'est plus la même. Aujourd'hui les populations civiles sont rationnées en viande. Il y a des jours où la consommation en est interdite. Une nouvelle législation s'impose donc en faveur des chasseurs.
Etions-nous partisans de la guerre avant le 1er septembre dernier ? Pas le moins du monde. Cependant nous le sommes devenus et ne sommes pas prêts de changer d'avis pour les raisons que tous les Français, que tous les êtres civilisés connaissent.
Il n'y a que les imprévoyants et les fous qui persévèrent dans les faux jugements."
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BECASSE |
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