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jeudi 14 juillet 2022

LE QUATORZE JUILLET AU PAYS BASQUE NORD EN 1900

LE 14 JUILLET 1900.


La fête nationale française, également appelée 14 juillet, est la fête nationale de la République française. C'est un jour férié en France.



pays basque autrefois fête nationale
REVUE DU 14 JUILLET BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 20 

juillet 1900 :



"Le 14 Juillet à Biarritz.



Malgré la scission, plus apparente que réelle, qui semblait avoir divisé le parti républicain de Biarritz, aux dernières élections municipales, la fête du 14 Juillet a été célébrée avec un éclat tout particulier. 



Sans parler des diverses manifestations, des divertissements, de la distribution plus large des secours aux indigents, nous dirons quelques mots seulement du banquet de "l’Alliance Républicaine". 



Ce banquet, malgré l’ostentation de quelques abstentionnistes, a réuni un nombre d’adhérents qui dépassait toute attente. 



Plus de deux cents citoyens avaient répondu à l’appel des républicains ; leur empressement a été tel, que le maître d’hôtel a été pris au dépourvu et que, malgré les inconvénients de cette difficulté, la bonne humeur a régné en maîtresse, même chez les plus mal partagés. 



Dans une allocution justement applaudie, M. Moureu, maire, a fait l’historique rapide des banquets républicains à Biarritz, depuis les difficiles réunions d’il y a quinze ans jusqu’à la belle et nombreuse réunion de 1900. 



Il a excusé, ou plutôt expliqué, l’absence de plusieurs concitoyens qui ont l’habitude d’assister à ces fêtes de la concorde, et a bu à l’union de tous les républicains. 



M. Forsans a pris la parole ; il a donné lecture de divers télégrammes et de lettres qu’il avait reçus de M. J. Legrand, de M. Haulon, de M. le préfet Doux, de M. le sous-préfet, de M. Staehling, de M. Henri Rongau, de M. O’Shea, etc., s’excusant de ne pouvoir être des nôtres cette année, et l’assistance a vigoureusement applaudi la plupart de ces dépêches ; elle a surtout vivement goûté certains passages vraiment éloquents de la lettre de M. O’Shea, principalement quand il dit : 


Soyez, je vous prie, l’interprète de mes regrets auprès de nos amis communs auxquels j'envoie le plus cordial salut avec l'assurance la plus sincère de mon entier dévouement à la République sans épithète, qui est celle de tous ceux qui combattent non contre des personnes, mais pour des idées. Les idées sont les forces souveraines du monde. Elles restent debout, comme nos rochers, tandis qu'au loin se brisent et se fondent les passions bruyantes et stériles des marées humaines.



Enfin, prenant la parole pour son propre compte, M. Forsans a prononcé l’allocution suivante, fréquemment coupée par les acclamations de l’auditoire : 


Messieurs et chers Concitoyens, 


C’est avec joie que je salue la présence à cette fête de fraternité républicaine de tant de bons citoyens avec lesquels nous avons un idéal commun, des amis de la première heure, des vieux démocrates, avec lesquels nous avons préparé, il y a plus de vingt ans, l’organisation de notre parti, et soutenu, depuis lors, tant de luttes victorieuses pour la République. 


Vous avez, tout à l'heure, justement applaudi les paroles pleines de sens et de cœur d’un de nos honorables collègues, caractérisant éloquemment le but et la raison d’être du parti républicain.


Oui. nous sommes des républicains sans épithète. Nous combattons, non contre des hommes, mais pour des idées. Nous ne sommes mus ni par l’envie, ni par l'hypocrisie, ni par la haine. Notre programme est un programme de générosité et de fraternité républicaines. Nous accueillons très cordialement ceux qui, sans arrière-pensée, viennent avec nous à la République, et c’est loyalement que nous leur tendons la main. 


C’est là, mes chers concitoyens, c’est dans cette compréhension du devoir républicain qu’est le secret de notre force, et nous n’hésitons pas à le divulguer avec l’espoir non dissimulé qu’on nous le prendra. 


Oui. c’est parce qu’il répudie toute pensée de haine, c’est parce qu’il poursuit un généreux Idéal, que le parti républicain a pu résister à tous les assauts des coalitions passagères, tels les rochers dont parle M. O’Shea, qui restent debout, tandis que se brisent et que s’effacent au large les vagues bruyantes et stériles. 


Les aspirations généreuses du parti républicain sont celles que nos pères avaient inscrites dans la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et doit toutes n’ont pu recevoir encore une complète réalisation. 


Nous sommes de ceux pour lesquels la République ne doit pas être une vaine étiquette : elle doit enfin apporter à ceux qui lui ont fait crédit de leurs espérances, à ceux qui n’ont pour seul avoir que la force de leurs bras ou de leur cerveau, l’amélioration progressive de leur situation avec un peu de sécurité pour les vieux jours. 


Non, il n’est, pas juste que le travailleur qui a usé ses forces à élever sa famille, que les ans et les infirmités empêchent de gagner sa vie par le travail, soit exposé à mourir de faim, s’il ne veut mendier. 


Il est temps enfin que "ceux qui peinent et qui souffrent et qui, du berceau à la tombe, pris dans la roue de fer du destin, jamais ne connaissent la douceur de vivre", apprennent que les inégalités qui sont la loi de la nature, peuvent être corrigées par la solidarité humaine. 


C’est l’œuvre qu’il appartient à la République de réaliser. C’est à l’Etat, c’est à nos représentants qu’il appartient de créer enfin cette caisse de retraites pour les ouvriers, à laquelle, je le sais, notre distingué député est depuis longtemps acquis. 


Lorsque l’ouvrier qui ne peut plus demander au travail ses moyens d’existence, verra la sécurité de ses vieux jours assurée, alors on aura fait l’œuvre la plus belle, la plus utile, pour la réconciliation do tous les Français et pour la grandeur de la Patrie et de la République. 


La France, que nous voulons grande et forte, rayonnera sur le monde. Car nous sommes patriotes, parce que nous sommes républicains. 


Ce sont nos pères de 89 qui firent l’unité nationale et qui promenèrent en tous pays le glorieux drapeau dont les plis abritaient le génie de la Liberté, tandis que d’autres Français avaient le malheur de combattre dans les rangs ennemis, essayant de frapper la Liberté en aidant à l’égorgement de la Patrie. 



france révolution liberté égalité fraternité
UNITE ET INDIVISI BILITE DE LA REPUBLIQUE 1789
LIBERTE EGALITE FRATERNITE OU LA MORT



Nous sommes, nous, de ceux qui ressentent dans le cœur un frisson d’orgueil et de fierté au défilé des bataillons de France. Et notre pensée, aujourd’hui, s’en va vers ceux qui, là-bas, dans les pays lointains, paient de leur vie peut-être leur attachement à la Patrie, et nous envoyons un salut ému aux soldats de la grande et belle armée de France qui s’en vont, fiers et glorieux, au milieu de tous les périls, défendre l’honneur du drapeau. 


Mes chers concitoyens, je vous propose de lever notre verre à l’idéal de tous les républicains qui sont ici : 

A la concorde, à la solidarité républicaine ;  

A la grandeur de la Patrie ! 



M. Long-Savigny prononce aussi une allocution très goûtée, que nous ne pouvons qu’analyser : 


M. Long-Savigny demande à compléter la parole si juste de M. O’Shea. Dans notre parti républicain, ainsi que l’a dit notre honorable collègue, nous ne combattons pas les personnes, nous luttons pour des idées. Mais quand nous avons la bonne fortune de voir les représentants à qui nous avons confié la direction du parti détendre inébranlablement les principes, et immuables comme eux, défier tous les orages, nous devons associer à la lutte pour les idées la lutte pour ceux qui les représentent sans une seule défaillance. Nous devons manifester hautement notre confiance à ceux qui, après s’être maintenus sur la brèche, sont aujourd’hui à l’honneur. Nous avons vu ces hommes, en restant unis pendant et après la lutte électorale, donner au parti républicain biarrot un exemple qui a été compris et qui de plus en plus porte ses fruits. Confondons dans une commune acclamation les représentants fidèles à leurs mandats, les membres de la municipalité biarrotte, MM. Moureu, Forsans et Cassiau (Applaudissements répétés.) 



Divers toasts ont été portés, enfin, à M. Waldeck-Rousseau, chef du gouvernement, à la Presse républicaine, à la Société Rallye-Biarritz, qui avait agrémenté le banquet par l’exécution parfaite d’airs variés. 



En somme, excellente fête, qui a laissé à tous un bon souvenir, et qui prouve combien seront vaines à Biarritz toutes les tentatives de discorde.



P.-S. — On nous affirme que les nationalistes, réunis en un autre banquet, ont festoyé eux aussi très agréablement, quoique en nombre infiniment plus restreint. On a bu au Maire de Biarritz ; on a même porté un toast, un peu inattendu, à... Gambetta. Vous voyez bien que tout cela est fort gentil."



 




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